Running Girl - Ma course vers les Paralympiques - Actualité manga
Dossier manga - Running Girl - Ma course vers les Paralympiques

Le handicap dans le manga


Après le succès largement mérité de Perfect World, Akata, en proposant un autre shôjo/josei sur le handicap "physique" (comprendra par là, un handicap qui se voit dès le premier abord) a donc continué de nous montrer que le manga féminin peut décidément aborder bien des thèmes allant largement au-delà des clichés étriqués que certaines personnes peuvent parfois encore avoir sur le genre. Mais là où Perfect World aborde la chose en profondeur au travers d'une tranche de vie étudiant tout ce qu'un handicap implique dans la vie en société, le manga de Narumi Shigematsu emprunte une autre voie, à savoir celle du sport et du dépassement de soi pour se reconstruire, une chose qui, quelque part, rapproche donc peut-être un petit peu plus la série d'un manga comme Real de Takehiko Inoue.





Cela dit, par rapport à Real qui expose beaucoup les doutes et tourments de ses héros, Running Girl - Ma course vers les paralympiques préfère prendre encore un chemin différent, en ayant un côté surtout très positif et porteur d'espoir.

Cela, on le ressent clairement dès les toutes premières pages, qui font un choix intéressant: nous présenter une Rin un petit peu plus âgée, sur le point de s'élancer dans sa course dans le stade olympique. On le sait donc d'emblée: son objectif, la demoiselle va y parvenir. Est-ce décevant de savoir ça dès le départ ? Eh bien, clairement pas, au vu de la démarche voulue par la mangaka.

Car il ne fait aucun doute que le but de Shigematsu n'est pas d'offrir un récit à suspense, et de ce fait elle a la bonne idée d'effacer d'emblée les possibles interrogations "y arrivera, y arrivera pas ?" du lecteur, afin que celui-ci se concentre pleinement sur l'essentiel: que va montrer Rin pour atteindre ainsi son objectif ?


Une héroïne transmetteuse de courage face à l'adversité


Et la réponse à la question précédemment posée est assez évidente: Rin va montrer du courage, de la volonté, de la passion.

A partir du moment où elle se fixe son but en voyant ces fascinantes lames, on assiste à une véritable renaissance en notre héroïne: la jeune fille sans goût pour la vie des débuts laisse rapidement place à une tout autre demoiselle dont le regard brillant est, en permanence, communicatif.





Bien sûr, il y aura encore pas mal de doutes. Rin ne comprendra pas immédiatement pourquoi Kazami lui impose des entraînements drastiques et improbables (comme sauter 100x de suite à cloche-pied dans un cercle avec une corde) pendant que les autres membres du club courent, puis elle devra se confronter vite fait à Yuko, une rivale ne supportant pas de la voir devenir la "chouchou" de Kazami. Dans le tome 2 en particulier, Narumi Shigematsu évite d'idéaliser les choses: il reste bel et bien du chemin à parcourir pour notre héroïne dans son apprentissage, et celui-ci passera forcément par certaines épreuves difficiles, comme l'éloignement de son mentor, le regard de certains adolescents au lycée sur le fait qu'une handicapée veuille intégrer le club d'athlétisme, ses doutes face à certaines difficultés... Mais même si elle est parfois sur le point de craquer, Rin a toujours pour elle une volonté et un plaisir de courir qui la poussent vers l'avant et qui finissent par emporter presque tout le monde dans son sillage.

Toujours dans le tome 2, il y a tout un long passage où le parcours de l'adolescente passe essentiellement par son désir d'intégrer le club d'athlétisme de son lycée, un choix montrant bien qu'elle a déjà pas mal évolué: autrefois solitaire et fuyante après avoir été délaissée par ses "amies" suite à son amputation, elle revient ici se confronter aux autres, et qui plus est à des athlètes sans handicap. Les réactions vont du refus à l'encouragement en passant par l'étonnement, et dans tout ceci c'est surtout le figure de Kei, meilleur élément du club, qui aura un rôle important. Refusant d'abord catégoriquement l'arrivée de Rin, cette coureuse prodige a pourtant elle-même un défaut à gommer: son individualisme. Et ce que le coach du club impose aux deux jeunes filles en vue d'une course de relais est alors très intéressant, car non seulement Rin pourrait bien y apprendre nouvelles choses, mais en plus le comportement battant de notre héroïne pourrait bien faire changer Kei et lui faire acquérir ce qui lui manquait, à savoir un certain sens du collectif. Cet aspect est rapide mais plutôt bien traité, et via le cas de Kei il montre bien que Rin a décidément le pouvoir de faire changer les gens, de les faire avancer en les emportant dans sa verve.





Dans la finalité, le but est vraiment clair: montrer la force d'esprit de notre jeune héroïne, qui a décidé de se lancer pleinement dans son rêve à première vue inaccessible, jusqu'à réellement renaître et retrouver goût à la vie.

De ce fait, de par son côté qui se veut positif, l'oeuvre aurait pu être vouée à traiter tous les à-côtés de façon un peu rapide et simple... Mais nous allons voir dans la partie suivante que, même si elle n'entre pas forcément dans moult détails techniques, la mangaka n'a pas négligé cet aspect. 
  
  


© Narumi Shigematsu / Kodansha Ltd.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation