Afterschool Charisma

Entre complots et guerre d’opinion

D’une manière générale, Afterschool Charisma se construit autour de conflits d’intérêts, des divergences de points de vues de plusieurs groupes qui tentent d’imposer leurs idéaux à propos des clones. La brochette de jeunes copies se voyant imposer ces opinions, les personnages poussent la réflexion de leur côté. Chacun évolue, voir change de camp, si bien que l’intrigue du manga ne se concentre pas essentiellement sur St. Kleio arrivé à un certain stade du récit, même si l’académie constitue une clef de l’histoire.

Les grandes lignes du manga, c’est cette opposition entre St. Kleio, établissement secret, créant des clones pour les faire évoluer dans notre société moderne et y contribuer et Strike, groupuscule terroriste souhaitant libérer les clones de leur tragique destinée. Un clone doit-il suivre les traces de son original ? Une nouvelle fois, le questionnement revient à travers la rivalité centrale du récit.

Le titre de Kumiko Suekane procède donc à une remise en question permanente de la place des clones dans la société, et ce par ces différentes coalitions. Au fil des tomes, le ressenti des différents protagonistes évolue, renvoyant en permanence au parallèle vis-à-vis du rôle du clone et de sa place dans le monde. Par cette remise en question incessante, l’intérêt est toujours soutenu dans le récit. On suit certes les différents chamboulements de l’histoire, mais on reste intrigué par l’évolution des idéaux de chacun, car ce sont ces façons de penser qui vont mener les protagonistes sur différents chemins, et qui vont assurer la progression cohérente du récit.
  
  
  
  
  
Tous les clones du manga de Suekane n’ont pas droit au même traitement. Parmi pléthore de figures historiques retranscrites dans le manga, certaines nous passionnent plus que d’autres. C’est notamment le cas d’Adolf Hitler, tristement célèbre mondialement à cause de ses atrocités durant la Seconde Guerre Mondiale, dont la seule présence suscite l’intérêt. « L’enfant du pêché » conservera-t-il son statut dans la série ? C’est justement ce que nous souhaitons savoir. Le clone du dictateur allemand est donc l’un des clones qui s’illustre le plus et s’avère le plus intéressant à suivre. Nous devons cet intérêt à un développement ambigu du personnage tant on ne parvient pas à le cerner, à saisir s’il suivra la sombre voix de son original tant sa pensée reste pacifique mais ses actions s’orientant à chaque fois un peu plus de celle d’un dominant, d’un « guide »…

Globalement, les autres clones restent en retrait, même si certains brillent plus que d’autres. Tous ne prennent pas clairement parti, et nombreux sont ceux qui restent sur le banc de touche une fois l’intrigue correctement lancée, en tant que simple observateurs des évènements. On aimerait alors les voir pleinement agir aux côtés de Shiro, ce héros souvent isolé, car cette mise à l’écart trahit quelque peu l’image du groupe d’amis solidaires présentée dans les deux premiers volumes.