Maiwai - Actualité manga
Dossier manga - Maiwai

Morbleu ! Un pirate avec lunettes de soleil ?!


L’une des premières particularités de Maiwai, certainement la première que l’on remarquera, vient des personnages qui peuplent la série. Décalés, c’est le mot. Tenez-le vous pour dit, il sera difficile de s’identifier à l’un ou l’autre d’entre eux tant chacun possède des caractéristiques aussi originales qu’improbables. Entre Funako qui se palpe les seins dès qu’elle sent l’excitation (quelle qu’elle soit, hein) monter, Kato pas foutu d’ouvrir convenablement les portes de sa voiture ou encore les pirates qui se prennent pour des pratiquants de lucha libre, il y aura de quoi faire. Et encore, ce n’est là qu’une brève esquisse du tableau qui nous sera proposée !

Mais revenons à nos principaux moutons et à Funako. Elle est l’exemple type de ce que va s’attacher à nous proposer la série et, ça tombe à pic, elle en est aussi l’héroïne. Notre chère Funako Yamato a donc dû faire avec le décès prématuré de sa mère alors qu’elle n’était encore qu’une charmante et naïve petite fille. Sa mère, à l’agonie, a alors cru bien faire en lui clamant haut et fort : «  Quoi qu’il arrive dans ta vie, quoi qu’il arrive… Deviens forte… mène une vie intense… et pleine… » . Geste louable et paroles compréhensibles compte tenu de la situation. Le hic, c’est que la petite Funako a très bien entendu ce qui lui a été dit. Tellement bien entendu que c’est resté gravé dans un coin de sa tête et que, parfois, ça fait aussi office de bouchon lorsqu’un petit courant de logique cherche à y trouver refuge. Pour Funako, être forte passe forcément par la case « maitrise des arts martiaux » et inscription au club approprié de son lycée, tout en mettant une vilaine dérouillée à l’ancien champion, jusque-là grand maitre des lieux, Senpai Kamobayashi. A côté de ça, notre charmante demoiselle au sourire d’angelot vit aussi avec, en tête, les souvenirs de son grand-père. Quand elle était petite, Funako adorait entendre les histoires que son marin d’aïeul, ivre comme pas permis, lui racontait. Des histoires fantastiques. Des histoires de mers déchainées, de poissons titanesques, créatures grotesques sorties des profondeurs, de pirates et, surtout, de trésors ! Funako a grandi avec tout cela en tête et est devenue, il faut bien l’avouer, une jeune fille pas tout à fait comme les autres. Et c’est tant mieux ! Autant la demoiselle se montre singulière, autant elle se montre une compagne des plus divertissantes et attachantes tout au long de l’aventure. Capable de s’extasier devant un paysage marin tout comme d’asséner un violent coup de pied retourné aérien et tout le tsoin tsoin à un adversaire, elle demeure en permanence imprévisible. Imprévisibles, ses compagnons le seront d’ailleurs tout autant.





Le vis-à-vis le plus conséquent de Funako est sans conteste Kato. Kato. Etrange bonhomme que voilà. Lunettes de soleil, veste en cuir, look branché-rétro, et marin. Voilà quelqu’un qui intrigue dès sa première apparition et qui aura le don de continuer à le faire durant pratiquement toute la série. Le mystère qui l’entoure se dévoile de façon très progressive et représente à nouveau très bien tout le travail effectué par le mangaka sur ses personnages. S’ils proposent dans un premier temps un visage pas banal mais aux abords simplets, ils dévoilent souvent deux ou trois couches de complexité supplémentaires dès qu’on creuse un peu. Si l’on en revient à ce brave Kato, on pense notamment à ses réels objectifs, ou encore à sa réelle identité. Histoire de ne pas gâcher l’intrigue, on s’arrêtera là pour les informations relatives à ce charmant pirate. Il serait, en effet, préjudiciable de trop en dire tant Minetaro Mochizuki narre à merveille les évènements lui étant relatifs.

Justement, le boulot de l’auteur n’est ici pas à amoindrir. Ce dernier sait y faire pour dompter les vagues qui l’entourent et mener son équipage à bon port. Les protagonistes qu’ils nous présentent nous séduisent pour deux raisons. D’une part, du fait de l’alchimie qu’il y a entre chacun d’entre eux. Les interactions entre chaque figure de proue du récit fonctionnent sans le moindre accroc, on prend plaisir à suivre leurs discussions, même lorsqu’elles virent aux thématiques marines qui, avec d’autres interlocuteurs, auraient pu se révéler assez barbantes. D’autre part, le mangaka reste à merveille en équilibre sur le fil tendu entre l’aspect crédible des personnages et leur côté improbable. Plus d’une fois, on reste pantois face aux actes invraisemblables dont ils sont capables mais, a contrario, ils conservent toujours suffisamment de sérieux pour ne pas virer à la parodie caricaturale et rapidement essoufflée dans laquelle il aurait été facile de tomber.  L’exception qui vient confirmer la règle sera peut-être ce bon vieux senpai Kamobayashi. Le pauvre bougre aura bien du mal à se faire prendre au sérieux. Mais bon, dans ce cas, on s’en félicitera. Et puis bon, vu son talon d’Achille que représente la gent féminine, on peut comprendre qu’il perde les pédales. Après tout, ce n’est pas comme s’il était entouré de thons !





Vous l’aurez compris, ce ne seront pas vraiment à des merlans frits auxquels nous aurons affaire dans Maiwai. L’équipage est aussi varié qu’il est dynamité. Jamais avares en surprises, les personnages de l’œuvre sont sans conteste l’un de ses points forts. Et, au-delà de ça, ils offrent également des matelots de choix pour une croisière qui n’en sera que plus… mouvementée !
  
  
  


MAIWAI @ MINETARO MOCHIZUKI / Kodansha Ltd.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
AnkoUehara

De AnkoUehara [262 Pts], le 07 Avril 2017 à 20h02

Une oeuvre pas assez connu de Minetaro Mochizuki, espérons que le succès se montre un jour pour cette série. Dire qu'elle part en rupture de plus en plus...

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation