Sword Art Online - Calibur & Mother's Rosario - Actualité manga
Dossier manga - Sword Art Online - Calibur & Mother's Rosario
Lecteurs
19.50/20


Mother’s Rosario : L’histoire la plus humaine de SAO



Dans la chronologie de Sword Art Online, l’arc Mother’s Rosario suit l’arc Calibur de quelques jours lui aussi. Encore une fois, Reki Kawahara écrit un arc assez différent des précédents, toujours ancrés dans les univers virtuels et plus particulièrement ALfheim Online certes, mais à la forme et aux développements qui n’ont rien à voir avec les débuts de la saga.

Exit Kirito et place à Asuna, la demoiselle prend ici la place d’héroïne tandis que son petit-ami est relégué au rang de second rôle, il n’aura même que peu à jouer durant toute cette partie de l’histoire. Mother’s Rosario est une histoire qui prend littéralement son lecteur (ou son spectateur selon le format choisi) à contrepied. Derrière un pitch qui présente une quête vidéoludique centrée sur Asuna et ses nouveaux compagnons se cache une histoire humaine, avant tout ancrée dans la réalité. Ainsi, cette intrigue appuie plus que jamais le rôle des jeux-vidéo et des univers virtuels comme une échappatoire au monde véritable mais aussi un moyen moderne d’exprimer ses sentiments, de nouer des liens profonds, ou plus simplement d’être soi-même car libéré de tout ce que la réalité peut imposer pour brider une personnalité, ou tout simplement la détruire.




Au-delà des aventures dans ALfheim Online qui l’attend, l’histoire vécue ici par Asuna passe avant tout par une amitié, une amitié pure et sincère avec la jeune Yuuki, demoiselle attachante s’il en est qui va montrer qu’elle se sent bien plus vivante dans le jeu que dans la réalité, à juste titre. On est d’abord émus par la complicité entre les deux jeunes filles qui s’apparente comme la relation amicale la plus honnête qui soi, un tremplin idéal pour ensuite planter d’autres ambitions dans cet arc, des enjeux plus graves que jamais. Alors, Mother’s Rosario ne se limite plus à parler de jeux-vidéo et de combats, loin de là puisque la série aborde le thème délicat de la maladie, ici représenté par le Sida. Rarement le sujet aura été abordé dans la culture populaire nippone et ici, Kawahara traite son idée avec une grande gravité mais en faisant souffler un vent d’espoir jusqu’à la toute fin. Son message initial autour des univers virtuels ne change pourtant pas mais à travers l’idée de la maladie, symbole d’une mort inévitable pour certains personnages de l’arc, l’écrivain présente une fois de plus les univers virtuels comme réalité alternative propices à l’apaisement de l’âme, mais aussi un outil adéquat pour les avancées médicales et plus globalement de la société. Pour Asuna, cette épreuve va être un moyen de mûrir et d’affronter son plus grand adversaire : sa mère, imprégnée par une hiérarchique sociétale puissante. En résultent quelques aboutissements un peu simplets, certes, mais non dénués d’émotion. Et c’est justement ce qui permet à Mother’s Rosario de s’imposer comme l’arc le plus bouleversant de la saga : l’émotion est puissante, elle l’est d’autant plus que les idées décortiquées sont graves et inéluctables et que Kawahara, bien qu’il entretienne une ambiance très dramatique sur sa fin, ne joue pas la carte facile du happy-end. Et encore une fois, voilà la preuve que l’auteur murit avec son œuvre et ses personnages. Loin est donc la superficialité des deux premiers arcs.

Peut-être regrettera-t-on, une fois encore, un récit parfois écourté. On aurait par exemple aimé découvrir l'ensemble des membres des Sleeping Knights de manière approfondie car à part Siune, difficile de vraiment se rappeler des compagnons d'armes de Yuuki, un comble étant donné le message de fond de l'arc qui appelle à se souvenir des êtres perdus.

On notera aussi que si Calibur s'est révélé plus anecdotique dans la chronologie de SAO, Mother's Rosario n'a pas une importance si moindre. Outre le fait que l'arc occupe un tome japonais entier, bien qu'il soit considéré par l'auteur comme une simple side-story supplémentaire, les événements qu'ils racontent impactent fortement Asuna à tel point qu'on ne peut nier le développement conséquent chez le personnage. Aussi, la toute fin de l'arc constitue une porte ouverte à la suite de la saga. Par les derniers éléments qu'il distille, Reki Kawahara ouvre grand la porte à la phase la plus importante de la franchise, celle qu'il voulait peut-être développer depuis un moment en la reliant aux bases de l'histoire : l'arc Alicization.



