Sword Art Online - Calibur & Mother's Rosario - Actualité manga
Dossier manga - Sword Art Online - Calibur & Mother's Rosario
Lecteurs
19.50/20

Deux récits à l’honneur dans l’anime



La seconde saison de Sword Art Online, sobrement intitulée Sword Art Online II, a démarré en juillet 2014 au Japon pour s’achever le 20 décembre de la même année. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les épisodes couvrant les arcs Calibur et Mother’s Rosario. Le premier arc est ainsi développé sur les épisodes 15 à 17 et le second sur les épisodes 18 à 24. On notera que notre édition française élaborée par @anime découpe habilement l’intrigue. Ainsi, le second coffret de la série, sorti le 2 décembre 2015 aussi bien en DVD qu’en Blu-ray, regroupe les deux arcs intégralement, il choisit donc de proposer un second volume contenant moins d’épisodes mais dont les intrigues ne se chevaucheraient pas sur les deux box.
Du point de vue de l'édition, @anime poursuit dans sa logique éditoriale en proposant un coffret qui se marie aux versions collectors d'IDP dans le format. Si le prix reste assez élevé, surtout pour un coffret de 10 épisodes, le packaging se veut élégant de part le coffret rigie et le fourreau transparent dont l'illustration met à l'honneur Asuna et Yuuki, les héroïnes de Mother's Rosario. Quant au contenu, nous retrouvons toujours un digipack qualitatif par ses couleurs et ses nombreuses illustrations, ainsi qu'un livret à la couverture solide qui profite de nombreuses informations autour des deux arcs concernés.




L’anime prend donc le parti logique de retranscrire chronologiquement les évènements du light-novel, comme ce qu’avait fait la première saison en ce qui concerne les histoires annexes de l’Aincrad. Calibur est donc le récit faisant la transition entre Phantom Bullet et Mother’s Rosario, un choix judicieux qui permet ainsi à l’anime se s’achever sur une importante note émotionnelle.

En terme d’adaptation, Calibur a la particularité de s’adapter très bien sur trois épisodes seulement. Le récit étant riche en action, les studios A-1 Pictures ont pu adapter cette partie sans trop de risque tout en mettant les séquences de combat à l’honneur et donc les qualités techniques de l’anime, de quoi faire un arc animé plutôt réussi dans son ensemble. Le pari était plus délicat sur Mother’s Rosario qui est un arc beaucoup plus dense et à ce titre, le fléau de l’adaptation écourtée cause des séquelles. Le studio a préféré se concentré sur les scènes autour d’Asuna et Yuuki, choix judicieux puisqu’il s’agit du centre de l’intrigue présente, et de minimiser la scène d’action durant laquelle les Sleeping Knights partent à l’ascension du boss d’étage. C’est presque dommage tant cette unique séquence est haletante dans le roman original et étant donné que Mother’s Rosario agit comme un arc de conclusion à la seconde saison de l’anime, ne pas expédier cet instant de l’anime aurait été légitime. Aussi, nous ne reviendrons pas sur certains sacrifices propres à l’anime déjà évoqué, notamment la difficulté à retranscrire la narration à l’écran, pourtant élément essentiel pour saisir la psychologie d’Asuna dans cet arc qui chamboulera le jeune fille à tout jamais…






Du côté des mangas…



Le Calibur de Shii Kiya


Plus qu’une simple licence, la saga Sword Art Online est une véritable machine marketing. Ainsi, le chapitre Calibur eut droit aussi bien à son anime qu’à son adaptation manga en 2014. La déclinaison prend ainsi la forme de dix chapitres prépubliés dans le Dengeki G’s Comic de l’éditeur ASCII Media Works, avant de prendre la forme d’un épais one-shot paru au Japon le 7 aout 2015. En France, l’éditeur Ototo a proposé le volume le 26 mai 2016, quelques mois après avoir entamé la parution de l’arc Phantom Bullet encore inachevé à l’époque, respectant toujours la chronologie originale de l’œuvre.




L’adaptation de l’arc Calibur est l’occasion de découvrir un nouvel auteur autour des mangas Sword Art Online : Shii Kiya, connu aussi sous le nom d’auteur CSY qui figure sur la jaquette française. Si le mangaka est essentiellement connu au Japon pour ses titres hentai, son trait n’en n’est pas moins séduisant car d’une certaine précision et une utilisation habile des teintes de noir et des trames afin de donner un réel relief à son style. Ainsi, la patte de l’auteur s’adapte parfaitement à SAO, notamment à cet arc Calibur qui met en scène de nombreux personnages en un temps assez restreint. Le dessinateur a été choisi pour son aptitude sur les personnages, en effet, et surtout parce que son expérience de la frivolité lui permettait de s’adapter au fan-service assez présent dans cette histoire. Rien de très vulgaire toutefois, quelques culottes ci et là, on ressent alors le grand plaisir du mangaka à avoir mis en scène des personnages majoritairement féminins, de quoi donner encore plus d’honneurs à ces figures secondaires que sont Silica et Lizbeth le temps d’une intrigue.
Mais il serait réducteur de dire que Shii Kiya a simplement été sélectionné afin de dépeindre joliment les demoiselles de la série. L’auteur s’essaie ici au récit d’action et il réussit sans grand mal : son trait dense apporte un véritable impact aux moments d’action, et le mangaka développe un style dynamique à souhait lorsque Kirito et son groupe se lancent dans la bataille. On aurait donc tort de sous-estimer l’auteur par rapport à sa carrière, Shii Kiya figurant dans le haut du tableau des artistes qui ont contribué à Sword Art Online. Ce choix, judicieux, est donc la preuve que l’éditeur ne considère plus les adaptations du light-novel de Reki Kawahara comme un produit promotionnel mineur voué à orienter les lecteurs vers l’anime ou l’œuvre d’origine, mais bien comme un dérivé qui saura aussi tirer profit du succès de la franchise et qui, à ce titre, se doit de ne pas décevoir les fans.

