L'Académie Musicale Alice - Actualité manga
Dossier manga - L'Académie Musicale Alice

Vie à l'académie et passion du takarazuka


Avec le tome, la vie à l'académie musicale amène encore de nouvelles choses. L'heure du voyage de classe arrive pour les membres de l'Académie musicale Alice... mais étant donné qu'il leur est interdit de sortir de l'enceinte de l'établissement, ledit voyage ne pourra pas les emmener bien loin, et c'est donc à l'Académie nationale Alice que Hikari et les autres sont conviés. C'est l'occasion pour l'héroïne de ce spin-off de découvrir un peu l'académie qui fut le théâtre principal de la série-mère, et pour les lectrices et lecteurs de revoir certains recoins connus et, plus encore, de retrouver encore certains visages. Mais le voyage n'a pas lieu maintenant par hasard: actuellement a lieu à l'académie le populaire festival Alice, et à cette occasion les élèves de l'académie musicale vont devoir essayer de briller en gagnant le concours d'otoko-yaku, où les premiers votants sont les membres du public. Hikari désire évidemment l'emporter, et pour cela son côté parfois un peu garçon manqué pourrait l'aider... mais face à d'autres personnes bien plus masculines qu'elle, a-t-elle vraiment une chance ?

Le petit scénario de Tachibana Higuchi se poursuit alors sur un schéma un peu classique où les épreuves et enjeux autour du concours se succèdent, mais l'ensemble reste efficace et facilement prenant, dans la mesure où la mangaka marie bien certains éléments en particulier.

Ainsi, en premier lieu, on ressent très bien la passion de l'autrice pour la Revue Takurazuka à travers la prise d'importance des interprétations otoko-yaku, où les aspirantes actrices doivent montrer au mieux leurs talents pour interpréter des rôles masculins, au point de devoir réellement parvenir à passer pour des hommes. Déjà présent dans le tome 1, cet aspect de l'oeuvre prend dans le volume 2 plus d'importance et suffisamment d'envergure, l'autrice sachant retranscrire avec passion, humour et application les exigences de cet art.

Faisant déjà un excellent musume-yaku, un garçon interprétant une fille, Ema pourrait être le binôme idéal pour Hikari dans sa progression... mais notre héroïne se sentira-t-elle capable de jouer ainsi avec le prince, qui semble de moins en moins la laisser indifférente ? D'autant que dans la dernière partie du tome, il faut apprendre à interpréter une scène de baiser sans sourciller...

Et là, je vais activer, pour l'unique fois de ce dossier, l'alerte spoil: pour ne pas connaître certaines révélations, zappez le petit paragraphe suivant !

Au bout du compte, l'intense entrâinement de Hikari avec Ema/Thomas en vue de la dernière épreuve du concours d'otoko-yaku, celle du baiser, finira par se transformer en un véritable baiser d'amour, les deux adolescents s'avouant leurs sentiments. Dans la foulée, devant une Hikari un peu chamboulée et manquant toujours un peu de confiance en elle face aux trois autres redoutables finalistes, Ema affirme tout le bien qu'il pense d'elle, toutes les qualités qu'il voit en elle, et tout le charme qu'il voit dans ses défauts et faisant qu'il est tombé amoureux d'elle. Il en est persuadé: malgré la concurrence s'annonçant rude, Hikari, en sa compagnie, est tout à fait capable d'offrir une représentation à même de lui correspondre et de toucher le jury et le public...

Fin du spoil





Si j'ai souhaité évoquer dans les lignes ci-dessus ce passage en particulier, c'est parce qu'il représente très bien l'importance de la relation bâtie entre Hikari et Ema, et l'évolution forte qui découle de cette relation pour chacun des deux personnages, et particulier notre héroïne qui, alors qu'elle se sent encore maladroite, troublée et en manque de confiance, a déjà pourtant beaucoup avancé grâce à sa volonté, chose qui n'a pas échappé à son entourage qui sait la soutenir.

On peut alors dire que la mangaka marie vraiment bien certains aspects dans la série: les enjeux autour d'Ema, la part sentimentale, l'évolution de son héroïne... sans oublier la belle part laissé à ce théâtre si typique et particulier qu'est le takarazuka. Higuchi avoue d'ailleurs que l'un de ses désirs avec cette série était de mettre en avant cette forme théâtrale qu'elle-même adore.


La question de la fin rapide


Pourtant, malgré les centres d'intérêt vus au fil de cette attachante petite série, il pourrait y avoir comme un goût de trop peu... En effet, L'Académie Musicale Alice s'achève au bout de trois volumes, et cela peut paraître rapide au vu de l'univers posé. D'ailleurs, la mangaka regrette elle-même avoir djéà dû boucler les aventure de Hikari, et avoue qu'elle avait encore quelques idées en tête.

