Le go comme reflet de la vie
Un des points essentiels de cette histoire tourne autour du personnage de Jang Geu Rae et de son passé de joueur de go. Appelé en Corée du Sud le « baduk », le go est un jeu de stratégie millénaire aux possibilités multiples tout en étant assez instinctif (en tout cas, quand on est débutant). C'est un jeu extrêmement populaire dans les pays asiatiques, notamment la Chine, le Japon et la Corée du Sud, à tel point que dans ces pays, il est possible de devenir joueur professionnel et de gagner sa vie de ce jeu. Enfin, si vous voulez en apprendre plus sur ce jeu, je ne peux que vous incitez à lire le manga « Hikaru no go » qui présente très bien cet univers. Notons d'ailleurs que le titre de cette série, « Misaeng » est un terme de go signifiant « vie incomplète », c'est à dire que les pierres qui n'ont pas encore servie et qui ont donc encore la possibilité de vivre.
Jang Geu Rae, le héros de Misaeng, est un ancien joueur de go qui a tenté devenir professionnel, sans succès. Bien qu'il était très doué, ses difficultés familiales et financières l'ont empêché d'utiliser son potentiel. Alors lui qui n'a presque fait qu'étudier le go toute sa vie, le voilà à devoir s’accommoder de la vie en entreprise. Il ne parle aucune langues étrangères, n'y connaît rien en commerce. Pourtant, le go lui permettra d'apprendre rapidement, de se montrer efficace à sa manière et surtout d'amener une vision différente de ce qui l'entoure. À chaque fois qu'il connaîtra des difficultés, il se référera à ce qu'il a connu (c'est à dire le go), s'en servira pour puiser de la force, pour prendre certaines décisions. Ce sera notamment le cas lorsque qu'un nouveau venu intègrera l'équipe 3 de ventes, M. Park. Ce dernier, expert sur le Moyen Orient, après un coup d'éclat, deviendra imbu de lui même et il ne se privera pas pour prendre le jeune Geu Rae de haut, en sachant qu'il n'a aucun diplôme ni qualifications. Il deviendra son souffre-douleur, ce que Geu Rae acceptera un temps sans broncher avant de mettre tout en œuvre pour dévoiler les malversations de son collègue.
Ainsi, le go ayant émaillé toute l'enfance de notre héros, le jeu est devenu un art de vivre pour lui, une sorte d'inspiration qui le guidera. Et ce qui nous frappe, c'est la ressemblance entre ce qui peut se passer sur un goban et dans la vie réelle. Bien évidemment, les parallèles sont souvent métaphoriques, mais cela ne change rien à la pertinence du propos. Le go est un jeu aussi simple que riche, permettant des stratégies aussi diverses que différentes. Parfois il faudra privilégier le combat, parfois il faudra sacrifier des pierres, parfois il faudra privilégier la défense pour se renforcer et ainsi construire des territoires forts. C'est cette manière d'appréhender la vie qui le rendra si différent des autres et lui vaudra souvent des réactions étonnés de la part de ses supérieurs ou tout simplement de ses collègues stagiaires. Ayant vécu finalement assez loin d'un moule ayant formaté ses collègues au monde du travail, il peinera au début à trouver sa place avant d'y entrer, tout en gardant cette particularité qui le rend aussi unique. Bien évidemment, cette différence ne sera pas toujours un cadeau, surtout au début, mais elle se fera petit à petit une place, gagner petit à petit du territoire dans l'estime de ses collègues et de l'entreprise, sa nouvelle réalité...
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