My Santa - Mon Père Noël à jamais - Actualité manga
Dossier manga - My Santa - Mon Père Noël à jamais

Techniquement, un résultat en demi-teinte


Les OAV, les anime directement destiné au marché vidéo par des sorties direct-to-DVD ou direct-to-Bluray n'ont pas toujours bonne réputation. Si d'excellentes œuvres ont été réalisées par ce biais de production, de nombreux OAV ont mauvaise réputation. Difficile alors de ne pas citer les OAV Saint Seiya Hadès qui, dès la partie Inferno, transpirent l'absence d'animation, ce qui s'explique par le petit budget alloué à ce type de projets, et parfois à l'absence de sponsors des chaînes télévisées.

Les OAV My Santa se situent plutôt dans cette catégorie, tout en restant mesurés. L'anime possède effectivement une réalisation faiblarde comparée à d'autres anime de 2005, bien que le minimum syndical ait été fait. L'animation n'est pas mauvaise, elle est même assez dynamique et convenable. En revanche, c'est toute l'esthétique de l'anime qui se révèle décevante, d'abord parce que le character-design de Masahide Yanagisawa s'éloigne vraiment du style d'Akamatsu, mais aussi parce que tout semble fade, des couleurs utilisées, à cette impression permanente, et à cette approximation visuelle qui se ressent énormément sur les personnages en arrières-plans, donnant cette impression de petit budget.
Aussi, comment ne pas évoquer la bande originale de Hiroshi Sakamoto, à des années lumières de l'esprit des fêtes de Noël ? Ses musiques sont légères mais n'appuient jamais vraiment l'ambiance, elle se contentent d'être présentes pour ne pas laisser un fond sonore vide. On soupçonnera aussi un petit plagiat de la part du compositeur, l'un des thèmes principaux ressemblant étrangement à Fly Me to the Moon de Bart Howard, une chanson qui servait notamment de générique de fin à l'anime Neon Genesis Evangelion.



On se demande alors si les adaptations animées des œuvres de Ken Akamatsu ne sont pas maudites. La première série Negima ! n'a pas plu à l'auteur pour plusieurs de ses aspects, la seconde n'avait plus rien à voir avec le manga original, et UQ Holder, dont la diffusion a commencé en octobre 2017, montre déjà quelques faiblesses dans les choix stylistiques effectués, l'horrible incrustation de CGI par exemple... Finalement, les OAV Negima, distribués avec certains tomes, semblent être ce qui a été fait de mieux autour de l'univers de l'auteur. My Santa n'est malheureusement pas l'adaptation qui redorera le blason des œuvres du mangaka sur les petits écrans. Les deux épisodes divertissent, certes, mais ne laissent pas un souvenir impérissable.

Les éditions DVD


Au Japon, les OAV My Santa paraissent le 7 décembre 2005, les deux épisodes étant sortis simultanément, fait plutôt rare pour l'animation d'ailleurs. La courte série a droit à deux éditions distinctes : une version simple en deux volumes, chaque disque comprenant un OAV, et une édition spéciale contenant les deux épisodes ainsi qu'une figurine de Mai dans sa version Père Noël, une version vendue un peu plus chère.

En France, une première édition de l'anime paraît chez Kazé le 22 novembre 2006, soit quelques jours après la sortie de la version papier chez Pika. Cette première version, dite collector, comprend les deux OAV réunis sur un seul disque, dans un boitier amaray tout ce qu'il y a de plus classique, glissé dans une artbox avec une figurine de Mai, la même que celle proposée dans l'édition japonaise, preuve que Kazé a cherché à séduire les fans de Ken Akamatsu à sa manière. Le 25 avril 2007 paraît une seconde édition, plus simple, contenant les deux OAV et le one-shot papier, une version "intégrale" de l’œuvre qui a eu le mérite de constituer une séance de rattrapage pour ceux qui avaient loupé le train en marche, quelques mois auparavant. Plus de 10 ans après, ces deux versions ne sont plus disponibles, et seule l'occasion pour contenter ceux qui essaieraient de mettre la main sur l'anime.



A l'heure où les doublages français n'étaient pas aussi démocratisés que maintenant, beaucoup d'anime sortant encore uniquement en vo à l'époque, Kazé a commander une version française pour cette courte série de deux épisodes. Le casting d'époque est constitué de deux comédiennes qu'on retrouve régulièrement dans l'animation japonaise : Nathalie Bienaimé et Pascale Chemin. La première a notamment interprété Gon dans le premier anime Hunter X Hunter, ou encore Jakuzure dans Kill La Kill, sans oublié le fait qu'elle soit la nouvelle vois de Bart Simpson depuis la saison 23 de la série. Pascale Chemin, elle aussi, a tenu bon nombre de rôles dans l'animation japonaise : Nana Komatsu de Nana, Killua dans le second anime Hunter X Hunter, ou Annie Leonhart dans L'Attaque des Titans. Santa, lui, est interprété par Gwen Lebret, un comédien présent sur plusieurs médiums et dont les interprétations dans l'animation japonaise sont plus limitées, bien qu'on notera Gin Ichimaru dans Bleach ou Yutaka Kôno dans Darker Than Black.

Le casting augure de bonnes choses, sauf que la version française de My Santa n'est pas au niveau de nos espérances. A commencer par la voix de Nathalie Bienaimé. La comédienne a beau être très dynamique, son timbre sonne beaucoup trop mature pour la pétillante Mai, si bien qu'on ne croit pas avoir une adolescente sous les yeux. Quand un Gwen Lebret, son interprétation de Santa semble trop hésitante, contrairement au garçon ferme et plein d'assurance qu'est le personnage. Pour ces décalages, on repassera vite sur la version originale. Mais à la décharge des comédiens comme à celle du directeur artistique, Frédéric Souterelle (un comédien incroyable, ne serait-ce pour son interprétation de Kenshirô dans les films Hokuto no Ken des années 2000), difficile de vraiment se faire à la série en si peu de temps. D'autant plus que nous connaissons bien ces comédiens et leur talent n'est jamais remis en question, mais plutôt les choix de casting.



© Ken Akamatsu / Kodansha Ltd.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation