Kase-san - Actualité manga
Dossier manga - Kase-san

Une délicieuse lecture printanière


De par sa nature de comédie romantique lycéenne, Kase-san semble, directement, faire office de bonne lecture pour retrouver quelques sensations de légèreté propres aux tonalités de printemps. Pas seulement parce qu'il est question d'amour adolescent, non, mais aussi parce que l'esthétique directe tourne autour des fleurs, en synonyme des sentiments bourgeonnant entre les deux héroïnes de la série.
Mais à la lecture de cette première partie de l'histoire, on constate que l'enrobage n'est pas le seul à correspondre à cette atmosphère si douce et particulière, et que l'ensemble de l'histoire permet d'affirmer que la mangaka souhaitait développer un récit sucré et envoutant, et ce dans l'ensemble des optiques de son œuvre.

Kase-san, c'est une ambiance continuellement bienveillante. Pourtant, le titre aurait pu tomber dans certains écueils, notamment lorsqu'il aborde des malentendus entre les personnages et met en avant des instants de jalousie, inévitables dans une relation adolescente. Mais Hiromi Takashima ne tombe jamais dans le drame ni dans le pathos lors de ces moments. Car dans son œuvre, la communication entre les deux demoiselles est un facteur permettant à leur relation de progresser. Aussi, les non-dits ne durent jamais bien longtemps, de tromperie il n'y a pas et les légers quiproquos s'estompent sans qu'ils aient eu le temps de vraiment faire de mal à l'une des deux amoureuses. On pourrait même dire que l'artiste livre ici sa vision de la romance idéale, celle qui se passe de faux semblants, et qui se révèle aussi pure que la sincérité de Yamada et Kase qui ne doutent jamais de leurs sentiments respectifs. Dans cette dimension du manga, on peut revenir sur la prétendue rivalité amoureuse entre la préposée aux plantes et Inoue, une sportive ainée de Kase qui appartenait autrefois au club d'athlétisme du lycée, avant de partir pour les bancs de la fac. Elle apparaîtra ponctuellement et surtout en fin de série, amenant avec elle la possibilité d'une dualité sentimentale. Chose que, finalement, la mangaka balayera à sa manière, en recalibrant son intrigue de telle sorte à ce qu'elle ne sorte pas de son optique euphorique et bienveillante. De la sorte, on ne méprise aucun personnage, et seuls les sentiments optimistes ont leur place dans ces cinq premiers tomes. Ne cherchez pas du dramatique dans ce que Kase-san raconte, l'histoire étant celle d'un amour pur, peut-être idyllique, mais qui apporte beaucoup de baume au cœur.


Mais l'histoire n'est pas la seule facette de l’œuvre à colporter cette ambiance printanière, aussi la narration de l'autrice joue un rôle prépondérant à ce sujet. Outre son trait qui gagne en densité au fil des chapitres (de manière assez logique puisque Hiromi Takashima a passé plusieurs années sur son manga), c'est surtout le découpage vivant du titre qui marque. Dans Kase-san, on trouve de véritables jeux de superposition des cases et des silhouettes qui se dérobent à leurs structures narratives pour, parfois, resplendir au premier plan. Pour une histoire très sobre, dans le sens où elle croque simplement de petits moments tendres du quotidien, la lecture se veut très dynamique, ce qui joue forcément sur l'impression positive que nous avons de l'ensemble. Et pour sublimer le tout, la mangaka aime présenter ses héroïnes sous les jours les plus enjoués possibles. Le plus souvent, Yamada et Kase nous apparaissent resplendissantes et le sourire aux lèvres. La sportive est toujours montrée comme vaillante, là où la préposée aux plantes apparaît comme frêle et maladroite, mais toujours adorable et à croquer. Et la concernant, comment ne pas fondre devant ses mine pleine de joie, et ses vastes sourire laissant apparaître sa dentition supérieure qui renforcent sa bonne humeur comme sa candeur ? Et dans le même ordre d'idées, on peut revenir sur le fameux premier rapport charnel entre les deux personnages qui, finalement, nous marque beaucoup plus par ce "je t'aime" joliment mis en scène que par les quelques moments explicitement montrés concernant ce moment fort. Par plein de petits aspects graphiques et narratifs, Kase-san s'impose comme une véritable pique d'optimisme, ce dont les lecteurs ont sans doute bien besoin par les temps qui courent, c'est à dire durant cette pandémie du Covid-19.


Si pour beaucoup de romance lycéenne on peut attribuer une dimension feel good, dans le sens où les sentiments seront globalement toujours plus montrés sous un jour positif, Kase-san sublime la formule puisque la série ne se dédie qu'à l'espoir, la douceur de l'amour et la vaillance des sentiments. On apprécie évidemment le titre de Hiromi Takashima pour cette touchante relation adolescente entre deux demoiselles qui s'aiment de palpitations fortes, mais aussi pour la manière qu'a la mangaka de sublimer toute cette ambiance optimiste. Tout ce qu'on peut espérer pour Kase-san et Yamada, la deuxième série de l’œuvre qui s'intéresse aux années étudiantes des héroïnes, c'est que cette atmosphère soit maintenue, évidemment en ayant une plus-value du côté du scénario. Seul l'avenir nous confirmera cette hypothèse, tandis que de notre côté nous ne manquerons pas de dédier un dossier à cette séquelle d'ici quelques années. Enfin, on peut souligner que l'existence seule de cette suite permet d'achever la lecture de cette première série sur une note on ne peut plus positive : La jolie conclusion n'est pas la fin totale de l'histoire, et on peut déjà se rassurer quand à la possibilité de reprendre de petites doses ponctuelles de bons sentiments via la parution des volumes de Kase-san et Yamada.
  

Asagao to Kase-san. ©2012 Hiromi TAKASHIMA / Published by Shinshokan

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