Bakuon Rettô

Bienvenue chez les zoku

 
"Je sais bien que les gens nous regardent avec hostilité. Mais si le monde était vraiment génial, on ne ferait pas partie d'une bande de motards."

Les bosozoku, motards délinquants. Un univers marginalisé qu'un grand nombre de personnes ne connaissent qu'à travers les on-dit et les faits d'actualité. Dans Bakuon Rettô, Tsutomu Takahashi nous propose tout simplement de découvrir de l'intérieur ce monde à part.

Caractéristiques d'un monde à part

 
"De notre point de vue, le monde ressemble à une énorme fourmilière."

Avant même de s'intéresser à son héros, Bakuon Rettô est un manga mettant en avant le monde implacable des bosozoku, ces bandes de motards japonais souvent délinquants. Que font-ils ? Qui sont-ils exactement ? Ces questions, Tsutomu Takahashi y répond au fur et à mesure de son oeuvre, principalement dans les débuts, en présentant les caractéristiques de ces bandes marginales. Alors enfilez votre "tenue de combat" (nom donné à la tenue portée par les membres des gangs de motards pour parader, longue et affichant souvent le nom de la bande), attachez votre bandeau des Zeros autour du front, et préparez-vous à pénétrer dans le monde fascinant des bosozoku.

"Il suffit de l'enfourcher et de mettre le contact pour aller jusqu'au bout du monde!"

Les zoku, c'est l'amour de la moto. Pour en être un vrai, mieux vaut savoir en faire, et mieux vaut en posséder une, surtout si l'on a l'intention de prendre de l'importance dans la bande. Et sa moto, il faut la bichonner. La repeindre aux couleurs de la bande, la trafiquer pour qu'elle aille plus vite, ou pour qu'elle pétarade plus, qu'elle attire plus l'attention.

"Va tout droit... sans t'arrêter."

Les zoku, c'est l'amour de la nuit et de la vitesse. Pas question de se rassembler sur les motos en plein jour. Eux vivent la nuit, lorsque les routes sont quasiment désertes, pour aller à toute allure sur leur bécane, pour voir décuplée cette sensation de vitesse, de bien-être leur procurant ce sentiment d'être libre et d'être en vie qu'ils ont tant de mal à trouver ailleurs.

"Le reste du monde... on s'en fout!"

Les zoku, c'est l'amour de la bande. Au sein de l'une d'elle, la hiérarchie est stricte, et il n'est pas envisageable d'en dévier. Chaque bande a son leader que tout le monde se doit de respecter. Chaque bande à ses senpai qui font souvent office de modèles pour les plus jeunes. Chez eux, le respect est une notion essentielle, et l'entraide aussi, y compris entre bandes amies, comme c'est le cas, par exemple, des Zeros et des Jokers. Par contre, quand le danger est trop fort, libre à chacun de s'enfuir s'il le veut, mais il en verra sa réputation entachée. Et quand l'honneur et les membres de la bande doivent être défendus pour une quelconque raison, les choses peuvent aller loin. La violence des zoku face à ceux qui ne les comprennent pas n'est pas rare, la série nous le montrera à plusieurs reprises.

"C'est ça. Cette sensation de liberté... et de n'être retenu par rien... Cette route, c'est l'univers des Zeros!"
 
  
   
  
  

Une vie dangereuse

 
Vivre la nuit, rouler à toute allure, être imprégné de cette inégalable sensation de liberté... Brûler sa vie, quitte à y laisser des plumes. Car dans une telle vie, il est évident que les dangers sont nombreux.

Entre bandes, tout n'est pas toujours facile, et si certaines sont alliées, d'autres sont des ennemies presque sanguines. Pour les Zeros, par exemple, difficile d'ignorer l'ennemie qu'est la bande du Red Emperor, et malheur à ceux qui oseraient se rendre sur le territoire de ce dernier. Pire encore, certaines bandes n'existent que pour briser (à coups de batte de baseball, de préférence) du bosozoku. C'est le cas des Gokuraku, qui croiseront violemment la route des Zeros. Maniyon, notamment, s'en souviendra.

L'ennemi le plus récurrent reste la police, et plus précisément la police routière, surveillant de près les rassemblements, prête à bondir et à encercler les motards circulant à toute allure, illégalement. Pendant les chevauchées en moto, le bras de fer contre la police routière ne s'arrête jamais vraiment. Certains motards ont alors pour rôle de ralentir les voitures pour que les autres puissent se séparer et s'enfuir. C'est le cas de Kazuya. Et si on se fait embarquer jusqu'au commissariat, pas question de dénoncer ses compagnons, même face à des méthodes pour le moins brutales. Car la police, elle non plus, n'hésite pas à montrer des méthodes assez violentes pour arrêter les motards ou les faire parler, certaines étant extrêmes, comme les lancers de torches électriques dans les visages des conducteurs, qui ont déjà causé des blessés graves et des morts.

"Je... je commence à avoir sommeil. Pardon... Toi, tu ne pourras plus jamais te réveiller..."

La mort. Quand on vit ainsi sa vie à pleine vitesse, elle peut frapper n'importe quand, soudainement, brutalement, car un accident est vite arrivé. Cette expérience aussi, les bosozoku de Bakuon Rettô la vivront, sans pouvoir rien y changer.

La drogue. Dans le monde de la nuit, difficile d'y échapper, et si Takashi ne semble pas y toucher, certains, comme Mittsu, n'hésitent pas à sniffer du diluant. Malgré tout, le sujet reste, à ce jour, très discret dans la série, mais l'auteur nous montre bien, à quelques reprises, qu'il s'agit là d'un élément à part entière du quotidien des bosozoku.

Enfin, vivre la nuit implique de rencontrer d'autres acteurs nocturnes. A quelques reprises, Takashi et les autres croiseront la route de yakuzas, tantôt amicaux, comme Kuwahara, tantôt beaucoup moins.

Toutes ces choses, ces erreurs, ces douleurs, ces drames, ces morts, Takashi en fera l'expérience, comme autant de témoins des dangers qu'encourrent les motards du monde de la nuit.