Running Girl - Ma course vers les Paralympiques - Actualité manga
Dossier manga - Running Girl - Ma course vers les Paralympiques

Des enjeux plus techniques et terre-à-terre


La brièveté et le positivisme de Running Girl - Ma course vers les Paralympiques n'empêchent pas Narumi Shigematsu de se vouloir assez pointue dans les choses qu'elle aborde même rapidement.

Les aspects techniques est bien là, on y devine une forte documentation (rencontres, supervision éditoriale, lectures...) qui est d'ailleurs détaillée en fin de tome (et notons que certaines rencontres apparaissent en "guest" dans ce volume)... Il sera par exemple question, de façon suffisamment précise sans être trop détaillée, du fonctionnement des lames.  En somme, de quoi apporter la crédibilité suffisante à ce portrait d'une jeune handicapée qui se veut, avant tout, porteur d'espoir et de positivisme.





Durant le passage du deuxième volume au sein du club d'athlétisme, la présence de Kei permet à Rin de comprendre encore de nouvelles choses sur le plan technique, comme l'importance de se tenir droite en vraie posture d'athlète, de veiller à l'équilibre de son corps en course... ce qui la pousse à interroger une chose essentielle: considère-t-elle bel et bien sa prothèse comme un membre à part entière de son corps ? Il s'agira là d'une considération essentielle.

Egalement, à travers Kazami et ce que cache son but, des épreuves plus "économiques" finissent pas apparaître, puisque la société Izumo qui l'emploie lui pose un ultimatum: si aucun résultat n'est obtenu dans l'une des courses de Rin, le développement des lames sera arrêté car il revient trop cher pour quelque chose concernant une "minorité" de personnes. Ainsi, l'autrice aborde, même rapidement, des aléas bien différents de la "simple" difficulté de la rééducation, avec une petite critique de la façon dont notre société peut faire passer les enjeux économiques avant le bien-être des gens qui la composent.


La question de la fin


Running Girl - Ma course vers les Paralympiques reste une série courte, et cela finit par impliquer l'arrivée de deux principales limites dans le troisième et dernier volume, une fois la dernière page tournée.





Tout d'abord, sa dernière ligne droite particulièrement abrupte: tout va très vite dans ces dernières dizaines de pages, où Narumi Shigematsu n'a pas l'occasion d'aller réellement au bout du périple de sa jeune héroïne, ce qui est d'autant plus dommage que dans cette dernière partie elle a encore pris le temps d'installer deux nouveaux personnages prometteurs, dont une rivale de choix.

Ensuite, le sentiment de facilité qui peut découler de certains avancées fort grosses, on pense ici à tout ce qui a lieu avec l'ancienne directrice de la société Izumo.

Est-ce suffisant pour rendre la lecture décevante ? Eh bien, en réalité pas vraiment, car le récit continue de mettre en lumière nombre de choses intéressantes, et cela assez vite dans le volume avec tout ce qu'implique la fabrication d'une lame en carbone de qualité, Shigematsu évoquant plutôt bien certains aspects techniques, l'importance de la forme, mais aussi et surtout l'obstacle important concernant l'aspect financier, un tel développement ayant un budget conséquent que tout le monde ne peut se permettre d'avoir. A l'issue de tout ça, on aura droit à quelques beaux moments humains, en tête desquels la réaction des parents de Rin face à tout ceci, ce père et cette mère étant forcément inquiets mais aussi aimants envers leur fille.

Et c'est en prenant en compte tout ça que, jusqu'au bout, on continue de suivre une jeune héroïne qui brille par ce qu'elle véhicule. Bien sûr, Rin a eu et aura encore des doutes, mais elle ne lâche rien pour progresser autant qu'elle le peut en course, espérant passer les meetings internationaux pour ensuite accéder aux qualifications en vue des jeux.





Dans cette optique, le récit suit alors un déroulement classique mais efficace, car constamment on y ressent toute la verve, la passion et le désir d'aller de l'avant de cette jeune fille attachante, qui est en quelque sorte un bel exemple de positivisme et d'espoir.

Et en ce sens, malgré son côté abrupt, la fin du récit symbolise assez bien cet aspect dans la mesure où les valeurs positives de Rin se transmettent à un autre jeune garçon, dans une boucle vertueuse.
  
  


© Narumi Shigematsu / Kodansha Ltd.

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