Graphisme et édition
A série hors du commun, dessin hors du commun ? Oui et non. Ca ne nous avance pas beaucoup, comme réponse. Mais c’est quand même assez proche de la réalité. Pour rendre tout cela un peu moins obscur que les fonds marins, disons simplement qu’en lui-même, le trait de Minetaro Mochizuki est efficace et reconnaissable, mais qu’on n’est jamais laissé pantois devant la qualité du dessin. C’est vrai en ce qui concerne la manière avec laquelle sont dessinés les personnages. Ça l’est moins lorsqu’il est question de représenter l’océan, notamment. Là, tout change. Là, on est happé, à l’image de l’héroïne de la série, dans un monde qui peut se montrer aussi oppressant qu’il est démesuré. Aussi sombre qu’il est merveilleux.
Maiwai est une ode au monde marin, tout simplement. Le soin du détail apporté aux plans, souvent larges, nous montrant une mer déchainée ou un quelconque banc de poisson est tout bonnement saisissant. Plus d’une fois on restera bouche bée, à l’image de Funako, à contempler un horizon bleuté, parsemé d’étoiles se reflétant paisiblement à la surface d’une mer endormie. Ou bien, c’est à l’attaque sanguinaire et impitoyable d’un essaim de requins qu’il nous est permis d’assister. Dans un cas comme dans l’autre, on en prend plein la vue. Et une fois encore, on sent que Minetaro Mochizuki a de la bouteille. Sa mise en scène est impeccable. Il n’hésite pas à jouer avec un aspect quelque peu fan service en exhibant à foison la culotte de Funako, tout comme il ne se prive pas de mettre en avant de somptueux paysages aquatiques. L’un comme l’autre est fait avec un dosage minutieux, rendant l’ensemble infiniment plus digeste que des crustacés avariés. De même, malgré la simplicité relative du trait de l’auteur lorsqu’il s’agit de ses personnages, ceux-ci ne souffrent d’aucune faiblesse graphique. Les proportions sont maitrisées, la qualité du trait est constante, et les détails naissent là où leur importance croit. En somme, rien n’est laissé au hasard et tout est là pour faire ressentir au lecteur l’aspect épique de cette géniale chasse au trésor.
Pour ce qui est de l’édition, Pika nous propose un grand format des plus appréciables. Il fait indéniablement honneur au boulot de l’auteur. Et pour ne rien gâcher, on a droit à une qualité d’impression plus que correcte et une traduction aux petits oignons. Ce dernier point est d’autant plus important compte tenu du caractère un chouilla décalé de l’œuvre. Cerise sur le gâteau, le premier tome peut en outre se targuer de posséder quelques forts belles pages couleurs. Bref, le rapport qualité prix est clairement à notre avantage ! Reste le rythme de parution, lent, très lent. Mais ne nous leurrons pas. Maiwai n’est pas le genre de manga à se vendre comme des petits pains, loin s’en faut. Dès lors, il y a déjà de quoi s’estimer bien heureux de voir la parution se poursuivre et aller, plus que probablement, jusqu’à son terme !
Funako presse sa poitrine d’excitation
Une adolescente pas comme les autres. Des pirates. Une mer hostile et traitresse. Un trésor. Que demander de plus pour partir à l’aventure ? Maiwai est une œuvre étonnante à bien des égards. Elle ne fait rien comme on peut s’y attendre et c’est ça qui fait toute sa force. Derrière chaque vague s’en cache une autre, plus grande et plus surprenante. L’œuvre de Minetaro Mochizuki nous fait naviguer en eaux troubles, en eaux dangereuses où passer par-dessus bord signifie la mort immédiate. Mais rarement une croisière mortelle aura été aussi excitante. Rarement un équipage aussi grotesque aura été aussi essentiel. Maiwai part d’une des idées les plus classiques qui soit et en fait quelque chose d’unique. Ça veut tout dire. Alors il n’y plus attendre, car Libertaria n’attend pas, elle. Il faut lever l’ancre et larguer les amarres. Et plus vite que ça, bande de mollusques mécréants !
Fiche de la série
Fiche vo de la série
Fiche de l'auteur
Mise en ligne le 07/04/2017.
Dossier réalisé par Shaedhen
MAIWAI @ MINETARO MOCHIZUKI / Kodansha Ltd.
De AnkoUehara [262 Pts], le 07 Avril 2017 à 20h02
Une oeuvre pas assez connu de Minetaro Mochizuki, espérons que le succès se montre un jour pour cette série. Dire qu'elle part en rupture de plus en plus...