Une fiction au goût de réel
La particularité de Comme Elles est son incroyable similitude avec la vie réelle, que n’importe quel lecteur est susceptible de vivre. En effet, Kanori et Kazumi, prises en compte ensemble ou séparément, incarnent toutes deux des lycéennes tout à fait banales, mais aux caractères bien différents. Alors que l’une est plutôt combative et cherche son indépendance, l’autre, moins franche, s’enferme très facilement dans un rêve pour fuir la dure réalité.
Kanori ressemble davantage à la lycéenne type que Kazumi. Celle-ci a déjà été trahie en amitié, comme beaucoup de jeunes filles de son âge. Or là, cette trahison s’accompagne d’une déception amoureuse, car celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie, à qui elle confiait tout, la quitte en la laissant seule. Et pour cause: elle lui prend son petit ami, relation qu’elle gardait secrète, et qu’elle n’avait confié qu’à cette fille en qui elle avait si confiance. Concernant cette histoire, on constate que Kanori est réellement blessée. Plusieurs points sont à l’origine de sa souffrance. Mais ce qui est évident, c'est le fossé entre les relations amoureuses. En effet, la Kanori du collège se contentait de tenir la main de son petit ami. Tandis que son amie, elle, passait déjà à la vitesse supérieure avec ce même garçon. Cette trahison touche la jeune fille au plus profond d’elle-même, jusqu’à son amour-propre. C’est alors ainsi blessée qu’elle part au lycée, ayant une vision plutôt négative de l’amitié. D’ailleurs, la jeune fille se demande souvent à quoi servent les amies, conjecturant le fait qu’elles soient certainement là pour passer le temps et ne pas être seule. Malgré cette atmosphère négative, Kanori dégage un autre sentiment au travers de ses réactions. Même si elle se garde de confier tout ce qu’elle pense, par manque de confiance aux autres, elle réagit à l’image des lycéennes sûres d’elles, qui se battent pour un monde plus juste, à commencer dans son entourage. Sakura Fujisue, malgré le fait qu’elle rappelle à plusieurs reprises au lecteur les pensées négatives de Kanori sur l’amitié, ne pousse pas les choses à leur excès. Aucune scène larmoyante ou de désespoir sur ce point n’apparaît, alors que dans bien d’autres shôjos, l’héroïne s’apitoie plus d’une fois sur son passé qu’elle ne parvient à oublier. Ici, Kanori y pense toujours, certes, mais elle fait avec. Comme les jeunes filles de son époque, elle vit avec ses peines sans les exagérer, et plutôt, les utilise comme des expériences afin d‘avancer dans la vie. Kanori sait à quel point l’amour peut faire mal. Voilà pourquoi elle essaie, coûte que coûte, d’éloigner son amie Kazumi de l’impitoyable Ena. Kanori, malgré les interrogations qu’elle se pose sans cesse sur l’utilité de l’amitié, se bat pour le bonheur de ceux qu’elle aime. Elle va jusqu’à mettre en péril sa relation avec Kôta, lorsque Kazumi court un réel danger à cause des mauvaises fréquentations d’Ena.
Kazumi, elle, beaucoup plus difficile à cerner que Kanori, semble parfois hors de portée. En effet, la jeune fille, parfois trop différente des héroïnes habituelles, ou tout simplement, du lecteur, reste alors incomprise à de nombreux moments. Cette incompréhension est accentuée par le fait que tout au long de la série, Sakura Fujisue s’attarde davantage sur le personnage de Kanori que sur celui de Kazumi. C’est alors que le lecteur parvient plus facilement à entrer dans la psychologie de la première, plus détaillée que la dernière. Kazumi n’est exploitée que par bribes. Ses réactions sont parfois obscures, trop décousues, pour apparaître au lecteur complètement incohérentes à certains moments. Pourtant, la fin de la série aide beaucoup à la compréhension de ce personnage: la jeune fille, qui était au départ une adolescente perdue, ne trouvant pas de but à sa vie, devient petit-à-petit une jeune femme goûtant aux plus petits plaisirs, en communauté, mais surtout, elle fait partie de ceux qui tiennent à leur dignité, et qui comprennent l’importance de savoir dire « stop » lorsqu’il le faut.
