Autour du récit
Graphismes:
Au niveau des dessins, beaucoup seront évidemment bien moins dithyrambiques, et pourtant le n’importe quoi artistique a pour qualité d’être artistique, ne l’oublions pas. Ce n’est pas tant le style personnel à l’auteur que l’on peut lui reprocher, mais d’avantage les inégalités qui sont instamment présente au long des vingt-sept tomes de la série. En effet, Yumi Tamura peut parfois nous offrir de sublimes planches, remplies d’émotions et disposées avec art et réussite, comme elle peut se perdre dans des pages moins soignées, aux proportions humaines étranges, aux détails sans finition et aux décors anarchiques. La qualité fluctuante entre magnificence et bâclage, à la limite du croquis parfois, surprend un peu au premier abord tant certains passages sont alors rendus illisibles, et il faudra y passer rapidement pour ne pas s’user les yeux pour rien. Décevant, quand on voit la qualité de ses illustrations en couleur.
C’est toutefois ce seul point qui nous fait réellement un pincement au cœur, puisque dans le fond, le visuel s’en sort très bien ! Si l’esthétisme n’est pas forcément au rendez-vous, à part dans les grands yeux chargés et expressifs, on trouve un certain charme à ces traits qui partent dans tous les sens, les proportions pas toujours respectées, les poses et dessins parfois hésitants … Comme une œuvre pas totalement aboutie qui n’aurait que plus de charme en restant imparfaite et extrêmement floue et déstructurée. Il faut aimer le style, mais l’on s’y habitue relativement bien au fur et à mesure de la lecture, grâce à un trait attachant, parfois enfantin, qui nous laisse approcher cette œuvre comme on le peut, avec la précaution nécessaire. De plus, on se perd parfois dans certains grands plans superbes et d’autant plus pertinents qu’ils permettent une émotion jusque-là muette dans l’expression des graphismes. Bref, des difficultés et des défauts mais avant tout un trait de crayon habilement non maitrisé, pour un rendu tout particulier qui aura le mérite de rester dans nos esprits.
Édition:
L’édition proposée par Kana est dans l’ensemble de qualité moyenne, avec une traduction parfois étrange, sans doute par manque de liberté d’adaptation, ce qui se retrouve dans les onomatopées doublées en japonais et en français. Dommage d’alourdir les pages pourtant souvent bien trop remplies par le simple dessin de l’auteur. De plus, les contrastes rendent souvent assez mal, notamment sur les pages de chapitres, ce qui amène des pages entières plongées dans une obscurité peu agréable, et il manque souvent de lumière sur ces débuts de chapitres. Le reste du temps, cependant, le blanc est présent en qualité appréciable, sans trop de transparence et malgré des pigmentations de pages assez anarchiques, pour une lecture assez claire et aérée des planches de l’auteur.
Adaptation:
Une version animée de Basara existe, sous forme d’une série de 13 OAV, se répartissant l’histoire des cinq premiers volumes du manga. La série, intitulée La légende de Basara, a vu le jour en 1998 par le studio d’animation KSS, et la diffusion s’étale du 2 avril au 8 juin de l’année de sa production, sur la chaine Chiba TV. La commercialisation s’est faite sous forme de 13 CD, ou plus récemment dans un box de 2 DVD édition limitée contenant tous les épisodes ainsi qu’un bonus d’une heure.
Les grandes différences d’avec le manga sont principalement : après la mort de son mari, Senju ne vient pas défier Tatara au camp dans lequel sa troupe vit de façon provisoire, et le voyage de Shuri et de Sarasa au Kanto est complètement coupé, leur esclavage se faisant directement sur le bateau.

Conclusion
Basara, c’est une grande claque dans le monde du shojo, une série fondamentale trop peu connue ou trop vite oubliée qui mérite pourtant sa place parmi les grands du genre. Tonitruant de dynamisme et débordant d’idées, le manga de Yumi Tamura est un grand bol d’air pur au milieu des romances actuelles, sans saveur ni originalité. C’est incroyable le bien que cela peut procurer de se plonger dans une passionnante aventure teintée de romantisme, au gré des conflits politiques d’un Japon qui pourrait être notre avenir.
Le seul défaut notable, et plus grand obstacle à la renommée du manga sera le trait graphique, facilement surmontable d’autant plus que la mangaka devient plus assurée et douée au fil des 27 tomes de son récit. De plus, si l’on peut critiquer le style, le fond reste passionnant, plein de ressources, construit de telle manière qu’on ne peut s’ennuyer grâce à divers mystères, rebondissements, batailles rondement menées ... et à tout l’amour qu’une jeune fille, même une arme à la main, peut contenir.
Mise en ligne le 25/02/2011.
Mise à jour le 02/11/2012.
Dossier réalisé par NiDNiM
BASARA by Yumi TAMURA © 1991 by Yumi TAMURA / SHOGAKUKAN Inc.
De jojo81 [7400 Pts], le 25 Février 2011 à 16h33
Excellent dossier NiD !
Basara fait parti des manga que j'ai les plus apprécié. C'est une saga géniale. Lisez Basara ! Et lisez 7 Seeds aussi (c'est encore mieux) !
De titali [2269 Pts], le 25 Février 2011 à 16h28
Même si j'estime qu'objectivement la série est une vraie perle en terme de romance par rapport à certaines séries qui usent de la romance comme de vraies daubes, mais subjectivement, je n'ai jamais vraiment aimé les séries qui mélangent conflit politique avec trop de romance, et c'est bien le cas ici!
Sinon le dossier est vraiment bien fait, comme d'habitude!^^
De Atsu [3120 Pts], le 25 Février 2011 à 14h24
Super dossier pour une superbe série!
Merci :) !
De NiDNiM [912 Pts], le 25 Février 2011 à 10h34
Merci :D
De motoko83 [2067 Pts], le 25 Février 2011 à 10h26
Beau dossier... Bravo Manga news...