Real - Actualité manga
Dossier manga - Real
Lecteurs
18/20

Une histoire de rencontres


Retour du père, soutien de l'entourage, naissance d'amitiés, véritable leçons de vie, volonté de rattraper ses erreurs vis-à-vis de quelqu'un... Dans Real, difficile de ne pas remarquer que tout passe par les rencontres, que toutes les évolutions se font grâce aux interactions entre les personnages. Et c'est en ça que le manga d'Inoue est le plus fascinant, tant le mangaka sait apporter ici, avec subtilité, de nombreux points de vue différents.

Ainsi, c'est en puisant dans sa culpabilité envers Natsumi que Nomiya parvient à repartir de l'avant, mais aussi grâce à sa rencontre avec Togawa, qui le marque en profondeur. Comment un handicapé peut-il être aussi bon en basket ? Où trouve-t-il sa force ? Clairement, Togawa fait figure d'exemple à suivre pour Nomiya. Quant à Natsumi, elle est le moteur essentiel de sa volonté de devenir un homme meilleur.

Mais avant de servir d'exemple, Togawa en eut lui-même. Ses rencontres avec Tora et Yama furent les plus importantes, l'un parce qu'il lui fit découvrir l'univers du handi-basket, l'autre de part sa philosophie de vie basée sur l'optimisme et l'absence de regrets. Mais n'oublions pas le rôle d'Azumi, qui a toujours été là pour soutenir le jeune homme, même discrètement. La jeune fille reste d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles se bat Togawa.
Mais même aujourd'hui, Togawa a encore des choses à apprendre, et sa rencontre avec Mitsuru Nagano sera un nouveau déclic. Retrouvant le goût de la défaite, Togawa découvre une notion de rivalité qu'il n'avait même quand il avait encore ses deux jambes. Une rivalité stimulante, qui finit par se transformer en soutien mutuel lorsque Nagano décide de revenir au Japon et d'intégrer les Tigers. Se stimulant l'un l'autre, les deux garçons vont alors, petit à petit, reconstruire la solidarité de l'équipe des Tigers, servant ensemble d'exemple aux autres joueurs de l'équipe.

Quant à Takahashi, son évolution passe donc par les personnes qu viennent le visiter, mais également par ceux qui sont en charge de sa rééducation, qui se montrent infiniment compréhensifs, tentent un peu tout pour effacer le trop grand orgueil du jeune homme et entamer dans des manières convenables la rééducation.
L'évolution se fait petit à petit chez Takahashi, via l'accumulation de toutes ces rencontres, et le garçon finit finalement par accepter petit à petit la rééducation. Mais le déclic, lui, ne commence réellement à arriver que dans les derniers tomes parus, avec l'apparition de deux personnes, deux autres handicapés devant entamer une rééducation.
L'un se nomme Hanasaki, il n'est pas beau, n'est pas fort, est tout ce qu'il y a de plus classique, est le type même de personne à laquelle le Takahashi orgueilleux n'aurait jamais parlé. Mais Hanasaki a pour lui un sens du social, un optimisme et une volonté qui vont venir se répercuter sur Takahashi.
Le deuxième est Shiratori, un catcheur devenu handicapé suite à un accident, et qui va devenir le compagnon de chambre de Takahashi. Ce nouveau venu affiche un objectif clair: remonter sur les rings dans 3 mois. Mais ici, malgré toute sa volonté, sa masse corporelle sera un véritable problème pour sa rééducation...
Deux rencontres qui marquent un tournant, car un trio  semble se former entre Takahashi, Shiratori et Hanasaki (qui se trouve être un fan de longue date du catcheur). Dans la vie de tous les jours, Shiratori aurait été le plus fort, et Hanasaki le plus faible. Dans le contexte de la rééducation, c'est Hanasaki qui devient le plus fort, servant de modèle à Takahashi, les deux étant eux-mêmes les modèles de Shiratori. Les forces s'inversent donc, et cela commence déjà à créer une sorte d'alchimie entre ces trois individus que tout aurait opposés dans un autre contexte. Tous trois se poussent mutuellement vers l'avant, et si Takahashi a à la fois un modèle (Hanasaki) et quelqu'un qui le pend pour modèle (Shiratori), il ne peut que prendre exemple sur le caractère de ses deux nouveaux compagnons, qui ont tous deux accepté leur nouveau statut sans rechigner.

En somme, il est remarquable de voir avec quelle maestria Takehiko Inoue arrive à mettre en avant tous ses personnages et à créer une véritable alchimie entre eux. Que ce soit volontairement ou involontairement, directement ou indirectement, tous les protagonistes se poussent mutuellement vers l'avant.

 
 
 
 

Un avenir commun


Nous l'avons déjà dit, la vision du basketball que nous offre Takehiko Inoue dans Real est bien différente de celle visible dans Slam Dunk: pas de véritable mise en avant de la notion de compétition, pas de grands exploits... mais une passion pour le ballon rouge qui se retrouve chez chacun des trois personnages, chacun à son échelle.
Depuis le début de la série, la passion de Nomiya pour le ballon rouge ne s'est jamais éteinte, est toujours bel et bien là, intacte, même si elle est plus discrète par moments.
Il en est de même pour Togawa, pleinement joueur de basket dès sa première apparition dans l'oeuvre. La différence étant que lui a pris le basket d'emblée comme un moyen de repartir de l'avant, puisqu'il n'en pratiquait pas avant de devenir handicapé.
Quant à Takahashi, tout laisse à penser qu'il va bientôt redécouvrir un intérêt dans ce sport qu'il a si bien pratiqué avant de devenir infirme.

