Maiwai - Actualité manga
Dossier manga - Maiwai

A la recherche de Libertaria, l’ile aux forbans !


En démarrant Maiwai, difficile de se faire une idée d’à quoi s’attendre. Histoire loufoque, chasse au trésor, aventure épique ? Maiwai, en réalité, c’est un peu de tout ça. Cela dit, s’ils présentent l’avantage de souvent être très efficaces, ces thèmes ne sont pas forcément novateurs ou particulièrement intrigants. Là où la série de Mochizuki se distingue, c’est dans sa manière d’aborder les choses. Rien n’est conventionnel. L’auteur nous indique pourtant rapidement où l’on semble se diriger. Mais, à l’instar d’une mer déchainée et indomptable, l’auteur ne nous donne jamais l’occasion de suivre une ligne droite toute tracée, facile à anticiper. Non. On va de remous en remous. De vagues en vagues. D’imprévus en imprévus. L’objectif est clair, tel un phare à l’horizon, mais ce qui nous attend en cours de route est systématiquement une inconnue. C’est ça qui fait tout le charme de l’œuvre. C’est ce côté imprévisible qui rend Maiwai aussi agréable et aussi prenant. Face à ces perpétuelles inconnues qui nous entourent, on a véritablement l’impression de vivre une aventure. De retomber en enfance tout en restant dans un contexte adulte.  C’est difficile à définir, mais d’autant plus simple à apprécier. En fait, on se laisse prendre au jeu, presque instantanément. Minetaro Mochizuki nous donne diablement envie de connaitre le fin mot de son récit, d’être ébloui par celui-ci et d’être transporté dans ce monde maritime aux merveilles insoupçonnées. En ce sens, l’aspect graphique du titre joue également un grand rôle. Mais cela, nous l’aborderons dans une partie ultérieure du dossier. Pour l’heure, ce qui nous intéresse, c’est l’intrigue mise en place.





Dès le départ, elle ne sera pas conventionnelle, cette intrigue. Funako, qu’on ne présente plus, reçoit le jour de ses seize ans une lettre de son grand-père. Dans celle-ci, ce dernier parle de la brave jeune femme qu’elle a dû devenir, mais aussi du fait que, si jamais elle s’ennuie dans cette vie un peu trop rangée (évidemment le bon monsieur ne savait pas que sa petite-fille avait déjà une vie pas tout à fait du style calme plat), il y a un trésor à aller chercher. Un trésor, quelque part sur une ile perdue dans les caraïbes, inaccessible sauf si on sait précisément comment y accéder. Ça tombe bien, le grand-père de Funako, en marin de légende qu’il est, à réussi à y accoster. En parallèle, on a Kato qui débarque, sorti de nulle part, en delorean, et qui demande à louer la chambre que propose la famille de Funako. Seulement voilà, bien vite, la demoiselle se rendra compte que Kato n’a pas choisi de louer cette chambre par hasard. Il s’intéresse au grand-père de notre héroïne, et pas seulement pour ses exploits maritimes. Ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est la photo d’une ile. Une ile inaccessible, un mythe. Libertaria. Ce que ni l’un ni l’autre ne sait à cet instant-là, c’est que le grand-père a fourni à sa petite fille des instructions détaillées permettant de rejoindre ce repaire de pirates. Ce que Funako ignore aussi, c’est qu’elle ne va pas tarder à se faire enlever par des pirates revêtus de ses sous-vêtements et de masques de luchador (oui oui, ça sonne aussi bizarre en vrai que sur le papier) ! Voilà de quoi démarrer une aventure qui n’en est qu’à ses prémices.

A ce stade, on est légitimement en droit de se demander ce que Maiwai va nous réserver. Effectivement, dans un premier temps, vu l’introduction peu commune à laquelle on a droit, on se demande vraiment si la série va bel et bien tourner autour d’une chasse au trésor. Et, si oui, quelle forme prendra-t-elle ? Pour répondre à la première interrogation, oui, nous aurons bien droit à une chasse au trésor. Et pas n’importe laquelle. Minetaro Mochizuki est parvenu à produire une véritable aventure digne d’époques lointaines dans un présent tout ce qu’il y a de plus contemporain. Le résultat est détonnant, et franchement surprenant. La chasse qu’il nous est donnée de suivre s’avère passionnante dès son départ, faisant ressurgir en nous l’âme d’enfant qui sommeille, l’explorateur qui rêve de suivre les traces d’Indiana tout en prenant le large en compagnie du capitaine Sparrow et de toute sa clique. Bref, vous saisissez l’idée. C’est une aventure avec un grand A que le mangaka nous propose. Riche en rebondissements et en mystères, elle nous fait saliver un peu plus à chaque tome, tout en nous prenant à revers par ses passages comiques ou, au contraire, tout à fait sérieux. Rarement, le monde marin moderne se sera montré aussi attirant et excitant.





L’épopée épique que nous offre Minetaro Mochizuki aura donc de quoi nous tenir en haleine tout du long. Peut-être un peu frustrante dans son démarrage (ben oui, on aimerait partir vers ces horizons inconnus sans tarder), une fois vraiment lancée, la série nous accrochera sans le moindre scrupule. Une fois plongée au cœur de cet océan à l’horizon brillant, on aura bien du mal à lâcher le morceau. Et l’on aura strictement aucune envie de regagner la terre ferme. Sauf si, évidemment, cette terre est celle de Libertaria.
  
  
  


MAIWAI @ MINETARO MOCHIZUKI / Kodansha Ltd.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
AnkoUehara

De AnkoUehara [262 Pts], le 07 Avril 2017 à 20h02

Une oeuvre pas assez connu de Minetaro Mochizuki, espérons que le succès se montre un jour pour cette série. Dire qu'elle part en rupture de plus en plus...

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation