Tokyo Revengers - Partie 1 - Actualité manga
Dossier manga - Tokyo Revengers - Partie 1

Le Tokyo Manji, une belle famille


L'une des optiques de Tokyo Revengers est de parvenir à fédérer les personnages comme le lecteur autour du gang Tokyo Manji (ou Tokyo Manjikai), un groupe créé par une poignée d'amis hors des sentiers battus, prônant leur liberté et souhaitant instaurer une nouvelle ère pour les voyous comme eux. Non pas une ère de violence, mais une époque qui serait symbole de salut pour les marginaux. Ces origines sont d'ailleurs narrées assez tôt dans la série, à savoir dans le second grand arc narratif qu'est l'arc du Valallah (aussi nommé arc Bloody Halloween), faisant le focus sur les membres fondateur du groupe et le drame qui poussera certains d'entre eux à prendre leurs distances. Pour autant, Mikey et Draken sont là, eux, continuant de mener le gang jusqu'à leur rencontre avec le Takemichi Inagaki venu du futur, qui chamboulera drastiquement l'évolution du groupe.

Ken Wakui semble mettre un point d'honneur à créer un réel attachement entre nous, lecteurs, et ce gang de voyou. A la manière d'une armée, le Tokyo Manji est structuré. Si Mikey et Draken sont à sa tête, plusieurs généraux dirigent les différentes brigades, tant de micro groupe prêts à passer à l'action si une rixe face à un clan rival a lieu. Néanmoins, malgré le côté martial qui se dégage des réunions très ordonnées de cette faction, de la rigueur de mise et d'une réunion autour d'une unique figure de leader qu'est Mikey, le gang se démarche peu à peu de cette démarche rigide, afin de donner la sensation d'une grande famille unie par des liens qui se renforcent au fil des arcs, et prônant des valeurs similaires.



Chaque grand chapitre de l'histoire permet ainsi au mangaka de développer ses personnages, notamment les grands leader du groupe, d'affirmer leurs caractères, de nouer des attaches entre eux et Takemichi, et de se démarquer parfois par des sous-intrigues plus personnelles. C'est ce qui se fera notamment dans le dramatique arc du Valhalla et se poursuivra dans les opus suivant, avec notamment le dilemme familial des Shiba dans l'arc du Black Dragon, pour ne citer que ces exemples. De lieutenants un peu effrayants (ou du moins intimidants) au départ, on bascule peu à peu vers un ensemble pour lequel on se prend d'affection, tous en venant même à développer des liens entre eux. Il n'est plus question d'un clan de malfrats qu'on n'oserait approcher, mais d'une famille unie par les épreuves, et que Takemichi parviendra à fédérer peut-être plus que Mikey qui demeure le personnage le plus fascinant de Tokyo Revengers.


Le cas Mikey (première partie)


Si bon nombre de séries d'action et de baston ont leur antagoniste bien affirmé, cette question est peut-être plus délicate dans l’œuvre phare de Ken Wakui. Un ennemi affirmé se distingue pourtant rapidement, Tetta Kisaki. Ce dernier semble tirer les ficelles de bien des complots est demeure très clairement l'ennemi à abattre, celui qui, une fois éloigné du Tokyo Manji, n'aurait plus d'impact sur l'avenir funeste de Hinata. Et si Kisaki n'était qu'une étape, et que son véritable antagoniste était finalement l'un des personnages alliés les plus charismatiques de l’œuvre, celui par lequel tout commença ?

L'arc en cours de parution chez nous (à l'heure où ces lignes sont écrites) tend à prouver qu'éloigner Kisaki du gang ne résoudra pas forcément les choses tant celui-ci, tant qu'il sera en vie, a des desseins à composer. Peu à peu, un vrai mystère à son sujet va se créer, une intrigue capable de justifier la succession d'événements qui frappe Takemichi et le Tokyo Manji. Pourtant, il y a bien un personnage encore plus effrayant tant il est imprévisible : Manjiro Sano, alias Mikey, le chef du groupe.

L'un des enjeux forts bien de la probabilité que ce dernier, pourtant amical et droit, bascule du côté obscur après sa rencontre avec Tetta Kisaki. Mais dans quelles circonstances ? Car au fil des arcs et tandis qu'après avoir résolu chaque situation Takemichi se trouve face à un futur encore plus désastreux, le héros fait aussi face à un Mikey changé, un Mikey qui ne se contrôle plus et qui est capable des pires atrocités. Le chaos que symbolise le fondateur du Toman est un point de scénario à part entière, que Ken Wakui développe arc après arc en lui apportant différentes nuances, à commencer par l'équilibre que peut apporter Takemichi tant celui-ci est l'opposé exact de Mikey, et peut-être le seul capable de le canaliser et le sauver. A l'heure où en est le manga dans nos contrées (c'est à dire en plein arc du Tenjiku), ce n'est pas un mystère : Mikey peut sombrer, celui-ci ayant conscience de la part d'ombre qui l'habite. Le plus habile de la part de l'auteur étant de ne pas forcément dépeindre cette noirceur uniquement comme un basculement vers le côté obscur lié à un événement distinct. Même si un certain élément déclencheur a été présenté, on peut avoir la sensation que la simple représentation du chaos que représente Mikey semble mènerait à l'inéluctable, et qu'un événement dramatique concernant son entourage ne ferait qu'accélérer les choses. Mais parce que Tokyo Revengers est un manga encore en cours et que nous sommes assez loin d'avoir rattrapé la parution japonaise, tout reste possible et Ken Wakui a le loisir de développer cet aspect du récit, qui demeure peut-être l'un des plus passionnants.

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TOKYO REVENGERS © 2017 Ken Wakui / Kodansha Ltd.

Commentaires

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erui56waifu

De erui56waifu [1 Pts], le 28 Septembre 2023 à 22h07

izana devrait avoir aussi son histoire plz

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