Chacun va trouver dans cette passion pour le basket un objectif à atteindre, une raison de tout donner et d'aller de l'avant.
Pour Togawa, c'est de faire des Tigers une bonne équipe et de jouer dans l'équipe nationale de handi-basket.
Nomiya, lui, finit par se montrer déterminé à intégrer l'équipe de basket pro des Tokyo Lightnings, en ne commettant plus les erreurs passées de l'époque où il jouait avec Takahashi, et en souhaitant donc jouer dans une équipe véritablement soudée, où l'on joue à 5.
Quant à Takahashi, c'est à nouveau ces rencontres si importantes dans l'oeuvre qui vont, semble-t-il, lui faire enfin miroiter un objectif, à la fin du neuvième volume: les paroles de Nomiya lors de ses retrouvailles avec lui viennent résonner dans sa tête, puis l'image de Togawa lui vient à l'esprit. Et si, lui aussi... ? C'est ce que l'on croit deviner dans les dernières pages du tome 9, et à vrai dire, il ne fait guère de doutes que la suite du récit s'engagera dans cette direction.

Ainsi, tout semble séparer les trois héros de Real. Tous trois suivent leur route, même s'ils se croisent régulièrement. Et pourtant, au fil des volumes, on ne peut que constater que nos héros sont tous trois unis par une passion commune, qui risque fort de devenir un avenir commun: le ballon rouge.

Ils ont beau être tous différents, avoir tous leurs propres tourments et leurs propres objectifs à atteindre, les personnages de Real vivent tous dans le même monde, se croisent, s'entrecroisent, s'influencent de près ou de loin, directement ou indirectement, et finalement, quelque part, sont tous proches les uns des autres. Que peut-il y avoir de plus humain que ça ?



Real © INOUE Takehiko / IT.Plannings.Inc.

Commentaires

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Kurumi

De Kurumi [604 Pts], le 17 Septembre 2011 à 19h16

Super génial ! :D
Tout comme ce manga d'ailleur ! ♥

titali

De titali [2269 Pts], le 17 Septembre 2011 à 17h18

18/20

Très beau dossier pour une série tout aussi belle!:)

Parfois un peu de lourdeur et de répétitions, mais c'est vite oublié, vu que le dossier est franchement intéressant et bien fait!

Koiwai

De Koiwai [12693 Pts], le 17 Septembre 2011 à 01h49

Merci !

Pour ma part; comme, souvent, je ne suis pas totalement satisfait de mon travail XD Je regrette un plan faisant appel à quelques répétitions... mais bon, mieux vaut se répéter que d'oublier certains éléments, je suppose ^^

En ce qui concerne la traduction, j'avoue ne pas être choqué par cet aspect assez soutenu dans Real, voire de manière générale dans d'autres séries. Après, tout dépend du type de série, et sur Real je trouve que ça fait plutôt bien ressortir la beauté de certaines phrases ^_^

Quant aux fautes de frappe, la majorité doit à présent être corrigée ^^ C'est que ça m'arrive souvent, ce genre de petites fautes...

Raimaru

De Raimaru [1244 Pts], le 16 Septembre 2011 à 21h28

Le mot de la fin est sublime, bravo Koiwai \o/

 

Real est un de mes mangas préférés (il est malheureusement sorti de mon podium depuis que j'ai découvert Ashita no Joe, pourquoi un podium ne peut-il pas avoir quatre places T_T), mais c'est techniquement le meilleur manga que j'ai lu. Pas de faux pas, que des grands bonds.

 

Real, c'est simplement l'histoire de trois gars confontés à une difficulté commune et qui ont le même centre d'intérêt. Mais ce que y est le plus fort et comme ça a été dit, c'est qu'ils se croisent et se poussent mutuellement à avancer lors de ces croisements, mais sans vraiment... être amis finalement. Nomiya éprouve un certain respect pour Togawa qui finalement ne lui rend pas en apparence, et Takahashi n'évolue que par les provocations de Nomiya. C'est en ça que c'est puissant et très réaliste. On n'a tous plus ou moins été influencé dans nos vies par des personnes qu'on ne connait pas plus que ça, sauf que voir ça dans un manga, ce n'est pas forcément commun. Et en plus c'est bien fait.

 

Juste un point sur lequel je ne suis pas d'accord : la qualité de la traduction de Thibaud Desbief. J'ai beaucoup aimé son travail sur Solanin (certaines répliques basiques m'ont bien fait rire parce qu'elles étaient bien tournée =D), je n'ai pas été choqué par celle de Pluto, mais elle reste lisse. Par contre sur Real, elle me pose problème. Je doute que même au Japon, dans la réalité, des jeunes de 18-20 ans utilisent des "cela" et des inversions sujet-verbe dans les questions à tout-va. C'est trop guindé.

 

Dernière chose, rien de bien grave : il y a pas mal de coquilles dans le dossier ^^' C'est dommage parce que les tournures sont très bonnes =)

kiki_

De kiki_, le 16 Septembre 2011 à 12h55

Un super dossier pour un super artiste :D

Merci a vous.

 

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