The end of the world - Actualité manga
Dossier manga - The end of the world

La fin du monde


Pour éviter d'attirer l'attention sur eux, Azusa et Kawaguchi choisissent donc de s'éloigner l'un de l'autre, le temps d'arriver à la fin de leurs années de collège. Désormais, la froideur et la distance les animent, ils prennent sur eux jour après jour en attendant ce qu'ils espèrent être le salut. Mais le pédagogue Masayuki Ariake, toujours désireux de résoudre l'affaire de la mort de Kasuga et de rendre sa justice, ne lâche pas l'affaire. Pour s'en débarrasser, les deux adolescents vont devoir ruser, quitte à ce que Kawaguchi ternisse sa réputation en attirant sur lui les foudres, afin de révéler au grand jour son lien avec le pédagogue. Ainsi le piège se referme-t-il sur Ariake... mais cela sera-t-il suffisant ?

Aoi Makino pose avec talent la dernière pierre de son édifice, en n'oubliant aucun des principaux aspects : une notion de justice plus que jamais ambiguë, et, surtout, l'envie qu'a chacun de protéger ceux à qui il tient : le manque d'envie du père de Kitagawa de rouvrir l'enquête afin de protéger ses subalternes et sa famille, l'acte du grand-père de Kawaguchi pour protéger son petit-fils, le désespoir des parents d'Azusa face à leur incapacité à venir en aide à leur fille, le désir de notre héroïne de préserver tant bien que mal sa famille... et, bien sûr, les actes de Kawaguchi, confinant au sacrifice afin de permettre à celle qu'il aime de prendre, peut-être, un nouveau départ. Jusqu'au bout, la mangaka travaille avec beaucoup de talent ses personnages, ni totalement bons ni mauvais, mais tout simplement humains, avec ce que ça implique d'erreurs et d'errances, y compris dans le cas d'Ariake. Et face au drame qui a engendré cette spirale infernale, la porte de sortie pourra peut-être venir du pardon et d'une longue rédemption au fil du temps.





Malgré tout, on pourra reprocher à la dernière ligne droite de The end of the world d'être un brin expéditive, car tout s'enchaîne de façon un peu trop précipitée et facile, là où l'on aurait aimé voir un peu plus certains personnages, en tête les parents d'Azusa. Mais le fond, porté par le gros travail psychologique et par une conclusion pas totalement optimiste,mais porteuse d'espoir, reste exemplaire de par sa minutie.


Un petit bonus


Notons que dans le quatrième et dernier volume, la série se termine après 140 pages, et que pour compléter le volume on a ensuite droit à "Play!", une histoire courte de 40 pages ayant pour thème les enfants acteurs, dont le ton est plutôt différent, mais où l'on ressent également le désir de la mangaka de travailler la psychologie de ses héros. Sympathique.


Dessins et édition


Au niveau des dessins, Aoi Makino conserve un trait bel et bien typé shôjo, avec des personnages aux traits un peu arrondis et aux yeux très expressifs. La mangaka se sert bien de ces spécificités pour faire ressortir les émotions et la détresse de ses personnages, et elle évite globalement de tomber dans les excès, sauf quand cela le demande. C'est très beau, très propre, très soigné.





Du côté de l'édition, on a malheureusement droit à du Panini pur jus des pires années. Si la traduction reste honnête, on déplorera le papier trop rêche et désagréable à prendre en main, ainsi que la qualité d'impression très médiocre (aaah, le syndrome de l'encre sur les doigts...). Heureusement que, depuis l'année dernière et les changements de sa direction, l'éditeur s'améliore !
 
 


SEKAI NO HATE © 2011 by Aoi Makino / SHUEISHA Inc.

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