Dossier manga - Dix ans de Paris Manga & Sci-Fi Show
Lecteurs
15.50/20

Petit historique du salon - suite et fin

  

  

Les clés du succès


Quels sont les secrets de ce développement réussi en seulement quelques années ? Il tient sans doute sur les éléments suivants.


L'ouverture à d'autres thématiques

Rapidement, le salon ne se destine plus uniquement au manga et à l'animation japonaise, et s'ouvre sur d'autres choses.

D'abord le jeu vidéo, qui peut souvent avoir un rapport avec le manga et qui peut facilement attirer du monde.

Puis la culture populaire américaine que les organisateurs mettaient déjà en avant dans le salon Paris Jouets Collection. Les sagas cinématographiques cultes telles que Star Wars ou le Seigneur des Anneaux finissent par s'y trouver une bonne place, tout comme les comics, et évidemment les séries télévisées (Dr Who, Stargate, The Walking Dead, Game of Thrones...), et c'est tout naturellement que débarque l'ensemble de la culture populaire du fantastique et de la science-fiction, encore agrandie par une présence toujours plus visible de la littérature fantastique et de science-fiction. Dès lors, le nom de "Paris Manga & Sci-Fi Show" était tout trouvé.

Enfin, le dernier grand pôle est sans aucun doute celui dédié aux youtubers, phénomène qui n'a cessé de se développer ces dernières années, et que l'on retrouve désormais dans la plupart des conventions importantes de la francophonie. Un salon sur les cultures populaires et "geeks", aujourd'hui, peut-il se passer de ces youtubers attirant tant la foule d'adolescents et de jeunes adultes ? Il semblerait bien que non.



L'importance des invités

Cette ouverture à d'autre thématiques a surmultiplié le nombre d'invités, et au fil de ses éditions Paris Manga est un salon qui a donc su se tailler une solide réputation pour son nombre d'invités (pour la qualité générale de ces invités, on vous laisse seuls juges), surtout dans le registre des acteurs américains où beaucoup de noms ont défilé en attirant généralement beaucoup de fans. Certaines stars, présentes régulièrement, sont même devenues des sortes d'icônes pour le salon, à l'instar de Christopher Judge (Teal'c dans Stargate SG-1). On peut même dire que ces acteurs sont généralement les invités ayant le plus de succès sur le salon, tant les files d'attente pour certains ne désemplissent pas. On retrouve régulièrement des têtes déjà venues, accompagnée de quelques nouvelles, tel le marquant acteur incarnant l'homme à la cigarette de X-files, qui était présent il y a quelques années.
A ceux-ci, on peut ajouter les nombreux dessinateurs américains ou européens ayant oeuvré dans le comics entre autres, ou dans la bande dessinée et le manga à la française. La plupart d'entre eux sont présents sur leur propre petit espace et se gèrent eux-mêmes, généralement sous la houlette de l'association WIP Agency.
Avec tout ça, une chose est sûre : l'arrivée de Sci-Fi Show eut un impact considérable.

Comme déjà dit, les youtubers constituent un nouveau pôle-clé, et le salon a déjà pu accueillir la plupart des grands noms de ce créneau, allant du Joueur du Grenier au Fossoyeur de films en passant par Antoine Daniel ou Linksthesun. La liste est longue...

Viennent aussi des habitués, ayant souvent leur propre stand, à l'instar des Noobs qui attirent souvent les fans.



Quant à la partie qui nous intéresse le plus, celle sur les invités japonais, elle a connu des hauts et des petits coups de mou. Certaines éditions furent plutôt pauvres, tandis que d'autres ont laissé un souvenir fort. On se souvient forcément de l'édition d'automne 2011 qui accueillait le grand Shingo Araki, à peine quelques semaines avant qu'il ne s'éteigne... On a encore en tête, aussi, les présences du très intéressant Toshio Maeda, par exemple.
De manière générale, de Yoko Hanabusa à Chihiro Tamaki en passant par Yûsuke Kozaki, des noms connus du manga ont pu venir, malgré quelques éditions où les invités manga brillaient par leur absence au profit de l'animation. Sans oublier les auteurs coréens invités par Booken Manga à l'époque où l'éditeur était présent : Ryu Geum Chul, Kim Youn Kyung, Hong Ki-Woo...
Côté animation justement, il y eut par le passé des noms brillants. Shigeto Koyama, Toshihiro Kawamoto, Tensai Okamura, Hidenori Matsubara, Aoi Yamamoto, ou plus récemment Sushio, pour n'en citer que quelques-uns.
La scène musicale, elle, continue de se développer doucement, accueillant tantôt des noms connus, tantôt des artistes qui le sont moins.

Shingo Araki

Une ambiance bon enfant

S'il y a une chose qu'on ne peut enlever au salon, c'est son ambiance générale pleine de bonne humeur, que ce soit au niveau du staff (quand on le voit) qui est généralement souriant, ou du côté des visiteurs qu, malgré toutes les critiques qui peuvent être faites sur eux (on y reviendra), sont généralement contents d'être là et se prêtent volontiers aux activités.


Un système qui a ses limites


Mais à côté de ça, Paris Manga est un salon qui, au-delà de ses nombreux invités et de ses allées grouillant de monde, a souvent été critiqué (à juste titre la plupart du temps) pour différentes raisons.


La surenchère d'invités

Sans compter la 20ème édition, les dernières moutures de Paris Manga accueillaient facilement plusieurs dizaines d'invités (en moyenne une soixantaine), sans distinction, ce qui a plus d'une fois donné l'impression que des invités nippons de grande envergure ne rencontraient pas le succès qu'ils méritaient par rapport à d'autres invités plus souvent présents sur les salons français. La faute à une mauvaise communication ? Furent-ils trop noyés dans la masse d'invités ?

En tout cas, difficile d'oublier, par exemple, le manque flagrant de file d'attente pour Yûsuke Kozaki quand il était venu, alors que cette année encore c'était la folie pour l'approcher à Japan Expo. Beaucoup d'autres noms, comme Chihiro Tamaki ou Hidenori Matsubara par exemple, furent un peu dans le même cas...

Hidenori Matsubara

L'aspect culturel proche du néant

Proposer tant d'invités, c'est bien beau, mais on a souvent regretté que le salon ne les exploite pas mieux.

On ne se prononcera pas sur les invités non-japonais, que nous n'avions pas trop suivi avant cette 20ème édition. Mais concernant les invités nippons, il a toujours été regrettable de ne pas avoir la moindre petite conférence ou exposition les concernant. Pour faire simple, ils n'ont toujours été présents que pour les dédicaces (et, concernant les invités musicaux, pour faire quelques brefs shows). Et quand on accueille des noms plutôt prestigieux et qui ont sans doute beaucoup de choses à nous apprendre, c'est réellement dommage.

L'organisation d'expositions commentées pourrait combler quelque peu ce manque de focus sur les invités, mais là aussi ça a toujours été le néant.

Mais nous verrons plus tard dans ce dossier que la 20ème édition a marqué un petit mieux sur ce point...


Un salon-marché

Conséquence de ce manque d'exposition, de conférences et d'événements que l'on va qualifier de plus culturels : la sensation, durable depuis de nombreuses éditions, que Paris Manga, en dehors de ses invités, se limite à un gigantesque marché.

Il n'y a quasiment que des stands de vente, et les produits en vente sont généralement des choses dispensables et pas toujours officielles. Si vous ne venez ni pour les invités ni pour l'ambiance suffocante mais bon enfant, à vous de voir si vous êtes prêt à payer un billet d'entrée uniquement pour pouvoir acheter encore d'autres choses à l'intérieur... Payer pour encore payer. Personnellement, c'est non.