Le récit dans le roman



Au Japon, le light-novel Sword Art Online paraît sous la forme de tomes simples tandis qu’en France, Ofelbe choisit de publier la série en épais tomes doubles, à juste titre puisqu’en ce qui concerne les trois premiers arcs, ce type de parution nous permettait d’en découvrir l’intégrale en un seul pavé. Mother’s Rosario et Calibur correspondent ainsi aux tomes 7 et 8 du light-novel nippon, sortis respectivement là-bas les 10 avril et 10 aout 2011. En France, notre quatrième tome du roman regroupe les deux volumes japonais, la version francophone fut ainsi publiée le 30 juin 2016 aux éditions Ofelbe.

Jusqu’à présent dans ce dossier, nous avons parlé des arcs Calibur puis de Mother’s Rosario conformément au déroulement chronologique des événements dans la saga. Toutefois, c’est autre chose dans la publication originale. Ainsi, Mother’s Rosario suit Phantom Bullet dans la publication et correspond au septième opus du light-novel japonais. Calibur, lui, appartient au huitième tome qui est un recueil de side-stories dont une seule reste inédite à l’adaptation animée. Dans ce volume spécial, qui fait office de transition entre Mother’s Rosario et l’imposant cycle Alicization, Reki Kawahara a développé certaines idées qui lui tenaient à cœur, contant des histoires se déroulant aussi bien aux débuts d’Aincrad qu’après la période Gun Gale Online, et c’est précisément ce qu’est le chapitre Calibur.




Comme pour les précédents arcs, les versions romanes sont les plus complètes et si on souhaite découvrir la saga de la manière la plus pertinente qui soit, le light-novel continue de s’imposer comme un support essentiel. Nous reviendrons sur les divergences avec chaque support mais d’une manière générale, la force du récit est la narration de l’écrivain, sa manière de développer par les mots l’intériorité des personnages comme les différentes mécaniques de son univers, ce qui n’est pas toujours simples à retranscrire sur un manga ou dans un anime limités par le temps. Cette narration est d’autant plus pertinente dans Mother’s Rosario que s’intéresser aux émotions des personnages était essentiel et pour bien comprendre l’impact des évènements sur Asuna, connaître son ressenti était obligatoire. C’est aussi pour ces raisons que le quatrième tome français du light-novel est l’un des plus poignants à l’heure actuelle.

L’atout de ce quatrième opus est aussi de faire découvrir (ou redécouvrir) des histoires annexes, dont Calibur mais pas seulement. « Incident à l’intérieur de la zone de prévention des crimes » a beau être une side-story, elle fut aussi adaptée dans les épisodes 5 et 6 de la première saison de l’anime, les redécouvrir par le biais de l’écrit permet alors d’en avoir une autre approche même si l’adaptation d’un simple chapitre en deux épisodes complets permettait une retranscription fidèle des évènements. « Le jour où tout a commencé », deuxième récit de l’Aincrad parmi ces histoires annexes, apporte un véritable plus puisque le chapitre se déroule juste après la fameuse annonce d’Akihiko Kayaba et permet d’entrevoir la psychologie de Kirito au départ du jeu mortel, un Kirito d’ailleurs assez différent et dont l’état d’esprit correspond bien au personnage tel qu’il est représenté par son passé.

Finalement, notre quatrième tome français, par sa construction, a le mérite d’avoir des chapitres pouvant être lus dans l’ordre qui sied au lecteur. Une sorte de défi pourra même s’imposer aux plus grand fans de la série : relire tous les chapitres de Sword Art Online en tenant compte de la chronologie des évènements, ce qui nécessitera de prendre en compte la seconde moitié du premier opus francophone, lui aussi bâti autour de side-stories concernant le premier arc de la saga.
  
  
  

© REKI KAWAHARA/TSUBASA HADUKI by KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

Commentaires

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Givralie

De Givralie [0 Pts], le 02 Juin 2017 à 09h50

20/20

ce dossier un vraiment complet il est vraiment génia. Moi qui adore sword art online, je agréablement contente qui n'est pasde spoil.

Schouf

De Schouf [608 Pts], le 14 Avril 2017 à 14h29

19/20

Et moi qui demandais au précédent dossier quand celui sur ces arcs sortirait, c'est vite arrivé ! :D

Et c'est encore avec plaisir que j'ai lu ce dossier. Très bien écrit (quelques fautes à corriger, c'est tout ^^) et sans spoil, comme d'hab' !

ça donne vraiment envie de se plonger dans l'univers de SAO, en privilégiant le roman, mais sans mettre de coté l'anime ou les mangas. Ce que je manquerai pas de faire bientôt, grâce à vos dossiers ! ^^

bref, merci pour ce dossier complet ^^

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