Sa contribution à la saga One piece
Le film One Piece de Mamoru Hosoda, « One Piece: le baron Omatsuri et l'île secrète », est devenu rapidement célèbre, et tout le monde s'accorde aujourd'hui à dire que c'est un OANI (objet animé non-identifié) dans la saga. Et quand on le visionne, on comprend très vite pourquoi.
Mais avant ça, de quoi parle le film ? Et bien, nous retrouvons l'équipage de Chapeau de Paille qui erre sur les mers de Grand Line. Jusqu'au moment où ils reçoivent un prospectus les invitant en tant que pirates sur une île soi-disant remplie de SPA, restaurants et de jolies femmes. Ni une ni deux, les voilà partis sur l'île, où le rêve va vite se transformer en cauchemar. En effet, l'île est régie par le baron Omatsuri et celui-ci leur annonce que pour goûter au plaisir de l'île, il faudra relever quelques « défis ». Des défis qui nous rappellent vraiment le petit arc qui précédait celui d'Enies Lobbies, celui sur les jeux entre pirates. Mais tout se complique quand l'équipage commence à se déchirer, que certains de ses membres disparaissent... Et quelle est donc cette mystérieuse fleur qui ne pousse que sur cette île ?

Maintenant, imaginez ce que cela donnerait si l'on rajoutait un peu de sel à tout cela. Ce sel, c'est la « patte Mamoru Hosoda », un style qui s'affirme dès les premières minutes du film. Hosoda aime placer des moments de respiration dans ces histoires, des moments de contemplations qui nous permettent de souffler un peu et de simplement contempler ce qu'on a sous les yeux. On retrouve également le thème de la famille avec cette petite tribu de pirates que Chopper rencontre. La patte Hosoda s'est parfaitement accommodé de l'univers dantesque de One Piece et a su en tirer le meilleur.
Enfin, tout ce que je viens de dire compte surtout pour la première partie du film. Car la seconde partie prend une tournure totalement différente et explique grandement pourquoi ce film a marqué tant de monde. Car oui, la deuxième partie de ce film prendrait presque des allures de film d'horreur avec quelques scènes vraiment glaçantes. Et si on a des visuels marquants, on peut surtout remercier la réalisation d'Hosoda. Son utilisation des silences et ce montage si lent qu'il nous ferait presque suffoquer est saisissant sont d'autant plus marquants qu'il nous montre tout cela dans un film de la licence One Piece ! La série n'a jamais été dans ce genre d'ambiance. Et ne me parlez pas de Thriller Bark, cet arc est très sympa mais ça a plus les allures de maison hantée de Disney un peu déjantée que de vrai arc horrifique. One Piece, c'est de l'aventure, du drama, de l'amitié : oui, mais on est loin de l'angoisse ou de la peur. Et c'est pour ça que ce choix de Hosoda est d'autant plus impactant.
Le final du film est d'ailleurs vraiment glaçant, cet affrontement entre Luffy et le baron Omatsuri est vraiment désespéré et ce n'est d'ailleurs pas Luffy qui gagne contre le baron, c'est un simple père de famille encouragé par ses enfants à prendre enfin son destin en main. Et ce baron que l'on avait haï une bonne partie du film, et qui nous terrifiait dans un sens, nous émeut dans ses dernières paroles. Et c'est ça aussi le talent du réalisateur : nous faire passer radicalement d'une émotion à une autre tout en étant subtil.
Dans la saga « One Piece », ce film saura toujours se démarquer car il a apporté un petit plus à la série, ce petit quelque chose qui manquait à One Piece finalement. Ce n'est peut-être pas un grand film d'animation en général (il manque de finesse et un peu de technique par moment) mais c'est un grand film One Piece qui marquera à jamais les fans de la saga.
Mais ce film marquera aussi la fin d'une collaboration de longue date avec la Toei Animation. En effet, Mamoru Hosoda décide de prendre un nouveau départ, et c'est chez Madhouse qu'il ira, pour réaliser ses propres longs-métrages. Une page se tourne et l'histoire commence à s'écrire pour lui...