Silver Diamond - Actualité manga
Dossier manga - Silver Diamond
Lecteurs
20/20

La guerre des fleurs


La guerre, d’abord. Celle qui règne dans le monde d’où est originaire Chigusa, du moins celle qui commence à l’arrivée de Rakan. Car avant lui, personne n’avait eu vent de la vérité à propos du prince qui dirige d’une main de fer, et grâce à son fidèle second Kinrei. A savoir, qu’il est un ayame, et qu’il détruit donc la végétation. Ce monde sans verdure ni fleurs est donc son territoire de prédilection, dans lequel il peut contrôler ses dévoués monstres ayame, qui l’écoutent sans faillir. En arrivant et en jurant de faire revivre cette terre aride, Rakan s’impose auprès de beaucoup d’esprits comme le prince sanome, le seul capable de faire fleurir n’importe quelle graine se trouvant à portée de ses doigts. Il renvoie un peu d’espoir au peuple, qui commence alors à croire qu’un miracle est possible, et qu’il ne viendrait pas du prince là bas sur son trône dans la capitale. Notre héros forme alors le chef du groupe de rebelles, tous des rebuts de la société convaincus de la force de leur meneur. Il est amusant de voir que tous les alliés actuels de Rakan, sauf peut-être Chigusa et Narushige, ont à un moment donné été un ennemi dangereux et menaçant. Puis, peu à peu, alors que tous étaient à couteaux tirés contre lui, les groupes ou adversaires seuls se délitent, écoutent les paroles de Rakan et commencent à se laisser convaincre. Leur seul point commun est souvent d’avoir été considérés comme des enfants surnuméraires par leur famille ; il suffit qu’il arrive, qu’il fasse la cuisine (sauver le monde, pourquoi pas, mais déjà, il faut manger), qu’il en réconforte un ou deux, qu’il balance une blague douteuse et pouf ! tout le monde s’entend comme larrons en foire. Magique. La magie de Silver Diamond.

C’est d’une simplicité parfois étonnante, mais l’auteur décide, sans doute sciemment, d’infantiliser tout ce qui tourne autour de cette guerre d’idées et de visions d’avenir. Elle prend en effet peu aux sérieux les combattants potentiels, à part les gardes du corps de Rakan, et sans doute est-ce pour nous montrer à quel point il est ridicule de mener bataille et de partir en guerre. Cela reste d’ailleurs très manichéen, avec l’opposition entre le prince diabolique et l’angélique Rakan renvoyant à l’opposition entre le désert et les plantes qui pullulent grâce à notre héros. Et que tout semble simple à partir du moment où il est là, alors que la situation paraissait indépassable deux minutes auparavant. Héros, catalyseur, envoyé des dieux, il assume un peu trop de rôles pour que l’intrigue tienne la route si la mangaka avait voulu du sérieux. Il est toutefois intéressant de se délecter des rares moments où Rakan se met en colère, avec une petite poussée d’envie de combattre et de vaincre, sans que tout cela ne lui tienne longtemps au cœur, cependant. Même si sa haine vis-à-vis du méchant-vilain-pas-beau est assez basique, on apprécie de voir que le personnage n’est pas destiné qu’aux grands sourires, et on sent enfin une réelle détermination chez lui.

 


L’interface, ensuite. Celle du décor dans lequel se situent les conflits entre les deux princes jumeaux. Il présente très nettement une dualité intéressante et constante, à plusieurs niveaux. Tout d’abord, les deux princes et leurs deux visions différentes du monde. D’un côté, la rocaille, les pierres et le soleil aride sans aucun feuillage pour trouver de l’ombre. De l’autre, les fleurs et autres plantes luxuriantes qui entourent Rakan. Que ce soit chez lui ou dans le monde qu’il découvre peu à peu, le jeune homme est constamment relevé de quelques plantouilles pour lui donner l’air encore plus angélique. Deuxième constatation, la différence évidente entre les humains, qu’ils soient amis ou ennemis, et le reste de la population de cet étrange univers. En effet, on croisera des serpents de pierre plutôt bienveillants, des cailloux vivants assez agressifs, des plantes, elles toujours du côté de notre héros ... En somme, une flore et une faune très diversifiée peuplent le sol des deux mondes, qui s’alternent en début de série pour finalement laisser rapidement l’avantage à l’univers fantastique dans lequel Rakan décide de partir. Celui-ci nous évoque d’ailleurs lui aussi plusieurs influences, entre l’ambiance asiatique et moyen-orientale, dominé par une monarchie plus ou mois légitime. Ce ne sont peut-être que deux choses en une seule et même création, de sources aussi variables qu’étonnantes.

