Runners High
Little Busters
Particulièrement bluffant à l'époque de sa sortie, FLCL a particulièrement bien vieilli. Sa sortie sous forme d'OAV a permis aux studios Gainax et à Production I.G. de peaufiner chaque épisode sans contrainte, en passant plus de deux mois pour produire trente minutes de contenu. Il s'agit également d'une des premières séries d'animations (sinon la première) à être intégralement produite en numérique. Les colorations sont ainsi simples mais très vives, les visuels assez peu fournis en détail, au profit de la fluidité de l'animation. Ainsi, que ce soit dans son écriture comme dans sa narration, la série ne connaît aucune latence, sinon volontaire. Notre attention est sollicité à tous les instants, et il faudra même plusieurs visionnages pour tout ingérer, tant la série peut s'avérer riche en informations. On peut y trouver, par exemple, des informations sérieuses tandis qu'un autre personnage fait l'andouille en arrière plan ! De plus, quatre réalisateurs de la Gainax se sont succédés sur ces six épisodes, chacun amenant sa patte, son esprit, son style graphique. Aussi chaque épisode se distingue des autres, malgré un squelette scénaristique similaire, et nous emmène vers d'autres horizons.
Crazy Sunshine
En marge du grand n'importe quoi sur le fond, la Gainax s'est également lâchée sur la forme ! A partir d'un style visuel relativement classique, la série s'offre de nombreuses transitions en super-deformed, en version dépouillée, ou en jouant sur les plans interminables (mais très loin d'un Evangelion, rassurez-vous) ou sur des angles de vue inquiétants (gros plans, contre-plongée,...). Mais au-delà de ces variations, les studios nous ont offert des moments mémorables en utilisant des procédés encore rarement exploités. Le premier choc entre Naota et Haruko, par exemple, nous est présenté avec une caméra virevoltant autour de nos personnages, avec un effet à 360°. Plus tard dans le même épisode, la scène où Naota découvre que Haruko squatte à présent chez lui nous est présentée à la manière d'un manga, avec une animation des lignes de vitesse et des onomatopées, et même l'animation des pages qui se tournent ! Cette séquence sera reprise en écho dans le dernier épisode, les personnages raillant d'ailleurs les animateurs qui économisent leurs efforts avec ce procédé... car oui, FLCL brise aussi le quatrième mur à plusieurs reprises !
Instant Music
Innovante sur un point de vue narratif et visuel, FLCL ne serait pourtant rien sans sa musique ! Sa bande originale a été majoritairement composée par le groupe the pillows, un trio formé en 1989 et actuellement composé de Sawao Yamanaka, Yoshiaki Manabe et Shin'ichirô Satô. Approchés des 1999 par la Gainax, ils regroupent plusieurs de leurs compositions passées et écrivent deux nouveaux morceaux, I think I can et Ride on Shooting Star, qui servira de générique de fin à la série. Mixant rock/punk classique et riffs saturés, il est étonnant de voir à quel point les morceaux du groupe s'accordent parfaitement avec l'ambiance de la série. Deux morceaux viendront d'ailleurs achever chaque épisode de manière récurrente : Advice, à l'émergence d'une nouvelle menace, et Little Busters, lorsque cette dernière sera envoyée ad patres, signant une libération salutaire ponctuée par son entraînant « Yeah Yeah Yeah ! ». L'un des emplois les plus judicieux est celui de Hybrid Rainbow dans l'épisode deux, les envolées lyriques du chanteur s'accordant à l'image angélique de Kanchi face au ciel s'ouvrant devant lui.
La Gainax apportera également sa pierre à l'édifice avec quelques compositions de Shinikichi Mitsumune (Rozen Maiden, Negima,...) et l'incursion d'un morceau symphonique sautillant, Le Galop des Comédiens, composé par Dimitri Kabalevski à la fin des années 30.
L'intégralité de cette bande-originale est disponible sur trois CD. Les deux premiers, sortis en octobre 2000 et juillet 2001, restituent respectivement les musiques des trois premiers et trois derniers épisodes. Sorti en juillet 2005, le troisième album est une compilation des deux précédents, en s'intéressant exclusivement aux musiques de the pillow.