Parmi les principaux regrets, il y a essentiellement le fait que les choses ne soient pas réglées à 100% concernant les problèmes d'héritage dans le pays d'origine de Thomas et d'Aruma, et que leur grand frère à l'origine des problèmes n'apparaisse pas.

Et pourtant, il n'y a pas réellement de déception une fois le dernier volume tourné, car chacune des grandes pistes conçues par Tachibana Higuchi s'avère suffisamment bien développée. Ainsi la première partie du tome 3 sait-elle très bien mettre en valeur l'importance que Hikari et Thomas ont pris l'un pour l'autre. Et la suite, bien que tendue à cause de l'enlèvement d'Ema, témoigne néanmoins très bien de la force de caractère et des qualités qui résident en Hikari, tant sa représentation théâtrale, en plus d'être originale et un peu improvisée (avec l'aide de certains visages de L'Académie Alice là aussi, ça fait toujours plaisir !), est très bien pensée et très joliment développée et mise en scène, sur quelques dizaines de pages, par une mangaka inspirée et montrant à nouveau bien sa passion pour le takarazuka. Qui plus est, cette représentation reste une poignante métaphore de tout ce que Hikari peut ressentir.

Enfin, la dernière ligne droite du récit offre avant tout la part belle à un autre personnage: Aruma, pour qui l'heure des choix est venue quand l'heure du sauvetage de son frère est venue. Celui qui était censé assassiner Ema se dévoile pleinement, jusque dans la forme véritable de son alice, une forme lui ayant toujours valu tant de haine, mais qu'il décide de mettre à profit pour être digne de celle qui l'a accepté tel qu'il est et qui lui a accordé une place. Tout comme elle l'a si souvent fait dans L'Académie Alice, l'autrice parvient ici à offrir tout un développement et une évolution poignants dans le feu de l'action, avec de bons enjeux dramatiques puisqu'Aruma risque sa vie et sa place, et au bout du compte il semble impossible de ne pas trouver ce garçon attachant et touchant.

A tout ceci, il faut ajouter quelques pages bonus revenant sur le cas d'un personnage un brin intrigant dans la série mais que la mangaka a finalement préféré développer après la fin de l'histoire: Shizuku Imai, la plus étrange et énigmatique des 4 finalistes du concours. Comment a-t-elle réussi à se hisser jusque-là ? Quelques tout petits indices ont été glissés par la mangaka, notamment via le nom de famille du personnage et les inventions qu'elle trouve, et il est alors difficile de ne pas avoir une pensée pleine d'émotions pour une certaine jeune fille de L'académie Alice...

Au bout du compte, on se dit que Tachibana Higuchi avait sans nul doute encore des idées sous la main pour poursuivre ce spin-off, ne serait-ce qu'autour du conflit pour le trône dans le pays d'Ema, ou concernant le parcours de Hikari dans l'académie musicale, qu'il n'aurait sans doute pas été déplaisant de suivre encore plus longuement, la mangaka y ayant clairement affiché sa passion. On peut même se demander pourquoi l'oeuvre n'a pas duré plus longtemps: étant donné qu'entre  la conclusion de la série fin 2017 et le lancement de sa nouvelle oeuvre fin 2019 elle n'a rien fait à part une histoire courte, peut-être a-t-elle eu des pépins ? On ne le saura probablement jamais. Néanmoins, on referme ce dernier tome sans grosse frustration, et surtout avec la satisfaction d'avoir vu les plus grosses pistes bouclées et d'avoir assisté à des développements et rebondissements assez forts en émotion, Higuchi n'ayant pas perdu ses talents de conteuse depuis L'académie Alice.





A l'heure de refermer les portes de l'académie musicale...


L'Académie Musicale Alice, sur une idée de base qui pouvait décontenancer (mettre de la comédie musicale dans l'univers de l'Académie Alice...), propose un récit étonnamment bon.

Portée par une bonne galerie de personnages (nouveaux, ou tirés de L'Académie Alice), développant un récit aux multiples pistes qui se mêlent bien, reprenant bien l'univers de la série-mère tout en développant réellement ses propres choses qui n'en font pas du tout une redite, l'oeuvre offre une très bonne lecture, autant pour les néophytes que pour les connaisseurs de L'Académie Alice.

Bien sûr, comme on a pu le voir, il y a des limites, essentiellement autour du goût de trop peu une fois le dernier volume refermé. Mais on retient beaucoup plus tout ce qu'il y a de meilleur ici, comme l'ambiance générale, l'attachement pour Hikari, ou la mise en avant de théâtre takarazuka.


Fiche de la série
Fiche vo de la série
Fiche de la mangaka
 
 

Dossier réalisé par Koiwai


KAGEKI NO KUNI NO ALICE © 2016 by Tachibana Higuchi / HAKUSENSHA, Inc.

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