Une réalisation aux petits oignons
L'un des gros points forts de cette série, c'est sans aucun doute sa réalisation. Si en BD, la clé est un bon découpage, pour une série animée c'est sa réalisation.
Un des choix les plus judicieux fut de découper la série en épisode de 11 minutes. D'ordinaire, le spectateur est habitué à des formats d'une vingtaine de minutes, notamment pour ce genre de série d'action (les formats courts sont plutôt réservé à de la comédie pure). Mais ici, ces épisodes courts servent parfaitement le série. Cela donne des épisodes très denses en informations mais aussi ultra dynamiques et à l'humour acéré. Plus l'histoire avance, plus il est difficile de ne pas s'enfiler tous les épisodes d'un coup tant le récit est prenant et les personnages attachants.
Niveau animation, on est le droit à un travail de qualité, simple mais bougrement efficace. On apprécie le dessin simple, sans fioritures, des personnages, assez fidèle au style de Vivès et Sanlaville. On déplorera peut-être le manque de légèreté de l'animation en règle générale, mais ce n'est qu'un détail qui dérangera durant le premier voire le deuxième épisode, le tant que l'on s'habitue au visuel.
En terme de visuel, on a le droit à quelques fulgurances, notamment en ce qui concerne les affrontements avec les roitelets. Les divers pouvoirs de ces derniers permet au réalisateur de prendre certaines libertés artistiques et de tenter des choses, des transitions plus imagées, des cadrages plus hasardeux... Cela a souvent pour effet de dynamiser l'action en cours ou d'accentuer la dimension horrifique de certaines scènes. L'action pure est également très bien rendu, notamment lors des combats de Richard. Ils sont souvent très bien chorégraphiés et dynamique. La puissance des coup est parfaitement bien rendu, et l'apothéose de tout ceci arrive pour le combat final de FFFC, où Richard affronte un roitelet pour la coupe de la Vallée des Rois. Ce combat est épique et parfaitement bien traité visuellement.
L'autre gros points forts de cette série, ce sont ses dialogues. On retrouve tout le second degré et l'irrévérence de la série originale. Et que dire de ces punchlines ? Elle s'enchaînent et servent merveilleusement l'humour potache de la série. D'ailleurs, la plupart des punchlines finissent souvent par devenir les titres des épisodes. On pense notamment au fameux « Sors de ma mère ! » de l'épisode 4 ou « Tu parles comme un homme d'honneur » de l'épisode 7 qui amène à une des scènes les plus drôle de la série. « Oeil pour œil, zob pour zob », difficile d'imaginer une telle réplique dans la bouche d'un yakuza, surtout dans le contexte d'un règlement de compte entre mafieux...
Les dialogues ont d'ailleurs la chance d'être servi par un doublage impeccable. Chaque doubleur a su trouver l'essence de son personnage et la retransmettre. Les scènes de tensions sont aussi bien rendus que les scènes potaches, et les punchlines, si efficace, sont sublimées par les choix de tons et d'intonations des acteurs de doublage. Les doublages français des dessins animés n'ont pas forcément toujours la cote, et ceux destiné à un public adulte ont souvent un destin pas très réjouissant (notamment ceux venant du pays du soleil levant). Si ce genre de problèmes tend malgré tout à se raréfier, cela fait plaisir d'entendre un doublage vivant et immersif d'une telle qualité.
La série Lastman n'a pas connu une production très facile, mais on peut dire que le résultat est à la hauteur de nos attentes. Le résultat est propre, dynamique et surtout constant. Aucun épisode n'est en dessous en terme de qualité. Sachant que Lastman est devenue une série incontournable au fil des années, on peut en attendre autant de cette série d'animation qui ouvrira peut-être une porte pour d'autres productions de ce genre en France. En tout cas, on va croiser les doigts pour que ce soit le cas...
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