Coppelion - Actualité manga
Dossier manga - Coppelion

Les « poupées » du gouvernement

  
Véritable atout de la série, chaque épisode nous divulgue des brides d’informations sur les Coppelion. Celles-ci se scindent alors en plusieurs courants, on a avant tout le point de vue des humains et le point de vue des Coppelion. Bien évidemment celui-ci diffère ; alors que la plupart des humains voient dans les Coppelion de simples poupées sans âme à la solde du gouvernement, Ibara et ses camardes se cherchent une identité propre pour se démarquer des humains, d’autres Coppelion dissidentes cherchant même à nuire à l’Humanité.
  
La question d’humanité d’Ibara, de Taeko et d’Aoi est souvent au centre des développements personnels. On insiste sur le fait qu’elles soient nées artificiellement par le clonage d’humains et modifiées par les soins du gouvernement afin de remplir cette mission de sauvetage à Tokyo. L’absence de parents reste enracinée dans leurs personnalités et à de nombreuses reprises Aoi s’abandonne à ses émotions sur son manque cruel d’éducation de celles-ci. Le fait de vouloir se sacrifier pour un enfant est étranger à Ibara et renforce alors la phase émotive de nos Coppelion. Cela peut être considéré par certains comme une facilité scénaristique pour émouvoir facilement le spectateur mais pour d’autres c’est l’image intrinsèque des Coppelion, le fait qu’elles ont été endoctrinées dès leur plus jeune âge dans l’optique d’une mission militaire les empêchent de réfléchir correctement sur le sens des émotions humaines. Ibara déclare alors ne pas comprendre ce genre d’émotions, ne comprenant que la mission confiée par Mishima et le gouvernement.
  
L’introduction d’un robot majordome, nommé No-sense au milieu de la série permet à Aoi de comprendre certaines émotions à un moment névralgique où elle reste cloîtrée dû à son sentiment de culpabilité à l’égard d’Ibara. Une amitié naîtra entre ces personnages et Aoi en sortira renforcée émotionnellement, même si elle reste pleurnicharde sur les bords pour certains éléments extérieurs. Malgré tout ce personnage n’a pas montré tout son potentiel au cours des treize épisodes de la série mais je reviendrai sur ce point ultérieurement.
  
  
     
  
Mais la majorité des développements des Coppelion concernent leur affiliation au gouvernement nippon et de leur statut précaire. Même si Mishima se considère comme une figure paternelle à leurs égards, les cols blancs du gouvernement les considèrent comme des outils, rien de plus. D’ailleurs il est précisé plus loin dans l’animé que les Coppelion finiront comme des rats de laboratoires, une espérance de vie fugace, ce qui accentue la vision du gouvernement de les considérer comme des jouets et non comme des êtres humains. Ceci n’est pourtant pas perçue de la même manière par les survivants tokyoïtes qui voient les Coppelion comme des anges venues leurs apporter l’aide tant espérer depuis l’accident de 2016. Au final, ne sont-elles pas plus humaines qu’elles n’en paraissent ? Car leurs actes, toujours sous l’étendard du sauvetage de son prochain, empruntent des lourdes conséquences, avoir des vies entre leurs mains, tous ceux qui peuvent être sauvés devront être secourus, même si ces derniers appartiennent à un clan hostile.
  
En revanche, pour l’équipe des « nettoyeurs », composée d’Haruto et des sœurs Ozu, c’est une autre vision de leur funeste destinée. On remarque d’entrée la rancœur caractérielle qu’à Kanon pour les humains à cause des expérimentations faites sur elle et sa sœur. En d’autres termes, elles n’acceptent pas d’être les jouets du gouvernement et décident de déserter pour assouvir leurs pulsions meurtrières. Kanon refuse de laisser vivre l’Humanité et souhaite l’éradiquer pour que seuls les Coppelion puissent vivre dans le reste du temps imparti de leur mort programmée. C’est aussi le fond de la pensée d’Haruto qui garde un souvenir amer des expérimentations de clonage, malgré tout il reste fidèle à la cause de la 3e Division terrestre mais ne garde pas les humains en haute estime. Pour lui ils sont tout simplement inférieurs, notamment de leur incapacité à survivre sans combinaisons spéciales face à la radioactivité ambiante de Tokyo.
  
