Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 25 Juillet 2025
Après avoir triomphé d’Ikki, Shûya est au plus mal. Tandis qu’il espère rester caché au cœur d’une forêt, Eiji, le colosse des frères Kakuta, le retrouve. Un nouveau combat dont Shûya n’a guère de chance de victoire démarre. Sa seule issue est de trouver le point faible d’Eiji, la séquelle d’une vieille blessure grave dont il a eu vent par Ikki des années auparavant, quand tous trois appartenaient à la sixième génération de Kilihito…
Le récit des événements ayant mené à la mort de Shûya se poursuit et accentue notre impression, déjà forte, du volume précédent : le décès de l’ancien capitaine de la division des gardes du corps nous laisse de plus en plus sceptiques dans un quinzième tome où les rebondissements s’enchaînent sans nous laisser le temps de souffler.
Le combat opposant l’ancien de Kilihito au deuxième des frères Kakuta repose davantage sur sa tension que sur la violence du combat à proprement parler. En plaçant le talon d’Achille d’Eiji comme seul rempart de Shûya, les auteurs façonnent un combat qui résulte plus du timing et des opportunités qu’une confrontation laissant la part belle à la force brute. A cette proposition, déjà frétillante, s’ajoute une succession de rebondissements qui donne du sens aux événements actuels. On pouvait s’étonner du fait que Tatsuya Iguchi (l’auteur) et Makoto Mizuta accordent autant de temps au sort de Shûya. Contre toute attente, voilà que cette intrigue nous a permis de comprendre les tensions entre les deux camps et devient un élément clé pour la progression globale de l’arc.
Un ensemble d’autant plus qualitatif que le développement des divers personnages figure toujours au premier plan. Ainsi, le récit brouille la frontière entre Kilihito et Kyôranki, donnant de la consistance et de l’humanité à ses membres clés, parfois même de manière déroutante. Ce sont tout particulièrement les frères Kakuta qui auront profité de cette évolution en lien avec la complexité des leitmotivs des uns et des autres, le tout parfaitement symbolisé par une double page dont la quiétude s’oppose aux drames imminents et inéluctables.
Avec cet opus, OUT pousse encore plus loin ses qualités d’écritures en les couplant à une adrénaline de tous les instants. Une intensité qui ne nous épargne jamais, y compris lors des toutes dernières pages lourdes de sens et qui titillent nos interrogations comme nos envies d’hypothèses. En ce sens, avoir le 16e tome sous le coude est une nécessité avec lecture de ce 15e volume !