One Week Family : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Août 2025

Sorti aux éditions Hana au mois de février dernier, One Week Family est le tout premier manga professionnel d'une mangaka se faisant appeler Yatsuhashi. Riche de six chapitres, cette mini-série fut initialement prépubliée au Japon pendant l'année 2021 dans le célèbre magazine Be x Boy des éditions Libre, avant de sortir là-bas début janvier 2022 en un unique volume broché agrémenté d'un court bonus exclusif, pour un total d'environ 190 pages.

Cette oeuvre nous plonge auprès de Ren Fujimaru, un acteur qui, à l'âge de 20 ans, est la star montante de l'agence Kusaka et suscite nombre de promesses. Mais il a beau avoir beaucoup de talent et se donner à fond, le jeune homme a une faille: il est toujours très mal à l'aise avec les enfants... et cela pourrait devenir un gros handicap en vue de son prochain rôle où il devra jouer un frère aîné tandis que le petit frère doit être interprété par Yu Kusaka, un bout de chou de cinq ans qui n'est autre que le fils de la présidente de l'agence. Pour résoudre le problème de Ren, son agent a alors l'idée de l'habituer à Yû en les faisant vivre ensemble pendant une semaine. Et en découvrant l'agent du petit garçon qui va lui aussi cohabiter avec eux pour veiller à ce que tout se passe bien, Ren à la surprise de voir qu'il s'agit de Kei Haruo, autrefois enfant-star qui a raflé nombre de prix avant de soudainement disparaître des radars, et également celui qui a donné envie de Ren de lui-même se lancer dans le cinéma...

Comment va alors se dérouler cette cohabitation ? Ren saura-t-il surpasser son malaise avec les enfants grâce au petit Yû ? Et aura-t-il l'occasion de comprendre ce qui a autrefois poussé Kei a complètement lâcher le travail d'acteur pour se reconvertir en agent alors qu'il était promis à un brillant avenir ? A ces questions qui se posent d'emblée s'ajoutera vite la question du statut de Yû, déjà mis sur a voie du cinéma à son si jeune âge par une mère qui manque de temps pour véritablement s'occuper de lui. Et concernant le développement de chacun de ces axes, on peut dire que Yatsuhashi s'en sort très bien en un si petit nombre de pages. Au gré des différents moments de vie que les trois personnages centraux pourront partager comme une famille pendant ces sept jours, l'autrice souligne soigneusement les petites blessures propres à chacun d'eux, pour ensuite mieux les résoudre peu à peu, dès lors qu'ils apprennent à mieux se connaître et à comprendre leurs ressentis différents. C'est d'autant plus immersif que quelques à-côtés propres à ce milieu sont aussi là de façon très rapide mais assez efficace (le regard des fans, les ragots...), et que la mangaka s'applique aussi à mettre en avant le travail d'agent, dans lequel Kei semble avoir trouvé l'épanouissement qu'il lui fallait.

Néanmoins, malgré le travail relationnel soigné sur les personnages, l'abord convaincant de leur petit background respectif et le côté expressif, doux et tendre qui se dégage des planches (avec forcément une mention spéciale pour le petit Yû, inévitable caution choupi), la petite limite vient finalement de ce qui fait généralement l'essence des mangas de cette catégorie, à savoir la possible relation amoureuse entre les deux personnages principaux: celle-ci évolue tellement vite, en n'étant évoquée qu'à 2-3 reprises dans des scènes rapides, qu'elle semble un peu trop artificielle, et qu'on a un peu l'impression que ce n'est pas forcément ce qui intéressait le plus l'autrice.

Il s'agit néanmoins d'une limite qui peut sembler minime, au vu du reste qui est franchement convaincant. One Week Family est, dans l'ensemble, un titre assurément très sympathique à lire, facilement attachant grâce à son casting bien campé, franchement agréable dans son rendu visuel qui est en adéquation avec l'histoire... Une jolie petite trouvaille, en somme !

Côté édition française, enfin, le résultat est convaincant: le papier est souple et opaque, l'impression souffre de plusieurs moirages mais reste correcte dans l'ensemble, le lettrage de Justine Mouron est très soigné, la traduction effectuée par Leonore Carrascosa est claire, et la jaquette est extrêmement fidèle à l'origine japonaise.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs