Kiriko & Kiriko Kill - Actualité manga
Dossier manga - Kiriko & Kiriko Kill

Kiriko


L'histoire


Dans un collège aujourd'hui fermé, six anciens élèves se retrouvent, seize années après avoir quitté les lieux sans jamais se revoir.

Ils ont été invités par l'énigmatique K à venir déterrer une capsule temporelle, mais aussi à commémorer le seizième anniversaire de la mort de leur camarade de classe Setsuko, leur idole de l'époque qui s'est suicidée.

Mais si les premiers instants de la réunion se déroulent de façon plutôt conviviale, c'est bientôt l'angoisse qui apparaît lorsque se met à flotter dans les lieux un parfum de mort... Car les six trentenaires ne sont pas seuls dans l'établissement, et l'énigmatique septième présence semble résolue à les abattre violemment les uns après les autres... et sans échappatoire possible.

Qui cherche à les massacrer les uns après les autres ? Qui est ce K qui leur a envoyé la lettre ? Pour quelle raison les choses prennent-elles une telle tournure ? Y a-t-il un rapport avec la mort de Setsuko 16 ans auparavant ? Et dans ce cas, que s'est-il réellement passé à cette époque ?





L'horreur dans sa plus simple expression


Dans la brève préface de l’unique volume de Kiriko, Shingo Honda avoue avoir voulu créer un manga proche d'un film d'horreur japonais, mais qui a fini par prendre une tournure un brin différente. Et cela, on le ressent bien.

En effet, l'aura de mystère autour de l'entité meurtrière, même si elle possède bien un look horrifique bien typé (une grande silhouette tout en longueur, ayant le visage soigneusement camouflé par le mangaka pendant une bonne partie du tome, un peu à la façon d'un slender), se voit très vite mise de côté tant on devine une bonne partie des choses, et tant finalement l'auteur ne cherche pas à instaurer un climat d'angoisse forte.

Le gore fait très vite son apparition, les morts sont brutales et bien montrées, nous ne sommes finalement pas dans de l'horreur suggérée comme l'aiment si souvent les Japonais.





Caricature sur caricature ?


Une fois que l’on a passé ce premier constat, il faut bien avouer que les différents rebondissements du récit sont quasiment tous de gros poncifs du genre.

Les six personnages sont des stéréotypes : le personnage principal a priori bien sous tous rapports qui veut lever le voile sur le soi-disant suicide de Setsuko, le colérique violent, la bimbo peu fréquentable, la beauté un peu potiche, l'asocial, et le bohème. Et ceux-ci ont évidemment tous leurs petits secrets.

La majeure partie des révélations ne surprend pas, notamment au sujet de ce qu'est l'entité meurtrière, concernant l'identité de K, ou au niveau du rôle final de la capsule temporelle.

Quant au twist final, il reste un bon classique même si la conclusion pourra surprendre un peu les moins habitués du genre, et tire bien parti des différentes situations visant tout au long du tome à embellir Setsuko.

Sur ce dernier point, Honda évite d'ailleurs habilement les quelques incohérences que ça aurait pu créer, notamment les déclarations de Kazuya et Rio au début concernant Setsuko (une fois la fin connue, les rires et les canettes d'alcool prennent un autre sens).





Un petit divertissement efficace, malgré tout


Cela fait-il de Kiriko un one-shot décevant ? Hé bien pas du tout, car Shingo Honda n'a certainement à aucun moment la prétention d'apporter du neuf, et s'accapare un scénario ultra classique avant tout pour une chose : se faire plaisir ! Et là-dessus, l'auteur a tout compris !

Il paraît rapidement évident que ce huis-clos en forme de chasse à l'homme sera avant tout un petit jeu de massacre gore où les personnages mourront les uns après les autres, et de ce côté-là on retrouve toute la virtuosité trash que l'auteur montrait déjà dans Hakaiju.

Les mises à mort sont bien disséminées, et chacune d'elles bénéficie d'un soin délectable dans le gore poussé, un brin ridicule (il faut voir l'état des deux premiers cadavres, ou la façon dont certaines parties des corps volent en charpie) et donc assez jouissif pour qui aime le genre, d'autant que la mise en scène est bien appliquée dans ces moments-là et que la patte de Honda s'y montre bien dense.

Le mangaka alterne efficacement ces instants gores avec les moments de peur des personnages et les différentes révélations, le tout étant suffisamment bien huilé afin d'offrir un divertissement sans temps mort.

Et pour bien porter tout ça, la narration claire et constamment tendue est réussie, tout comme certains instants totalement cinématographiques (à l'image de la page 97, voyant les personnages parler tandis que derrière eux l'ombre meurtrière approche peu à peu de la fenêtre).
  
  


© Shingo Honda

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