Une organisation loin d'être parfaite

Commençons par un petit mot sur l'organisation côté presse. Pendant longtemps, cet aspect sentait beaucoup trop l'amateurisme, avec notamment un manque de clarté pour l'entrée et pour les informations, des plannings plutôt mal fichus pour les interviews... On peut dire qu'à une époque, Paris Manga était presque une plaie pour les médias.
Mais depuis environ deux ans, il y a eu une nette amélioration. La communication avec les médias est plus simple et plus claire, l'organisation de l'accueil presse est globalement mieux maitrisée... Il y a encore des imperfections, des imprévus de dernière minute, mais la différence se fait ressentir par rapport à avant.

Pour le reste, par contre, il y avait encore énormément de progrès à faire sur les éditions précédentes. De ce que j'ai pu en voir et des échos que j'en ai eus, l'entrée souffrait parfois d'un gros manque d'organisation et se faisait à l'arrache. A l'intérieur, on a souvent reproché l'étroitesse des allées, le manque de clarté entre les différents espaces (l'espace jeu vidéo empiétant sur l'espace ventes, etc), la sécurité catastrophique due notamment au manque de staff à certains endroits, l'absence de plan et de programmes imprimés, des informations contradictoires sur l'organisation des dédicaces... On a également souvent pu voir les cosplayers pester contre l'absence d'endroits dédiés pour qu'ils puissent faire des photos, par exemple, et cela se finissait donc généralement à l'extérieur du salon.
Qu'en était-il pour la vingtième édition ? Hé bien, clairement, des efforts ont été faits sur certains points, mais nous verrons qu'ils ne sont pas encore suffisants.


Un public critiqué

Si Paris Manga a parfois mauvaise réputation, c'est également à cause de sa catégorie de visiteurs qui ne plaît pas à tout le monde. Le salon est parfois taxé de convention "kikoolol". Une réputation qui n'est pas aidée par l'avalanche de free huggers bloquant parfois les allées en s'en fichant royalement, ou par des cas de vols assez réguliers (si bien que, plus d'une fois les années précédentes, des exposants m'ont dit être peu rassurés à ce sujet).
La bonne ambiance, c'est bien. Avec le respect, c'est mieux.
  
  
  

Commentaires

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phoenlx

De phoenlx, le 27 Août 2024 à 23h07

14/20

oui parlons en des vols, on m'a piqué mon smartphone une année à ce salon (2016) . déjà que c'était crevant à l'époque (porte de versailles c'est loin pour moi, je préfère villepinte aujourd'hui), le temps de venir en RER, de faire la queue (très longue) j'étais dans le salon à quasiment midi. je passe en dédicace avec Kenji Oba (bon moment) je flâne un peu puis me dirige vers les conférences pour voir Christopher Lloyd puis Oba et c'est là que je me rend compte du vol. sans doute au moment où j'étais pris dans une marée humaine de dingue c'était souvent le cas à ce salon où on pouvait parfois à peine circuler. Je fais tous les ans japan expo et l'organisation même si ça laisse parfois à désirer n'est pas pareil. Paris manga c'était souvent le bordel avant. en revanche je dois avouer avoir été agréablement surpris par les invités dans les années 2020 (beaucoup de très beaux moments pour ma part et belles séances de dédicaces, et en moyenne de beaux souvenirs globaux. je le fais depuis 2006, j'ai du louper entre 4 et 6 éditions sur l'ensemble. A villepinte c'est mieux par contre là c'est l'inverse je trouve que ça fait assez vide (japan expo occupe beaucoup mieux l'espace et pourtant c'est encore 4 fois plus grand) il y a des stands un peu partout. Depuis que l'équipe du TGS a repris le salon je trouve que ça manque de chaise, c'est pénible pour les gens qui ont des problèmes physiques et ils devraient penser à ça. Et les prix des dédicaces sont démultipliés par rapport à l'époque pré covid, ça refroidit. 

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 12 Octobre 2015 à 11h45

17/20

Merci pour le dossier.

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