Crazy Zoo - Actualité manga
Dossier manga - Crazy Zoo
Lecteurs
16/20

Un cocktail de fun bien dosé



Un zoo, des animaux, c’est rigolo


Crazy Zoo fait partie de ces titres discrets parmi le flot de nouveautés qui ornent les tables des libraires, une série que les amateurs de shônen auront surtout remarquée grâce aux origines de l’œuvre de Kôhei Horikoshi : Le Shônen Jump. Seulement, Crazy Zoo s’appuie sur un concept complètement délirant pour marquer les éventuels lecteurs, un concept d’ailleurs très bien mis en avant par la couverture colorée et représentative du premier tome… Les animaux forment la thématique centrale de l’œuvre, et plus particulièrement le zoo. Choix étonnant s’il en est, car les parcs animaliers nous rappellent surtout la dimension bon enfant et les balades familiales qui peuvent être faites en ces lieux. Alors, utiliser des animaux exotiques pour former le noyau du récit est une décision étonnante, mais qui est intéressante. Pour Delcourt, peut-être était-ce là un moyen de rebondir sur le succès d’Animal Kingdom publié aux éditions Ki-oon. Les deux œuvres ne sont toutefois pas comparables puisque Crazy Zoo trouve rapidement sa propre voie pour développer ses différents concepts, et la plus délirante possible…
Les personnages sont des animaux, soit. En tête d’affiche se trouve Shîna, celui qu’on identifie le plus clairement comme étant un lapin capricieux et doué de parole dont les frasques animent le zoo Ômagadoki. Paradoxale puisque le bestiau est en réalité un humain transformé en créature hybride suite à une malédiction, le seul moyen de retrouver son apparence d’origine étant d’élever son établissement au top de la popularité. C’est donc à travers ce personnage haut en couleur, attachant et bien barré que l’intrigue prend tout son sens puisque Shîna a le don de transformer ses animaux en créatures aussi hybrides que lui, mi-bestioles mi-humaines donc, afin d’en faire de véritables camarades, de pouvoir parler avec eux et surtout jouer ensemble.

S’en suit alors une flopée de personnages secondaires formidables, car le fait que ces derniers soient des animaux avec lesquels Hana peut échanger est un véritable plus. Finalement, nous considérons ces derniers comme des personnages à part entière tout en sachant que leur identité d’hybrides permet au mangaka de créer des designs farfelus au possible, en essayant de jongler entre différents styles esthétiques tout en prenant soin de mettre en avant un élément de la condition animale des personnages. Mais outre l’apparence de ces êtres, l’intrigue garde en mémoire qu’il s’agit d’animaux avant tout et que l’instinct prend souvent le dessus sur les modes d’agissements humains. Un guépard reste par exemple ce qu’il est et la viande semble constituer son seul centre d’intérêt, tout comme le lion cherchera à dominer la savane… A partir de ces caractéristiques, l’auteur façonne ses créatures de manière ambiguë et crée des situations véritablement décalées, et ce même quand la série gagnera en sérieux. L’utilisation des caractéristiques animalières ne s’arrête pas là puisque lorsqu’échanges de coups il y aura, les joutes mettent en avant les facultés de chacun des personnages.




Se prendre au sérieux, mais pas trop…


Les personnages offrent ainsi un véritable spectacle visuel et nourrissent d’apparence un ton décalé. Mais le burlesque de la série ne dépend pas que de ce choix esthétique et Kôhei Horikoshi exploite à bon escient le potentiel loufoque de sa série, notamment lors de sa phase d’introduction qui couvre le premier opus. Au départ, il convient de rappeler que l’histoire se focalise dans un zoo et par conséquent, la mise en avant des animaux devait constituer un point central. C’est pourquoi les premiers chapitres dépeignent le quotidien de Shîna et de ses bêtes, la manière dont chacun s’amuse et trouve place au sein de l’établissement animalier. L’intrigue est alors assez peu dessinée puisque bien que nous savons que Shîna doit élever son entreprise pour se libérer de la malédiction, l’important et de s’amuser et, surtout, de montrer à Hana quelle est la politique du parc. Le premier volume agit comme une grande fête où nous découvrons toutes les têtes principales du zoo Ômagadoki. L’intrigue a beau être présente, on s’intéresse davantage à la manière dont le récit nous amènera à rire et à quel point l’établissement de Shîna ne permet pas de s’ennuyer une seule seconde. Les animaux sont sauvages et s’adonnent souvent à des compétitions afin que chacun marque sa hiérarchie par rapport à l’environnement global, mais personne (ou presque) n’oublie que tous sont surtout une sacrée bande d’amis au tempérament des plus impulsif.