En terme d’adaptation, ce Calibur offre un bilan tout à fait correct. Le récit étant de base plutôt court dans le light-novel, le retranscrire en une dizaine de chapitres n’était pas un pari risqué. Ainsi, Shii Kiya n’omet pas de scènes essentielles, il se permet de décortiquer correctement l’action et ses rebondissements et offre ainsi une adaptation d’excellente facture, largement appuyée par son dessin plaisant.



 


Tsubasa Haduki, de retour sur Mother’s Rosario


Le schéma de Mother’s Rosario est le même que celui de Calibur. En 2014, l’arc qui fait l’objet du septième tome japonais du light-novel de Reki Kawahara bénéficie d’une adaptation dans la seconde saison de l’anime, une déclinaison manga a donc lieu la même année. Cette fois, la série revient dans les pages du magazine Dengeki Bunko de l’éditeur ASCII Media Works. Mother’s Rosario se voit adapté en trois volumes, le dernier paraissant au Japon en juin 2016, ce qui aura permis à la série d’être publiée pendant deux années environ. En France, Ototo propose cette adaptation peu après le one-shot Calibur, publiant le premier volet en novembre 2016, le second en janvier 2017, et le dernier en mars de la même année.


 


Au dessin de cette adaptation, nous retrouvons l’auteur à qui nous devons la retranscription manga de Fairy Dance : Tsubasa Haduki. A l’époque, l’auteur proposait une adaptation plutôt bancale, que ce soit par les limites imposées à l’éditeur le contraignant à adapter deux tomes entiers du light-novel en trois volumes, ou ses maladresses graphiques concernant l’anatomie des personnages ou le manque de densité des environnements. Mais dans Mother’s Rosario, le mangaka a bénéficié de trois volumes complets pour adapter un seul tome du roman japonais, élargissant les possibilités de rendre une adaptation de qualité. L’arc en question joue sur différents tableaux, principalement l’aventure humaine d’Asuka aux côtés des Sleeping Knights d’un côté, et ses conflits avec sa mère de l’autre. Le mangaka prend ainsi le temps de décortiquer l’ensemble de ces éléments, donnant donc de l’intérêt au récit. Bien-sûr, quelques allégements du scénario ont eu lieu, l’auteur passe avec vite sur certaines explications ainsi que sur l’important combat du volume deux qui permettra aux aventuriers de graver leurs noms sur le Monument des Héros. Rien de dramatique toutefois, on pourrait même considérer que ce rythme permet d’entretenir une dynamique dans l’ensemble du récit.

On attendait aussi l’auteur du tournant en craignant son trait qui serait resté maladroit. Mais avec les années, Tsubasa Haduki a gagné dans la précision de son coup de crayon, même si certaines imperfections subsistent. Elles sont toutefois assez vite oubliées par la profondeur que le dessin n’avait pas autrefois, chose qui se ressent notamment sur les quelques doubles pages et les séquences d’action plutôt haletantes. Ici, Tsubasa Haduki prouve qu’il est capable de créer des mises en scène efficace, on serait donc tentés de le voir évoluer plus librement sur une série où il ne serait pas limité par les contraintes temporelles, ni par des contraintes d’adaptation.


  
  

© REKI KAWAHARA/TSUBASA HADUKI by KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

Commentaires

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Givralie

De Givralie [0 Pts], le 02 Juin 2017 à 09h50

20/20

ce dossier un vraiment complet il est vraiment génia. Moi qui adore sword art online, je agréablement contente qui n'est pasde spoil.

Schouf

De Schouf [608 Pts], le 14 Avril 2017 à 14h29

19/20

Et moi qui demandais au précédent dossier quand celui sur ces arcs sortirait, c'est vite arrivé ! :D

Et c'est encore avec plaisir que j'ai lu ce dossier. Très bien écrit (quelques fautes à corriger, c'est tout ^^) et sans spoil, comme d'hab' !

ça donne vraiment envie de se plonger dans l'univers de SAO, en privilégiant le roman, mais sans mettre de coté l'anime ou les mangas. Ce que je manquerai pas de faire bientôt, grâce à vos dossiers ! ^^

bref, merci pour ce dossier complet ^^

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