Digimon

Autour de la série : un merchandising conséquent

 
 
Si le succès de Digimon en France ne fut qu’éphémère, à contrario de Pokémon et Yu-Gi-Oh ! qui représentaient ses principaux concurrents, les monstres digitaux ont eu droit à leur ère de gloire, au moment de la diffusion de la première saison sur TF1 au début des années 2000. Comme il est coutume lorsqu’un programme jeunesse cartonne, un marchandising conséquent s’étale dans les rayons de magasins de jouets, et c’est Bandai qui en fut le principal distributeur. Digimon ne fut en effet pas avare en produits dérivés qui couvrirent les trois premières saisons. Du côté des jouets, plusieurs types de figurines virent le jour : des modèles relativement simples, articulés et parfois mécaniques en appuyant sur une gâchette faisant se mouvoir la créature, ou des figurines plus grande de tailles, modulables afin de les transformer et obtenir ainsi deux monstres en un. Souvent, ce sont les Digimon phares de chaque saison, ceux des digisauveurs, qui furent mis en avant par cette gamme de produit.
Les amateurs d’électroniques et nostalgiques des Tagagotchi furent ravis de retrouver des appareils renvoyant aux bases de la franchise, les monstres digitaux tels qu’ils étaient au commencement. Arborant la forme des digivice tels que nous les voyons dans les trois saisons, les appareils proposent d’entretenir une petite créature, la faire côtoyer d’autres monstres en connectant différents digivice entre eux, et même se digivolver en affrontant différents adversaires. Il est amusant de constater qu’à l’heure actuelle, les digivice électroniques ont pris beaucoup de valeur auprès des fans, si bien que certains modèles se revendent plusieurs centaines d’euros sur la toile.
Pour la France, Digimon est avant tout une série d’animation japonaise, le rapport au manga est donc rapidement établit pour la population de l’hexagone.  Un jeune éditeur, Dino, connu pour avoir proposé un magazine type bande-dessinée de manière mensuelle dans les kiosques, a dans un premier temps proposé une série de volumes autour de Digimon Adventure, chaque numéro comprenant une BD couvrant un épisode. Au final, c’est le premier arc de chacune des trois premières saisons qui fut adapté. Toutefois, le ciblage était avant tout très jeune, les BD profitant d’un style de dessin approximatif en comparaison de l’anime et le ton y demeurant bon enfant.
Pour les fans plus adultes, le même éditeur entama l’édition de l’anime comics officiel de la série, une série qui trouva sa fin au cinquième numéro qui correspond à l’apparition de SkullGreymon dans l’arc Etemon.
 
 
 
 
       
Évidemment, comment parler de Digimon sans passer par son jeu de cartes ? Pour le coup, il fut difficile de l’assimiler au jeu de cartes à collectionner Pokémon tant les règles étaient différentes et complexes. Ce fut d’ailleurs le point faible du produit qui ne séduit pas le jeune public, hormis pour la collection. Il est intéressant de noter que certaines cartes ne correspondaient pas systématiquement aux séries animées mais aussi aux jeux-vidéos de la franchise.
Digimon fut décliné sur différents supports vidéo, afin de permettre aux fans de posséder les épisodes, chez eux, sans attendre une rediffusion de la série. A l’heure de gloire de la première saison, les premiers arcs parurent en VHS et DVD mais ne couvrirent pas l’ensemble de la série, faute de succès. Le film Digimon fut décliné sur ces mêmes supports, distribué par la 20th Century Fox. Durant des années, l’espoir de posséder une édition complète de Digimon fut enterrée, jusqu’à Avril 2004, date qui marqua la sortie des premiers coffrets DVD de l’édition intégrale de l’éditeur L.C.J. Au final, 7 volumes regroupent les trois premières saisons dans leur version occidentale censurée par la Saban. Mais pour les fans, c’est déjà une victoire !
A série à succès, marchandising conséquent. Si les produits dérivés Digimon ont totalement disparu des grandes surfaces et surfaces spécialisées, il fut un temps où les fans n’avaient que l’embarras du choix pour agrandir leur collection. Maintenant, certains objets ont beaucoup de valeur auprès des amateurs et sont trouvables à prix importants sur certains sites d’enchère ou d’achat d’occasion.
 
 
 
  
 

Conclusion

 
 
Série jeunesse phare du début des années 2000, Digimon était donc un phénomène éphémère qui ne dura pas très longtemps à cause d'une concurrence grandissante dans un genre de plus en plus prisé et qui resta dans l'ombre de son rival de l'époque, Pokémon. Pour autant, bien que souvent comparées et présentes sur des supports similaires, les deux franchises présentent des univers bien différents et on retient de Digimon une série animée de grande qualité dans l'ensemble, à l'ambiance surprenante pour une série estampillée "public jeunesse", et quelques jeux vidéo de qualité qui ont su passionner les fans, notamment le tout premier par son gameplay original qui sut intéresser le public et proposer une alternative aux jeux de combats de monstres habituels. Mais finalement, là où Digimon était à l'origine des jouets électroniques qui se sont par la suite étendus sur d'autres supports tel que l'animé, sa distribution occidentale tourna essentiellement autour de cette adaptation dont la localisation, orchestrée par Saban, visait à en faire le centre du phénomène. Si Digimon est aujourd'hui en grande partie oubliée, cette franchise qui dure toujours au Japon à ce jour mérite peut-être une redécouverte, aussi bien sous l'oeil de la nostalgie que par intérêt pour une série "différente".
 
 
Dossier mis en ligne le 21/03/2014.
 
 
Fiche de l'anime : Digimon - Digital Monsters
Fiche du film : Digimon - le film
 
 

Dossier réalisé par Takato / GlassHeart