Les fleurs, enfin. Et leur importance primordiale dans le récit, qui accompagne toute la force que l’auteur insuffle à la vie, à la verdure et à la végétation dans un monde déjà mort. Avec son message presque écologique, l’auteur cherche surtout à montrer le pouvoir qu’un peu de vie apporte et à quel point les miracles, et donc la croyance des gens, est importante dans leur adhésion. Ainsi, les quelques bienheureux qui auront l’occasion de voir Rakan à l’œuvre se rallieront tous à son côté, à sa cause de sauver leur pays contre un prince qui leur ment depuis trop longtemps. C’est pourtant pour l’instant un simple prétexte à l’histoire, puisque traité encore bien trop superficiellement dans l’avancée présente du titre. On attend beaucoup plus de cet aspect qu’un monde créé de toutes pièces avec ses problèmes de verdoyantes forêts inexistantes qui étaient déjà là avant que l’on arrive. Léger, pas toujours bien exploité, l’histoire de cet univers est là, certes, mais ne parvient pas à toucher le lecteur avec l’impact nécessaire à une telle idée de base. Le message écologique est donc extrêmement diffus, mais au moins l’utilisation de la nature pour le quotidien est elle indiquée, pour on l’espère un meilleur développement par la suite. Car si rien de remarquable ne se passe dans le scénario, on ne peut malheureusement pas en parallèle approfondir ce concept de vie dans un monde de sable et de pierre, sans matières travaillées par l’homme. C’est agréable, d’autant que l’auteur donne des rôles amusants à ses graines, ses plantes ou ses armes nées d’une fleur ou d’une branche d’arbre, toujours est-il qu’il manque un sérieux travail d’exploitation à ce sujet.



SILVER DIAMOND © 2003 by SHIHO SUGIURA / TOSUISHA Co., Ltd., Tokyo

Commentaires

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DreamWalker

De DreamWalker, le 28 Janvier 2014 à 21h09

20/20

Je vien de commencer à le lire sur internet! Sublime! Je vais acheter la série, cest sur a 100%!!!

rakanchigusa

De rakanchigusa [678 Pts], le 19 Août 2013 à 23h56

Un vrai chef d'oeuvre ce manga dommage qu'il soit publie par kaze qui retarde la parution des derniers tomes! Merci pour ce dossier!

ikuko

De ikuko [1857 Pts], le 13 Juillet 2011 à 18h54

La j'ai encore plus envie de commencer la série ^^

Museumanga

De Museumanga [5963 Pts], le 11 Juillet 2011 à 17h24

Ahhh dur dur de tout refaire à cause du crash =S et comme je l'avais dit dans mon message, plusieurs traits communs avec mon bijoux Uragiri, notamment au niveau des personnages

Michiru

De Michiru [2072 Pts], le 11 Juillet 2011 à 11h56

*ce qui est

Michiru

De Michiru [2072 Pts], le 11 Juillet 2011 à 11h56

Hommage à NiDNiM qui a peut-être dut rettaper tt son dossier à cause du crash...

En tt cas cette série me donne vraiment envie, dommage qu'il y ait autant de tomes... Elle me fait aussi penser un peu à uragiri pour ce sui est des perso ^^ Je pense m'y mettre dès que le bugdet pourra suivre! ;p

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