Les histoires courtes d'Aoi Makino - Actualité manga
Dossier manga - Les histoires courtes d'Aoi Makino

Fin de cycle


La troisième des Histoires courtes d’Aoi Makino est "Fin de cycle", récit d'environ 80 pages dessiné en 2010.

On y découvre le jeune Riku, 16 ans, adolescent travaillant dans la bibliothèque de sa ville depuis qu'il a arrêté l'école après le collège. Bien que beau garçon, il a tendance à faire un peu fuir les gens à cause de son manque de tact et de son impolitesse.
Pourtant, les choses risquent de commencer à changer pour lui le jour où arrive dans la bibliothèque une nouvelle cliente, Miki, mignonne jeune fille de 14 ans, en fauteuil roulant.
A son contact, Riku semble commencer à montrer d'autres choses de lui, mais il ne sait pas encore que Miki n'est pas là par hasard, et qu'elle cache un sombre dessein…





Concrètement, cette histoire souffre de quelques facilités: le comportement bizarre de la frangine de Miki vis-à-vis de sa propre petite soeur qui lui demande quand même un truc odieux, son plan quand même un peu capillotracté, la coïncidence de la livraison de livres pile dans le collège de Miki au bon moment…

Qui plus est, il y a de quoi regretter que certains aspects, comme celui du handicap, ne soient finalement pas traités en servant juste de prétexte.

Et pourtant, une nouvelle fois, Aoi Makino cherche à offrir un récit aux thèmes forts, ici autour des drames que peuvent provoquer des comportements violents, des regrets et du sentiment de culpabilité, mais aussi de la vengeance et de la spirale sans fin qu'elle peut provoquer, et, enfin, du pardon.

Un peu maladroit et montrant alors bien qu'il s'agit surtout d'une oeuvre de jeunesse de l'autrice, ce récit n'en reste pas moins intéressant, dans la mesure où il montre lui aussi tout le désir qu'avait la mangaka, dès ses premières années en tant qu’autrice professionnelle, d'aborder des sujets assez profonds.


HAL


Enfin, "HAL", récit de 50 pages, est le plus ancien de ce recueil en ayant été dessiné en 2009, et il voit l'autrice s'essayer à une pointe de surnaturel.

Shizuku est une adolescente de 14 ans à qui tout réussit: toujours première aux examens, très sportive (elle finit également toujours première en sport chez les filles), belle au point d'être même surnommée la "Miss du collège sud", elle fait la fierté de sa mère, est toujours entourée, suscite l'admiration de tous, d'autant plus qu'elle joue en plus les modestes en déclarant qu'elle ne voit pas l'intérêt des notes d'examen.
Mais tout ceci n'est qu'une façade, destinée à se fissurer quand arrive une nouvelle élève, Yuki Abe, plus douée qu'elle en tout, en plus d'être réellement modeste.
Perdant sa première place, Shizuku continue de faire semblant de ne pas mal le prendre, mais son orgueil et sa fierté sont bien là, d'autant que sa mère en remet une couche: elle bout intérieurement, fait semblant de sympathiser avec Yuki pour les apparences alors qu'elle la déteste…
Les émotions négatives affluent tellement en elle qu'apparaît sous ses yeux HAL, un étrange garçon ailé se présentant comme un dieu de la mort. Il a été attiré là car il se nourrit des plus abjectes émotions humaines, a trouvé en Shizuku une cliente parfaite et, pour la remercier, peut exaucer trois de ses voeux, comprendre par-là qu'il peut effacer de la surface de la planète trois personnes, comme si elles n'avaient jamais existé... Quels choix fera Shizuku ?





Ce coup-ci, Aoi Makino propose en héroïne une adolescente apparaissant, pendant longtemps, détestable en tous points. Certes douée en cours et en sport, mais hypocrite, prenant tout le monde de haut, n'accordant aucune valeur à la vie des autres... On en vient vite à la détester au fur et à mesure qu'on découvre ce qu'elle cache sous son joli masque, encore plus au vu d'un certain choix qu'elle fait pour l'un des voeux de HAL…

Mais fort heureusement, là aussi la mangaka a des choses plus profondes à véhiculer, à travers la condition de Shizuku puis sa remise en question, sa prise de conscience de ce qu'elle est réellement. Tandis qu'en filigranes on peut dénicher un petit portrait critique des systèmes d'examen ou des pressions parentales vis-à-vis de la "réussite", le parcours de Shizuku et son "opposition" avec Yuki mettent surtout en exergue des choses importantes, comme ce que peut apporter le fait de donner et d'apporter des choses à autrui, et ce qui peut faire la valeur d'une vie.
  
  


TATTA HITORI NO KIMI E -MAKINO AOI SAKUHINSHU- © 2018 by Aoi Makino / Shueisha Inc.

Commentaires

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mel951

De mel951 [367 Pts], le 14 Juillet 2020 à 12h23

J'ai lu la première histoire rec - le jour des larmes il y a un petit moment déjà et j'en suis sorti complètement chamboulé, à tel point que je n'ai même pas encore lu les 3 autres histoires. Franchement j'aurais bien aimé une histoire sur 2 tomes histoire d'approfondir un peu plus le scénario car je trouve la dernière partie un peu rapide. Mais de base c'est une histoire courte donc voilà tant pis. 

Graphiquement j'adore ! Je trouve ça super beau. Pour moi le style graphique compte à 50% dans le choix d'un manga. L'histoire peut être en béton armé si le design ne me plait pas je vais être très réticente à l'acheter. 

Je ne connaissais pas cette manga, je vais m'intéresser à ses autre oeuvres du coup. 

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