Kazumi, elle qui pendant presque toute la série est un personnage qui perd très vite de son intérêt, devient finalement une lycéenne à qui l’on s’attache sans effort, tout simplement après avoir constaté son évolution. Cependant, il faut avouer que la façon dont la mangaka met son personnage en scène va bien souvent en sa défaveur. La jeune fille, associable, toujours négative, et surtout, très fausse envers ses camarades de classe, est agaçante. Ena, qui en fait ce qu’il veut, la fait pleurer sans cesse. Malgré cette situation invivable, Kazumi continue à l’aimer éperdument, voire davantage de jour en jour. Le problème est que le lecteur ne saisit pas forcément si Kazumi est réellement aveugle, si elle croit sincèrement que les sourires et l’amour prétendu d’Ena lui est exclusivement adressé. Parfois, on se demande si tout simplement, elle ne fait pas exprès de fermer les yeux, afin de pouvoir vivre un bonheur artificiel, qu’elle se serait créé de toutes pièces. Ces faux sourires, ces paroles trompeuses et mensongères permettraient alors à l’adolescente en mal de vivre de trouver la force de tenir jusqu’au lendemain, et ce, jour après jour. D’ailleurs, certaines décisions, venant d’elle-même, nous surprennent. Lorsque Kazumi décide de revoir Miyata, cet ami d’Ena qui a abusé d’elle uniquement par vengeance, il est normal de se demander si le souhait de l’auteure est de créer une énième situation à problème, ce qui serait bien maladroit, ou alors, de montrer au lecteur à quel point une adolescente peut se sentir mal, au point de pouvoir faire n’importe quoi pour approcher ne serait-ce que d’un centimètre celui qu’elle aime.
Malheureusement, le gros défaut de Comme Elles est qu’il faille lire la série jusqu’au dernier tome afin de se rendre compte que toutes ces situations, qui nous paraissaient grossières au premier abord, ne sont en réalité que des moyens pour l’auteure de montrer la détresse d’une adolescente. Mais surtout, elles reflètent l’époque dans laquelle nous vivons actuellement, avec ses dangers, ses joies et ses peines, ses combats de chaque instant. Les expériences des deux protagonistes, bien qu’elles soient différentes, sont toutefois indispensables à l’accession d’une certaine maturité.

ANOKO TO ISSHO © 2003 by Sakura Fujisue / SHUEISHA Inc
De Natsuchan [467 Pts], le 22 Septembre 2012 à 23h28
J'avais déjà marqué ce manga sur ma liste depuis longtemps mais faute de temps et d'argent peut-être, je m'y suis jamais mise. En lisant ce dossier, cela a confirmé qu'il fallait vraiment que je me le procure. Comme LoveHina, je pense que ce shojo est différent des autres (même si j'avais lu que le résumé jusqu'à présent) de par la relation d'amitié et les relations amoureuses des deux jeunes filles dépeintes par la Mangaka. Même si ce dossier en révèle un peu plus sur l'histoire, LoveHina a su en taire le dénouement et nous donner encore plus envie de lire cette histoire. Merci à toi LoveHina et j'espère pouvoir commencer ce shojo bientôt (alala à condition de terminer mes séries déjà en cours u.u)
De Einah [4333 Pts], le 04 Août 2012 à 20h47
Une série qui était bien au début mais qui m'avait déçue à la fin. Je m'attendais à autre chose. Ca m'avait laissé un gout d'inachevé que ce soit pour l'une ou l'autre des héroïnes.
De anaisdu47 [236 Pts], le 19 Juin 2010 à 14h50
parfait rien d'autre a dire !!!
De shinob [127 Pts], le 31 Mai 2010 à 14h37
erreur corrigée. Merci du signalement manga78
De brootaliska [87 Pts], le 29 Mai 2010 à 17h01
Un bon dossier pour un bon manga :) Même si je n'ai pas trop accroché à la série en fin de compte (puisque je suis moins axée shojo maintenant) c'est quand même une histoire tout à fait réaliste et poignante, et la fin est vraiment pas mal. Un shojo qui change de tous les autres.
De Koiwai [13046 Pts], le 29 Mai 2010 à 00h27
Dossier intéressant ! Il faudra que je retente la série :-)
De yaku [1342 Pts], le 28 Mai 2010 à 18h27
Grrrr... ce dossier m'a donné une folle envie d'acheter la série! Vous pouviez pas éviter ça à mon pauvre porte-monnaie, non? LOL!
En tous cas, j'avoue que, jusqu'à présent, je comparais moi aussi cette série à Nana (voire à un... sous-Nana... honte à moi, je sais)! C'est pourquoi je compte bien me rattraper en essayant de me procurer cette série au plus vite (d'occasion, si je trouve, bien entendu ^^')
En tous cas, très bon articles (et comme ça a déjà été dit, les images couleurs sont sublimes)
De MihaRu [624 Pts], le 28 Mai 2010 à 17h52
Très bon dossier, merci ! :D
De manga78 [2151 Pts], le 28 Mai 2010 à 17h07
un très bon dossier, très interessant et bien detaillé. Les illustrations sont très belles. Par contre, il faudrait corriger car dans la conclusion, il y a marquer "Skura Fujisue" et non "Sakura Fujisue". Bon je chipote un peu mais je préfère prevenir ^^
De Tinette [128 Pts], le 28 Mai 2010 à 17h02
Une très bon dossier pour un excellent manga, même s'il en révèle un peu trop sur la série.
Je conseille Comme elles à tout le monde, même au garçons !