FLCL - Actualité manga
Dossier manga - FLCL
Lecteurs
19/20

Hybrid Rainbow

    

Carnival

    
Projet conçu comme une véritable récréation pour le studio Gainax, FLCL apparaît de prime abord comme un vaste concentré de n'importe quoi ! Un fer à repasser géant, des robots, des chats, des basses et des guitares, des jolies filles,... Le tout s'enchaîne à une vitesse folle, en oscillant entre une action survitaminée, des séquences humoristiques et parodiques, des passages introspectifs ou imaginaires,... et parfois, c'est tout à la fois ! Aussi, votre première réaction devrait être de vous frotter les yeux en essayant de comprendre ce qui vient de se passer ! FLCL s'inscrit ainsi dans la grande lignée des animes les plus déjantés qu'ait pu produire le studio, et l'on retrouvera des bribes de cette folie dans ses productions futures comme Abenobashi, Gurren Lagann ou Panty & Stocking with Garterbelt.
  
Pourtant, pour peu qu'on lui retire ses passages les plus hallucinés, et si l'on accepte l'idée que des robots géants puissent sortir du crâne d'un enfant de douze ans, le scénario de FLCL est relativement cohérent, voire trop pour une production Gainax ! Chaque épisode suit un canevas relativement similaire : tandis qu'une nouvelle « bosse » se développe sur le front de Naota, nous suivons une intrigue liée à son quotidien, jusqu'à ce qu'un certain seuil d'agacement soit dépassé. Un nouveau monstre surgit alors dans le climax de l'épisode, avant d'être mis en miettes d'une manière ou d'une autre. La fin en elle-même s'avèrera très convenue, presque décevante. Un paradoxe sans doute dû à la courte taille de la série, mais aussi à l'aspect expérimental voulu par le studio : à partir de cette trame simple, FLCL permet d'aborder une multitude de thématiques et de genres : du mécha, bien sur, mais aussi une enquête, une scène typique d'une comédie sentimentale (à savoir l'organisation d'une pièce de théâtre), du sport, du gunfight... et bien sur, chaque situation amène son lot de fantaisies ! On saute ainsi de gag en gag, des costumes multiples de Haruko à la fixation sur les sourcils d'Amarao, en passant par l'hilarante expulsion de Naota du corps de Kanchi sous forme d'étron... Et vous n'êtes pas au bout de vos surprises ! 
  
 
    
   
FLCL, c'est aussi un melting-pot de références à la culture pop, avec des allusion parfois immédiates, parfois plus élitistes. La Gainax s'auto-référence, en particulier grâce au personnage de Kamon, un véritable otaku que l'on sait passionné par Evangelion, au point d'y avoir consacré un ouvrage. Ce même Kamon apparaîtra plus tard habillé en Lupin III. Haruko n'est pas en reste dans l'avant-dernier épisode, lorsqu'elle revêt un costume de bunnygirl et qu'elle se sert de sa guitare pour planer : c'est là une référence à un des tous premiers courts métrages réalisé par un petit groupe d'animateur (qui deviendra la Gainax) pour l'ouverture du Daicon IV Nihon SF Taikai, une convention SF qui a eu lieu à Osaka en 1983. Kazuya Tsurumaki s'offre même un hommage à une série hors des frontières nippones, South Park, avec une scène chez le coiffeur. Dans ce même épisode, Naota prendra subrepticement  l'allure de Kenny... La série fait même plusieurs clins d'oeil à la culture rock britannique, via l'apparition de vrais modèles de basses (la Rickenbacker) et de guitares (la Gibson Flying V), mais aussi avec la Vespa de Haruko qui nous ramènent aux mods, communauté de jeunes émergeant dans les années 1960 à Londres. D'ailleurs, pour l'anecdote, le modèle apparaissant dans l'ending appartient à Yoshiyuki Sadamoto !
    
  
    

One Life

   
Véritable concentré de coolitude, FLCL nous apparaît aussi comme un rêve de gosse sous acide, un jeu de cour de récréation à l'échelle d'une ville imaginaire. Paradoxalement, Naota pose un regard d'adulte sur les événements qui l'entoure, alors qu'il est pourtant l'un des plus jeunes personnages de l'histoire ! Depuis le départ de son frère, notre héros a perdu son modèle et ne peut trouver son compte auprès d'une figure paternelle qui a tout d'un gamin attardé. Chaque protagoniste peut d'ailleurs être mis en parallèle à Naota. Eri, par exemple joue d'ailleurs le rôle de son reflet féminin, et il n'est ainsi pas étonnant de voir qu'ils sont tous deux sujets au N.O.  Amarao, quant à lui, semble avoir connu les mêmes déboires avec Haruko, et paraît donc comme l'adulte que Naota pourrait devenir. Enfin, il noue un relation ambiguë avec Mamimi pour se substituer à son frère, au même titre que ses autres « possessions » (comme sa batte de base-ball). Haruko, dans tout ça, vient le sortir de sa torpeur en l'emmenant dans un monde nouveau, en réveillant des sentiments qu'il avait pu oublier (la colère, l'orgueil, mais aussi l'amour ?), et également pour lui rappeler qu'il n'est encore qu'un enfant, qui a bien le droit de s'amuser ! 
    
Mais à cet âge-là, les hormones sont également en ébullition ! Et à ce sujet, la série ne fait pas vraiment dans la dentelle, en étant rempli d'allusions sexuelles à peine voilées, et ce dès le dialogue d'ouverture entre Naota et Mamimi. La prononciation japonaise du titre, Furi Kuri, pourrait signifier « caresser » et « tourner », deux verbes très évocateurs. Les formes phalliques sont légion, entre les bosses, la batte de base-ball, les manches de guitare,... L'obsession au sexe passe également par Kamon qui ne manque pas de distiller des obscénités dans son discours, ou affirmer son attirance charnelle pour Haruko, jusqu'à une scène de gratouillis assez tendancieuse. Et en guise de coup de grâce, on citera le coup de poing anti-agression qui se cache entre les cuisses de la demoiselle ! Tantôt traitées de manières purement burlesques, comme un enfant qui dirait le mot «zizi » en rigolant, tantôt beaucoup plus franches avec une bonne dose de fan service, toutes ces citations de la chose sont évidemment à mettre en parallèle avec la puberté naissante du jeune garçon. Et Haruko ne manque pas de s'en moquer et de l'aguicher !
    
    
    
    
      
Sous ses airs légers, la série aborde ainsi des questionnements plus sérieux, essentiellement centrés sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, les modèles à suivre, et les oppositions œdipiennes face à une même source de convoitise. Le désordre de la série est une autre projection de ce grand bazar qu'est l'adolescence. A chaque combat, Naota s'investit un peu plus dans cette intrigue qui le dépasse de prime abord, et finit par se forger sa propre identité et s'extirper du modèle de son grand-frère. Il pourra ainsi faire face à ses émotions, pour les maîtriser sans avoir à se mentir à lui-même.
  
   

© Gainax / KGI

Commentaires

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JohnDoe

De JohnDoe [598 Pts], le 17 Mai 2014 à 12h56

19/20

Très bon dossier pour une série très singulière qui a beaucoup de charme. M'en vais la regarder ah nouveau, tiens.
Ride on Shooting star !

Kiki

De Kiki [46 Pts], le 17 Mai 2014 à 12h05

Merci pour ce super dossier !!! J'ai la B.O dans la tête pour tout le Week End xD

winipouh

De winipouh [2147 Pts], le 16 Mai 2014 à 23h38

merci pour se dossier MN ^^

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