KILL la KILL - Actualité manga
Dossier manga - KILL la KILL

La technique ne fait pas l’anime


Kill La Kill étant la première série du studio Trigger, le budget de réalisation était plutôt restreint. Il convenait alors de frapper fort avec des moyens limités, ce que réussit à faire totalement l’œuvre dirigée par Hiroyuki Imaishi. D’une manière générale, l’anime ne présente pas tant de séquences à l’animation riche, sauf peut-être lors des scènes de combats les plus importantes, mais joue essentiellement avec sa mise en scène pour créer des effets et des ambiances. On le ressent notamment pour les moments loufoques et burlesques, mettant par exemple Mako Mankanshoku en avant, où peu d’images construisent les séquences. Souvent, des séquences courtes sont utilisées en boucle, ce qui s’avère très léger du point de vue de l’animation au sens professionnel du terme, mais qui fait son effet tant le choix est en phase avec la débilité que la série cherche à nous montrer.





Concernant les grands moments d’actions, là aussi l’animation ne fait pas forcément mouche, mais la réalisation, que ce soit le travail sur les couleurs et les effets visuels ainsi que dans la mise en scène, se révèle particulièrement efficace. Tout est placé sous un œil grandiloquent, aussi bien les plans de caméras que l’utilisation des couleurs, donnant globalement une aura irréaliste et excessive à souhait à la série. Alors, même si la série réutilise nombre de scènes et ne propose pas une animation fluide et aboutie au sens stricte comme ont pu le faire d’autres séries, le dynamisme survolté demeure intact grâce à une réalisation de génie, toujours pensée et maitrisée. Un large budget n’est pas synonyme de pauvreté, certains studios devraient peut-être en prendre note surtout quand il s’agit de produire une vague de séries fleuves…


Kill La Kill au format papier


Peu après le début de la diffusion de l’anime démarre le manga Kill La Kill au sein des pages du mensuel Young Ace de l’éditeur Kadokawa Shoten. La tâche est confiée à Ryô Akizuki, un mangaka qui a réalisé plusieurs œuvres assez courtes dans les années 2000 dont des adaptations manga de séries télévisées comme Uchû no Stellvia et Asura Cryin’. La publication ne dure que jusqu’à début 2015 et le manga tire sa révérence après dix-sept chapitres, compilés ensuite en trois volumes. Il est assez surprenant que nous ayons eu droit à cette monture manga, les éditeurs de l’hexagone n’étant pas forcément friands des déclinaisons manga d’anime sauf pour les séries très populaires. Kana a ainsi édité la trilogie en 2015, réservant même une petite surprise aux fans sur le dernier volume qui existe aussi en version limitée contenant un fourreau destiné à accueillir les trois volets et une carte illustrée, un coffret dont la qualité est à soulever.

Le manga Kill La Kill est l’archétype des œuvres destinées à promouvoir une série lors de sa diffusion télévisée. Contrairement à quelques rares cas comme Gurren Lagann et Evangelion qui ont eu droit à des séries papier complètes grâce à leur notoriété, l’œuvre dessinée par Ryô Akizuki a pour seul et unique travail d’assurer la promotion de l’anime. Il n’est donc pas étonnant que la publication ait stoppé une fois les DVD intégralement sortis, et ce quand bien même l’histoire n’en serait à peine qu’à sa moitié.





Le scénario du titre sous sa forme manga est donc incomplet, et c’est à peu près la douzaine de premiers épisodes que le titre propose d’adapter tout en s’octroyant quelques libertés par rapport au récit original, notamment en écourtant des séquences facultatives, permettant alors à l’auteur d’aller à l’essentiel. En dehors de cet élément, la trame est très similaire à l’anime mais ce qui donne une autre aura à se manga est le style du mangaka. Ce dernier, s’il tente de s’imprégner du style visuel de l’anime, a choisi de conserver un pan de son style, quitte à déplaire aux fans, tentant alors de faire sienne l’œuvre. Il y a donc un certain style dans la mise en scène, notamment dans les tentatives de Ryô Akizuki de dépeindre le dynamisme, ce qui donne parfois lieu à des planches très réussies et plaisantes à l’œil. Néanmoins, les lacunes esthétiques ne manquent pas, à commencer par une représentation des personnages imparfaites, souffrant d’erreurs de proportions, et des cases qui manquent souvent de détails et s’avèrent assez vides au final. Ceux qui passeront après l’anime seront peut-être choqué par le contraste visuel, et ils le seront encore plus quand ils verront l’intrigue s’achever avant le raid des cités de l’ouest. On le dit souvent mais ce genre de titres est à réserver aux fans de la première heure qui voudraient tenter l’aventure sous un autre angle, mais difficile de conseiller le manga Kill La Kill aux néophytes qui voudraient commencer la série, l’anime restant alors la meilleure option.
  
  
  


© TRIGGER,Kazuki Nakashima/Kill la Kill Partnership

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