Street Fighting Cat - Actualité manga
Dossier manga - Street Fighting Cat

La dure vie des chats de gouttière


C'est bien connu, le milieu des chats de gouttière est impitoyable, et tout le monde (ou presque) a déjà pu entendre dans la rue la nuit une bonne baston entre félins en conquête de territoire, ou apercevoir des matous balafrés à force de se battre pour conserver leurs acquis territoriaux. Mine de rien, c'est toute une petite organisation hiérarchisée qui a lieu dans ce monde de félins... alors quoi de plus normal que d'en faire un manga de furyo ?! C'est l'idée assez géniale qu'a eue SP Nakatema avec Street Fighting Cat, en installant dans son récit tout un tas de règles, comme il pourrait y en avoir dans un milieu mafieux.


Le code d'honneur du milieu félin


Car oui, dans le monde de la gouttière, il y a des règles ! Tout un code d'honneur, même, selon le mangaka. Un code digne de toute organisation yakuza ! Ne jamais abandonner un frère de griffes (chose que Hideyoshi a faite vis-à-vis de Torao...), ne jamais demander d'aide lors d'un combat singulier... mais beaucoup de choses tournent surtout autour du partage des territoires, sur lesquels nous reviendront un peu plus tard.  Interdiction de fouiller les poubelles d'un territoire adverse, interdiction pour un boss de pénétrer sur un territoire qui n'est pas le sien... mais pour revendiquer un nouveau territoire, il suffit d'aller provoquer en duel son boss, qui ne peut refuser sous peine de passer pour un lâche.

L'auteur parvient à merveille à présenter tout cela, notamment à travers les explications que Hideyoshi adresse (ou tente d'adresser...) à Nobunaga qui, en tant qu'ancien chat domestique, découvre tout ça pour la première fois.

A tout cela s'ajoute un autre règle délirante, qui est même la règle numéro 1 : dès qu'un humain est dans les parages, il faut toujours se comporter comme un chat, avoir l'air penaud ou mignon et rester à quatre pattes ! Un peu comme si des loubards faisaient mine de rien quand des flics ne sont pas loin, une situation de haute tension et de baston peut alors retomber soudainement pour quelques secondes, le temps que l'humain s'éloigne, ce qui crée à quelques reprises des situations joliment décalées. Mais dites-le vous bien : la nuit, dehors, dès que vous avez le dos tourné, vos jolis minous deviennent des caïds se mettant sur la face sévère !





Pour ne pas vous faire avoir ou bien conseiller votre chat de gouttière, vous souhaitez connaître précisément le fameux code d'honneur des chats ? Le voici, décortiqué en 10 points essentiels.

Article 1 : Devant les humains, toujours se comporter comme un chat.

Article 2 : Quels que soient les risques, on n'abandonne pas un frère de griffes.

Article 3 : Ne jamais demander l'aide d'un frère de griffes lors d'un combat singulier.

Article 4 : L'utilisation des griffes ou des crocs est interdite, pour éviter les blessures trop graves.

Article 5 : Les territoires sont répartis entre les 5 boss de quartier, et il est strictement interdit de fouiller les poubelles d'un autre territoire que le sien, sous peine de commettre un crime de « lèse-territoire ».

Article 6 : Si un boss pénètre dans un quartier ennemi, cela peut être considéré comme une déclaration de guerre.

Article 7 : Quand il est défié dans les règles, un boss est obligé d'accepter le duel pour ne pas être considéré comme un lâche. Question d'honneur !

Article 8 : Pour revendiquer un territoire, il faut utiliser la formule suivante : « Je revendique ce territoire, battons-nous à la loyale ».

Article 9 : Lors d'un duel de revendication de territoire, la défaite du challenger implique que celui-ci quitte immédiatement les lieux.

Article 10 : Pour préserver la paix dans la communauté féline, les boss des cinq quartiers  ont passé un accord qui stipule qu'aucun d'eux ne chercherait plus jamais à s'allier avec Gan, le pire chat de l'Histoire de l'arrondissement.

Parallèlement à ces règles strictes, le mangaka s'amuse bien à exploiter certaines autres spécificités félines qu'il transpose dans sa guerre des gangs, par exemple uriner pour marquer son territoire...





Les règles sont faites pour être brisées...


Mais dans le milieu des guerres de bandes entre chats, les règles ne sont pas toujours respectées, et certains boss peuvent installer leurs variantes, propres à leur quartier.

Tout simplement, les coups bas semblent permis, et on aura l'occasion de le voir à plusieurs reprises tout au long de la série.

Dès le tome 2, c'est Torao qui risque d'en faire les frais :  l'ancien ami de Hige l'a suivi jusqu'au quartier sud pour s'apprêter à lui faire sa fête, mais risque de se retrouver lui-même en grand danger de mort... Que fera Hige ? Tentera-t-il de le sauver ? Ou Torao, déjà condamné au pire par son chef Arashi, n'a-t-il plus qu'à attendre la mort ? Cet exemple, qui voit les chats du quartier sud s'impliquer beaucoup trop dans le duel de leurs boss, vient mettre à mal l'article 3 du code d'honneur.

Un autre exemple vient des chats du quartier haut : le quartier n'ayant pas de boss spécifique, l'alliance qui se crée pour vaincre Nobunaga emploie des stratégies très sournoises, voire lâches, à mille lieues des règles de base.

Enfin, on peut citer le cas d'Arashi, qui dans le tome 3 n'est pas le dernier pour faire preuve d'une certaine fourberie afin d'arriver à ses fins.

Dans certains de ces cas, SP Nakatema excelle pour exploiter ces règles brisées afin de mettre en avant, brièvement mais efficacement, la condition de certains chats et leur avenir mis à mal dans une hiérarchie trop stricte. On pense bien sûr, en premier lieu, à Hige/Hideyoshi lui-même, mis au rebut par tout le monde au début de la série, sans plus avoir sa place nulle part. Mais on pense auss à la solitude de Torao, une solitude qu'il pourra peut-être briser, même s'il ne semble plus avoir sa place dans cette ville.

Le milieu félin est décidément impitoyable.
  
  
  


NORANEKO SEKAI © 2015 SP☆NAKATEMA / SHOGAKUKAN

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