L'auteur
Bien qu'il tienne un compte twitter sur lequel il est assez actif Daisuke Imai (今井大辅) est un mangaka sur lequel, concrètement, on ne sait pas grand chose, celui-ci prenant soin de ne pas trop en dire sur sa vie privée (et il a bien raison).
Né le 12 mai 1981, sa carrière semble démarrer en 2009 avec la prépublication dans le magazine Big Comic Spirits de Shogakukan de Seed (SEED末世种子), une œuvre ensuite compilée en un volume relié. Difficile de dire si ce manga possède une réelle conclusion : en effet, le chiffre 1 apparaît sur la jaquette japonaise, mais aucun autre tome n'est paru depuis, et l'oeuvre est en arrêt de commercialisation au Japon.
C'est deux ans plus tard, en 2011, que sa notoriété semble réellement commencer à s'envoler avec les débuts de Hiru (ヒル), proposée chez l'éditeur Shinchôsha dans les pages du magazine Gekkan Comic @ Bunch. Connaissant une prépublication mensuelle régulière, la série s'achève après 29 chapitres en 2013. L'édition reliée japonaise comporte 5 tomes, parus entre septembre 2011 et octobre 2013. En France, c'est Casterman, et plus précisément Sakka, qui nous invite à découvrir la série et par la même occasion l'auteur sous le titre Sangsues.
Ce très intéressant manga nous immisce dans le nouveau quotidien peu commun de Yôko Sakura. Encore étudiante il y a peu, elle vit désormais dans nos maisons quand nous n'y sommes pas. Invisible aux yeux du commun des mortels, elle possède 7 clés de 7 appartements, qu'elle squatte en journée quand les propriétaires sont sortis, se reposant dans leurs lits, se lavant dans leurs douches, leur chapardant quelques boissons... Elle se croit d'abord seule dans sa situation. Mais elle ignore encore tout des règles de ce nouveau monde parallèle et invisible qui s'est ouvert à elle, celui des "Sangsues", des "Evaporés"...
Sangsues a déjà fait l'objet d'un dossier sur le site, dossier que vous pouvez toujours lire en suivant ce lien.
Après la fin de Sangsues en 2013, on le retrouve en 2014 dans le magazine Manga Goraku de l'éditeur Nihon Bungeisha, avec l'histoire courte Chloe no Ryûgi (クロエの流儀), qui deviendra dès l'année suivante une série à part entière. bouclée en 3 tomes, cette oeuvre aura accompagné Imai pendant quelques années, puisqu'elle s'est achevée en 2018.
Adapté en série live au Japon en toute fin d'année 2021, ce manga narre le quotidien de Chloe, une adolescente française intégrant un lycée japonais.
Puis il démarre un nouveau projet en février 2015 dans les magazines Young Champion d'Akita Shoten et Manga Action de Futabasha : deux séries parallèles, Koto Koto - Yukichi no Koto (古都こと ―ユキチのこと―) et Koto Koto - Chihiro no Koto (古都こと -チヒロのこと-), deux facettes d'une même pièce. En effet, les deux séries présentent la même histoire d’amour à Kyôto entre les dénommés Yukichi et Chihiro, mais selon le point de vue de chacun des deux amants. prépubliées en même temps chacune dans leur magazine, les deux séries se sont achevées en début d'année 2016.
Cette très belle oeuvre a été proposée en France par les éditions Komikku sous les noms Destins Parallèles -elle- et Destins Parallèles -lui-, l'éditeur français ayant évidemment pris soin d'adopter le même rythme de publciation parallèle qu'au Japon. Notons que les tomes de chaque série, quand ils sont mis côte à côte, forment une illustration complète pour chacun des trois numéros.
En 2017-2018 arrive ensuite le récit qui nous intéresse ici: Setsuna Flick (セツナフリック) alias Instants d'après en français.
Toujours en 2017, on retrouve également l'auteur sur un autre récit en un seul volume: Kochira, atatamemasu ka? (こちら、あたためますか？), qu'il achèvera aussi en début d'année 2018.
Prépubliée dans le magazine Comic Ruelle de l'éditeur Jitsugyô no Nihonsha, cette tranche de vie dépeint le moment où deux inconnus se rencontrent et se touchent en plein cœur, dans une supérette de banlieue où les clients ne cessent de se croiser.
Puis en 2018, Imai décide d'offrir une suite à sa série emblématique Sangsues, suite qui est sobrement nommée Hiru 2 (ヒル ツー) et qui a été prépubliée jusqu'en tout début d'année 2022 dans le magazine Kurage Bunch de Shinchôsha, pour s'achever après 4 volumes.
On y retrouve le même univers que dans Sangsues, mais on y suit des personnages différents.
C'est également en 2018 que l'auteur sort un peu de sa zone de confort en publiant une histoire courte plus horrifique dans l'ouvrage Yama Kaidan (山怪談), une anthologie collective proposant des histoires de fantôme en montagne, inspirée d'un roman de Junpei Azumi, publiée par Asahi Shimbun, et à laquelle ont aussi participé Junji Ito et Akihito Yoshitomi entre autres.
L'année 2020 marque le début, dans les pages du magazine Big Comic Spirits de Shôgakukan, de Pakka (パッカ), série venant tout juste d'être lancée cette semaine en France par les éditions Mangetsu. Bouclée en 5 tomes, cette oeuvre s'est achevée au Japon en tout début d'année 2021.
On y suit Kei Suemori, adolescent en première année de lycée qui mène une existence paisible. Inscrit au club de natation, sa vie se retrouve bouleversée à jamais lors de sa rencontre avec Shizuku. Malgré son apparence humaine, la lycéenne est en réalité un kappa, une créature folklorique japonaise. Pour sauver Kei de la noyade, elle l'embrasse et le transforme à son tour. L'adolescent réussira-t-il à cacher sa nouvelle identité ?
Enfin, en décembre 2021, le mangaka a lancé sa toute dernière oeuvre en date dans les pages du magazine Manga Goraku des éditions Nihon Bungeisha. intitulée Bitter Connect (ビターコネクト), elle a pour originalité de présenter un personnage principal dans chaque situation dépeinte.
Cette série suivant un rythme mensuel très tranquille, aucun volume n'est encore paru au japon à l'heure où ces lignes sont écrites.
Au fil d'une carrière où il prend généralement le temps de peaufiner ses récits quitte à ne pas publier à un rythme très soutenu, Daisuke Imai démontre notamment un goût prononcé pour les tranches de vie teintées de surnaturel, et où la part fantastique permet notamment non seulement d'apporter des atmosphères très travaillées, mais aussi de faire ressortir certains petits sujets de société (comme dans Sangsues) ainsi que des petites réflexions sur les relations humaines.
