L'histoire de Guerrilla High
Le Japon, dans les années 1960-1970.
Comme dans d'autres pays du monde (dont la France), des mouvements ont lieu pour faire changer la société, y compris (et surtout) du côté des étudiants qui veulent faire évoluer un système éducatif dépassé.
C'est dans ce contexte qu'agissent des activistes, mais face à eux les enseignants se montrent de plus en plus violents afin de contrer la menace que représente pour eux cette jeunesse rebelle.
Les choses vont si loin que les professeurs n'hésitent pas à prendre les armes, voire à semer la mort... Mais dans ce contexte sans foi ni loi, des guérilleros résistent et organisent leur lutte contre cette forme de dictature...

Une place particulière dans la carrière de Nagai
Guerrilla High est une série qui, quand on connaît la bibliographie de Gô Nagai, semble avoir une place assez particulière, de par sa naissance dans un contexte assez délicat pour l'auteur.
En effet, Guerrilla High fait partie des oeuvres de jeunesse de Gô Nagai, et est arrivée dans la foulée de son premier grand succès, L'école impudique (en japonais Harenchi Gakuen, oeuvre qui fut également publiée en France par Black Box comme déjà dit dans la partie précédente), qui restera à tout jamais le premier best seller historique du magazine culte Shônen Jump de Shûeisha.
Née en 1968, L'école impudique avait vite défrayé la chronique dans son pays, de par son ton très libre ayant posé des bases du genre ecchi. Novateur, ce récit avait offusqué plusieurs associations de parents d'élèves ayant poussé la série à s'arrêter, ce à quoi Nagai avait répondu avec force directement dans son manga, en mettant en scène le massacre violent de tous ses héros écoliers par ces mêmes associations !
Nagai semble donc avoir la rancune tenace, et il est intéressant de voir que ces problèmes, qui sont intervenus essentiellement en 1970 au milieu de L'école impudique (la série s'est malgré tout poursuivie après ce heurt), correspondent aussi à l'année où Guerrilla High est né.
On est donc plus que tenté de voir Guerrilla High comme une continuité de L'école impudique, ou en tout cas comme une version encore plus violente, puisque ici c'est tout le corps enseignant qui prend clairement les armes contre les jeunes qu'ils sont censés former mais qui n'acceptent plus leur autorité.

Une oeuvre osée pour son époque
L'idée de Guerrilla High est à la fois très simple, mais en même temps assez novatrice et osée pour son époque.
En effet, Gô Nagai y prend le contexte d'alors, à savoir les révoltes étudiantes, pour le pousser à l'extrême via des conflits sanglants aux allures de far west sans foi ni loi.
Tandis que les professeurs deviennent des sortes de dictateurs qui cherchent à garder leur autorité par la violence, les étudiants se transforment en guérilleros tout aussi brutaux s'il le faut.
Parmi ces derniers se détachent trois figures qui témoignent bien de l'aspect audacieux que la série pouvait montrer.
Tout d'abord Mondo, leader de la révolte, et également jeune homme le plus radical, qui interroge un peu concernant l'utilité de toute cette violence, tant son comportement révèle vite un réel plaisir à provoquer le chaos et à tuer.
Puis vient Midô, jeune homme aux traits assez féminins, suivant Mondo dans la guerre contre les tyranniques enseignants, mais ayant régulièrement des doutes sur la tournure des événements.

Enfin, il y a la rebelle Tsubasa Nishikiori, cheffe d'un groupe de jeunes étudiantes rebelles, aussi belle que forte de caractère, se retrouvant parfois dans des situations délicates avec les siennes, mais ne lâchant jamais prise.
© by NAGAI Gô / NAGAI Go / Asahi Sonorama