Pourtant il en faut peu pour que leurs dégoûts de l’Humanité s’estompent peu à peu grâce au contact de certains humains et des paroles d’Ibara.
  
  

Croire en l’Humanité

  
Le message que souhaite véhiculer l’animé et le manga original est cette espérance immuable de l’Humanité ainsi que le combat perpétuel d’Ibara. Elle et ses camarades agissent en bonnes samaritaines altruistes, sauver leurs prochains, une vision somme toute romantique comparée à notre monde actuel mais cela fait sens pour des clones ne connaissant que peu de choses sur la vérité noire de notre monde, à savoir l’appât du profit.
  
Ceci est démontré dans les premiers épisodes avec la chasse d’un bombardier furtif venu décharger des barils de produits à risques dans un bassin d’eau de pluie. Affiliée à une société de traitement des déchets, elle se sert de la capitale fantôme pour déverser les déchets nucléaires du monde entier. Et cela part d’un raisonnement loisible, qui viendra se plaindre de quelques barils dans une ville déjà contaminée ? La cupidité humaine tiraille alors nos Coppelion dans les deux sens, ne pas faire d’amalgames pour le groupe d’Ibara mais une raison de plus d’éradiquer l’Humanité pour Kanon et Shion.
  
Mais à côté de cela on retrouve la culpabilité humaine qui vient peser dans le camp d’Ibara. En effet, le sauvetage du professeur Shiba, le concepteur du réacteur qui fut la cause de l’accident nucléaire de 2016 est en quête de rédemption. Depuis l’accident il ravitaille en vivre les nombreux groupes de survivants mais avec la rencontre du groupe d’Ibara il souhaite faire d’avantage en travaillant à sa possible reconversion une fois exfiltré de la capitale contaminée, c’est d’ailleurs le moyen pour Mishima de faire le deuil de sa famille qui a périe dans l’accident en se réconciliant avec le Shiba. La sous-intrigue de la Première division va dans ce sens également. L’ancienne force d’autodéfense errante dans ce Tokyo mortifié agit en tant qu’une « armée de spectre » et cherche à nuire au gouvernement nippon à cause de leur abandon lors de l’accident nucléaire. Le pardessus blanc en charge de cette armée fantôme, le général Kurikida, au visage meurtrit par les radiations et à la personnalité suicidaire, ne se sent plus humain. Mais c’est au premier contact d’Ibara, dont elle dira qu’il a un sourire humain, que le général de la Première division commencera à retrouver une once d’humanité. Dans les derniers épisodes il aidera d’ailleurs Haruto à accomplir sa mission et déclare à cet égard être heureux de mourir en tant qu’humain grâce au contact des Coppelion. Une partie des hommes de la Première division sera d’ailleurs secouru en même temps que le groupe de Kurobe.
  
  
   
  
Cependant c’est à l’égard d’Haruto et des sœurs Ozu qu’on remarque d’avantage d’évolution dans leur comportement et leur opinion vis-à-vis des humains. C’est au contact de certains humains qu’Haruto va peu à peu commencer à croire en l’humanité. Le geste irrationnel de Gojiro voulant à tout prix réparer un terminal électrique pour préparer l’échappatoire du groupe de Kurobe a eu l’effet d’une bombe chez Haruto. Malgré le fait que l’Humanité reproduit sans cesse ses erreurs, il veut croire que cela peut changer grâce à la volonté d’un petit nombre de personnes. Kanon en aura voulu pour l’Humanité jusqu’à la fin de l’animé, ne pouvant plus supporter de voir sa sœur Shion souffrir à cause de son pouvoir l’empêchant de mourir. En revanche, sa rivalité avec Ibara se transforme en une nouvelle amitié et le contact avec les survivants du groupe de Kurobe change l’esprit des jumelles, elles commencent à se sentir humaines mais garde toujours cette personnalité dissidente qui font l’essence de leurs personnages.
  
  

© by GoHands / Kaze

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