Cet aspect de Crazy Zoo n’aurait pas grand sens si le personnage de Hana était absent. Avoir en guise d’héroïne une lycéenne empotée et manquant de confiance en elle peut sembler agaçant tant le schéma de personnage est stéréotypé au possible, mais c’est un choix essentiel pour présenter le monde de Shîna et de ses compagnons. Le lecteur ne sait pas trop où il a atterri, et Hana non plus. Il fallait donc une héroïne sujette aux maladresses pour que le zoo ait l’air si loufoque aux yeux du lecteur, son attitude incertaine marquant clairement le décalage avec ces univers fantastiques sortant littéralement de l’ordinaire. C’est bien grâce au personnage que le zoo Ômagadoki semble si incroyable et ses habitants si farfelus. Les attitudes ébahies de Hana vont de pair avec l’étonnement du lecteur face à ce petit monde singulier, et c’est la raison pour laquelle choisir un tel personnage central était essentiel à la représentation de l’univers de la série. Néanmoins, avoir une cruche en guise d’héroïne ne l’empêche nullement d’évoluer…
  
  
  

OUMAGADOKI DOBUTSUEN © 2010 by Kohei Horikoshi/SHUEISHA

Commentaires

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FinalMangaka

De FinalMangaka [759 Pts], le 31 Mars 2015 à 18h29

Si sa deuxième série arrive chez nous, la déception des fans sera encore plus grande !
J'ai découvert Sensei no Bulge dans les pages d'un Jump qu'on m'a offert, et après l'avoir lu sur le net, je suis tombé amoureux de cet auteur, tristement boudé du lectorat japonais.
Ses deux premières oeuvres cherchent l'originalité mais n'ont pas plu, et le plus triste c'est que comme pour Crazy Zoo, on sent l'ambition et le potentiel énorme de ses intrigues... Fort heureusement Boku no Hero a trouvé son public !

Karakuri

De Karakuri [3196 Pts], le 29 Mars 2015 à 16h43

16/20

J'ai lâché ce manga au tome 2 ou 3, c'était trop superficiel, trop prévisible et trop banal niveau dessins. J'ai eu l'impression de l'avoir déjà lue, malgré l'idée des animaux qui est ce qui m'a attiré au début.

Mais le dossier est bon. Cependant il me confirme que je ne redonnerai pas de chance à cette série si c'est pour avoir un truc à moitié inachevé.

Je déteste le Shônen Jump pour ça. En plus d'avoir de séries de moins en moins originales, ils en vendangent la moitié faute de popularité.

 

Désormais j'évite les séries du Shônen Jump dont je hais la mentalité.

Takato

De Takato [1921 Pts], le 29 Mars 2015 à 10h49

C'est malheureusement une réalité qu'on ne peut ne pas traiter quand on aborde ce genre de série. Surtout quand celles-ci sont bourrées de qualité, comme ce fut le cas pour Crazy Zoo.

Daigo

De Daigo [917 Pts], le 28 Mars 2015 à 21h09

16/20

C'est la première fois que je dis ça d'un dossier, mais cette lecture a quelque chose de déprimant!

Dure réalité, pour les manga qui ne trouvent pas leur public... J'hésite à me lancer

à cause des bastons/histoire pas réellement terminée.

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