Blues drive monster
Présentée sous plusieurs intégrales qui ne font que regrouper les trois dvd sortis unitairement (à l'exception de la version blu-ray, bien sur), l'édition francophone de Fuli Culi est malheureusement assez pauvre en terme de contenus supplémentaires. Elle se rattrape néanmoins par des menus très dynamiques dans un esprit de BD, et un doublage francophone d'assez bonne qualité. Bien que les voix françaises soient plus grave que leurs homologues japonaises, les personnages ne sont pas trahis et le dynamisme général n'est pas trahi, à quelques élans de voix prêt. On appréciera notamment le fait que Naota soit doublé par une comédienne, à savoir Suzanne Sindberg, souvent appelés pour les localisation de Dybex (Julia dans Cowboy Bebop, Lust dans Fullmetal Alchemist, Raki et Kanna dans Ailes Grises,...). Pour lui donner la réplique, on retrouve Nathalie Homs (Héléna dans Hellsing, Lyra dans Fullmetal Alchemist,...) qui campe une Haruko très vive et un brin autoritaire. Aussi, vu le nombre d'informations à la seconde dans FLCL, nous vous conseillons de trahir la vostfr, pour laquelle les sous-titres se révèlent parfois peu explicites. Et puis, avec tout ce qui se passe à l'écran, il serait dommage de louper quelque chose !
Sad Sad Kiddie
Comme nous l'avons précédemment évoqué, FLCL, c'est aussi un manga, sorti en parallèle de l'anime au Japon comme en France. Sa réalisation a été confiée à Hajime Ueda, un illustrateur venant du monde du fanzinat et qui sera plus tard connu pour avoir travaillé sur les endings de Bakemonogatari et Nisemonogatari. Il s'agit là de sa première incursion dans une carrière de mangaka, et le résultat est pour le moins... surprenant ! En effet, le style de Ueda est unique en son genre, entre minimaliste et croquis crayonnés, bruts de décoffrage. Certains crieront au génie, d'autres à l'amateurisme. Ce qui est sur, c'est que si ce trait offre des illustrations très intriguantes (pour un générique d'anime, par exemple), il se prête beaucoup moins aux codes du manga, dès lors qu'il s'agit de raconter une histoire de manière cohérente. Ainsi, la narration est confuse, éclatée, et les scènes de combat sont illisibles au possible. FLCL est déjà un récit suffisamment compliqué en soi, ce n'était pas la peine d'en rajouter ! La lecture de ces deux volumes se révèle donc bien ardue, et il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour en tirer quelque chose de conséquent.
Cela étant, si l'anime privilégie le dynamisme de l'action en distillant des pistes de réflexion au gré de ses gags, pour le manga, l'introspection est mise en avant. Si les deux histoires partagent une trame similaire, les faits sont relatés d'une manière bien différente. Hajime Ueda mêle des flashbacks, du yon-koma, des scènes réécrites, et diverge rapidement de l'anime pour s'intéresser aux thématiques qui l'intéressent, en se concentrant par exemple sur les relations de Naota avec ses camarades de classe. Le personnage d'Eri Ninamori, mis de côté dans l'anime après l'épisode 3, reste présente dans l'intrigue du début à la fin. Mais le manga possède un caractère beaucoup plus austère, et propose même des issues plus sombres pour certains personnages. Il offre donc un point de vue très différent, mais qui diverge beaucoup trop de la folie de l'anime. Aussi, malgré son aspect complémentaire, sa lecture reste surtout anecdotique, pour ceux qui voudraient s'enfoncer davantage dans la bizarrerie de l’œuvre au prix de quelques efforts supplémentaires...
© Gainax / KGI
De JohnDoe [598 Pts], le 17 Mai 2014 à 12h56
Très bon dossier pour une série très singulière qui a beaucoup de charme. M'en vais la regarder ah nouveau, tiens.
Ride on Shooting star !
De Kiki [46 Pts], le 17 Mai 2014 à 12h05
Merci pour ce super dossier !!! J'ai la B.O dans la tête pour tout le Week End xD
De winipouh [2147 Pts], le 16 Mai 2014 à 23h38
merci pour se dossier MN ^^