Les histoires courtes d'Aoi Makino - Actualité manga
Dossier manga - Les histoires courtes d'Aoi Makino

REC -Le jour des larmes-


La première des quatre Histoires courtes d’Aoi Makino est la plus longue avec ses 140 pages.

Dessinée en 2010-2011, "REC -Le jour des larmes-" est l'histoire offrant au tome son illustration de couverture, et elle nous plonge aux côtés de Minami, jeune fille de 15 ans qui a pour étonnante particularité de n'avoir jamais versé la moindre larme, si bien que quand elle ne montre aucune émotion lors de la diffusion du nouveau et dernier film du jeune acteur de son établissement scolaire Akira Wakabayashi, elle se retrouve taxée de froideur. Mais après tout, elle a l'habitude de ça: ne sympathisant avec personne, affirmant détester les humains, tous ses camarades de classe la considèrent mal, et elle se retrouve même soupçonnée de mettre en ligne des vidéos de chats écrasés, vu qu'elle se promène souvent avec une caméra.
Pourtant, quand elle a la surprise d'être accostée par le fameux Akira, ce jeune acteur que tout le monde adule et qui a décidé de déjà mettre un terme à sa carrière, elle ne sait pas encore à quel point elle va nouer avec lui un lien plus sincère et fort que toutes les apparences et tous les secrets, jusqu'à en ressortir bouleversée de manière dramatique…





Entre un jeune garçon-acteur dont on n'a peut-être jamais vu le vrai sourire, et une adolescente n'ayant jamais pleuré, Aoi Makino, sous couvert d'un récit tragique aussi classique que bien mené, livre surtout une histoire forte qui a beaucoup à dire.

Que ce soit sur les nombreux thèmes secondaires qui parsèment le récit, comme la maladie, les méfaits des rumeurs, les comportements malsains de ceux qui prennent des photos et vidéos voyeuristes, ou les dérives du journalisme à sensation.

Ou, surtout, sur tout ce qu'ont à véhiculer les deux personnages principaux, quelque part victimes de l'image qu'ils renvoient sans pouvoir être totalement eux-mêmes. Omniprésent ici, le thème de l'apparence et des masques que l'on se met se révèle très bien, non seulement via les secrets de chacun des deux héros (la raison poussant Minami à détester les humains, la raison ayant réellement poussé Akira à arrêter sa carrière et qu'il camoufle en permanence derrière son sourire "d'acteur" de façade...), mais également au travers de la relation plus sincère, sans fards, que les deux adolescents construisent de façon poignante, en dévoilant l'un à l'autre leur "vrai moi".

Il en résulte un récit qui, sous couvert de tragédie déjà-vue, démontre surtout toute la maîtrise qu'avait déjà l'autrice en début de carrière pour les portraits de personnages plus complexes qu'il n'y paraît. On en ressort facilement chamboulé.


Les malheurs de l’uniforme


"Les malheurs de l'uniforme", la deuxième histoire, est la plus récente du recueil puisqu'elle date de 2018.

Sur un peu moins de 50 pages, Aoi Makino nous propose d'y suivre Rinka et Izumi, deux jeunes filles qui, pendant toute l'école primaire, ont toujours été ensemble, inséparables, meilleures amies du monde. A présent, les voici sur le point d'entrer dans le même collège, en espérant bien sûr se retrouver dans la même classe, quand bien même Rinka trouve son nouvel uniforme moche.
Pourtant, quand elle voit pour la première fois Izumi dans ce même uniforme, elle a une impression différente: son amie semble rayonner... et elle aura cruellement la confirmation de cette impression à l'école. Tandis que Rinka intègre le club de photos, s'y fait d'emblée une nouvelle amie et attend impatiemment que son amie de toujours la rejoigne, elle ne sait pas encore qu'Izumi a été repérée et alpaguée par un autre club plus en vue, celui de danse, où elle attire vite les regards. Car si l'uniforme met tout le monde sur un pied d'égalité au premier abord, il fait surtout ressortir les "perles rares", et Izumi est naturellement belle.
Emportée par les filles populaires du club de danse, Izumi semble changer, au grand dam de Rinka... Pourtant, l'amitié entre elle deux sera-t-elle vraiment mise en péril ?





Cette histoire courte voit la mangaka aborder le sujet délicat de l'uniforme imposé aux élèves au Japon, et elle l'aborde très bien en soulignant avec efficacité tout ce que ce simple vêtement, sous couvert d'égalité, peut pourtant provoquer en inégalités, à une période où les personnes changent et doivent se forger.

Et à partir de là, la mangaka parvient surtout à évoquer avec force la façon dont une amitié est troublée par les diktats découlant de cet uniforme et des années collège, entre recherche de popularité, besoin de se fondre dans le moule pour être sûre de plaire, ou manque de confiance en soi…

Au bout du compte, pourtant, le message de Makino reste clairement positif, l'amitié des héroïnes ne se trahissant pas et accueillant même une troisième représentante.

Une lecture intéressante, en plus d'être riche de sens pour son premier public-cible, précisément les collégiennes.
  
  


TATTA HITORI NO KIMI E -MAKINO AOI SAKUHINSHU- © 2018 by Aoi Makino / Shueisha Inc.

Commentaires

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mel951

De mel951 [367 Pts], le 14 Juillet 2020 à 12h23

J'ai lu la première histoire rec - le jour des larmes il y a un petit moment déjà et j'en suis sorti complètement chamboulé, à tel point que je n'ai même pas encore lu les 3 autres histoires. Franchement j'aurais bien aimé une histoire sur 2 tomes histoire d'approfondir un peu plus le scénario car je trouve la dernière partie un peu rapide. Mais de base c'est une histoire courte donc voilà tant pis. 

Graphiquement j'adore ! Je trouve ça super beau. Pour moi le style graphique compte à 50% dans le choix d'un manga. L'histoire peut être en béton armé si le design ne me plait pas je vais être très réticente à l'acheter. 

Je ne connaissais pas cette manga, je vais m'intéresser à ses autre oeuvres du coup. 

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