Silver Diamond - Actualité manga
Dossier manga - Silver Diamond
Lecteurs
20/20

Une douce balade pleine de poésie


L’une des grandes qualités de ce manga, c’est l’ambiance qui y règne. En effet, les protagonistes adoptent continuellement une nonchalance sous-jacente qui, malgré les situations de crises ou les combats acharnés, transparait continuellement. Ils ont tous un recul impressionnant par rapport à ce qu’ils vivent, et leur regard est ainsi bien plus posé et serein que ce qu’il pourrait être. Ils paraissent alors tous totalement détachés de ce qu’il leur arrive, tant que c’est dans le but futur d’améliorer le destin de ce monde. En effet, les détours ne les dérangent pas, les attaques ne sont que des possibilités de s’enrichir ... De plus, la facilité de compréhension du manga s’attache en grande partie au manichéisme des personnages. Souvent un défaut, ce n’en est ici pas un, bien au contraire. En identifiant parfaitement les rôles de chacun, l’auteur nous permet de ne jamais nous tromper, et surtout de nous faire réfléchir sur d’autres choses, plus importantes, que l’on abordera plus tard. Ce n’est pas tant important de savoir qui se bat pour quelle raison, tant que l’opposition a lieu et que les deux partis sont clairement représentés par l’auteur. On peut prendre pour exemple Rakan, véritable concentré de gentillesse et de bonté, empli de valeurs pures et droites qui combat la violence, la guerre, la souffrance et apaise les cœurs qu’il croise même s’il n’en a ni le temps ni, apparemment, la capacité. Ainsi, il convainc beaucoup de compagnons qu’il croise par sa simplicité et sa douceur, l’image parfaite d’un héros sans faille. C’en est d’ailleurs étonnant, la facilité avec laquelle Rakan attire à lui tous les illuminés un peu perdus qui croisent sa route. Il les séduit en quelques paroles seulement, et cela implique donc que les opposants réellement méchants le soient en profondeur, sans possibilité que l’on se trompe. Sinon, à cause de notre héros au cœur pur, on n’aurait plus aucun ennemi à détester ...  Le seul défaut que l’on pourrait trouver à Rakan c’est cette peur maladive et traumatique d’être seul ou de se montrer égoïste. Il fait attention à ce qu’il dit, il essaye d’être prévenant mais ce n’est pas sans réflexion non plus, une réflexion guidée par son cœur pur dénué de mauvaises intentions. De l’autre côté, Kinrei est également l’image idéale pour illustrer ces propos : le personnage reste très prévisible, à vouloir à tout prix la place la plus haute, le maximum de pouvoir, s’approprier le monde dans lequel il vit. Il semble pourtant disputer la place de personne la plus machiavélique du manga avec Shigeyuki, la mère de Narushige, utilisant toutes les possibilités se trouvant à leur portée, allant jusqu’à trahir celui qu’il sert pour l’un, ses enfants pour l’autre.
 
 
  
 
 
L’atmosphère si particulière de la série doit beaucoup à un seul et unique point : la lenteur de son scénario. C’est en effet une narration qui prend énormément de temps dans sa mise en place, avec des personnages qui se détournent du but principal guidant l’intrigue sous-jacente pour se porter sur plusieurs digressions jugées intéressantes. Ainsi, on sait que Rakan a changé de monde pour venir en aide à cet univers sec contrôlé par un prince qui fait flétrir toute végétation, et pourtant son envie de l’affronter est moins forte que l’envie de l’auteur de prendre son temps. Elle va, avant nous, s’intéresser à nous faire découvrir le monde créé de ses mains par l’intermédiaire de protagonistes qui profitent toujours à 200% de l’instant présent. Ainsi, on passera par le plantage de graines, l’apprentissage de la lecture de l’heure via un fruit ou bien tout simplement les habituelles manies de Rakan, comme cuisiner ou venir en aide à tout le monde. On a alors bien le temps de s’émerveiller sur les architectures, sur les objets de cet autre monde et sur la vie quotidienne de ces parias, leurs existences et besoins de tous les jours dans un monde où les plantes ont disparu. C'est une petite aventure tranquille, pleine d'optimisme et d’une douceur à toute épreuve, si bien qu’on a l’impression de vivre une aventure sans vraiment s’en rendre compte. Elle est tellement différente et éloignée de sa notion de base, et bien plus proche de la poésie du calme, de l’ode au temps qui passe qu’on a du mal à la suivre, parfois. Le voyage des personnages de Silver Diamond se fait encore et toujours dans la plus parfaite ignorance du mystère et des priorités, sans aucun sérieux et avec une désinvolture incroyable, comme s’il s’agissait d’un voyage de plaisance où ils rencontreraient plein de nouveaux amis … C’est parfaitement résumé, et exclusivement dans cette optique là que l’on avance avec eux, dégageant l’inéluctable conclusion : il ne faut pas être soi-même pressé ! Et il en va exactement de même pour les sentiments de nos personnages : ils sont comme téléguidés, avançant avec une spontanéité dirigée mais très lente, simplement pour nous emmener d’un point à l’autre, sans grande surprise comme tout le reste, ne faisant que construire un tissu de petits points évidents mis bout à bout. Pas de réelle romance pour ce shojo, ni de grande profondeur dans les émotions, simplement un calme imparable et suspendu aux lèvres d’un temps qui ne semble pas pressé de se remettre en marche.

Admettons le, ce n’est pas avec sa nonchalance extrémiste que Silver Diamond s’imposera en tant que révolutionnaire du shojo, d’autant que tous les thèmes abordés (sauf celui de la nature, on en reparlera plus tard) sont d’un classique détonnant : le voyage d’un monde à l’autre, en première position, avec toutes ses conséquences telles que l’adaptation des protagonistes, les inventions venues de nulle part et les découvertes atterrées du héros. Cependant, ce classique n’est pas traité avec le sérieux que certains autres mangas peuvent nous proposer, et l’auteur joue énormément sur la carte de l’humour pour défendre ses créations. En effet, et c’est un paradoxe un peu étrange en première lecture, les moments sérieux ne sont pas toujours les plus pertinents. De façon générale, et même si l’intrigue va nécessairement dans le sens de la complexité, ce sont souvent les interruptions humoristiques qui viennent casser le rythme et imposer un rire, ou un sourire au lecteur. Les scènes de la vie quotidienne et l’humour de situation un peu facile notamment entre Rakan et Chigusa s’interposent très naturellement dans la narration, rendant parfois cette dernière indolente à l’extrême. Une seconde chose pourra nous interpeller assez facilement, il s’agit du xième degré que l’auteur place tout au long du récit. Dans certaines situations, on a l’impression qu’elle se moque de nous tant le RIDICULE prend le dessus. On aura par exemple la surprise  encore inégalée de voir un croisement entre un loup et une licorne surgir de nulle part et secourir Rakan, sous prétexte que les fleurs qu’il fait pousser ont bon goût. Mais le plus aberrant est encore la tentative d’humour en faisant, pendant quelques cases, raconter l’histoire par cet animal sorti de nulle part. Une grosse farce de la mangaka, qui fait surgir cette idée du néant pour un rebondissement dont on doute de la pertinence, surtout quand ce genre de choses se trouve être les seuls moments d’actions du volume. Et pourtant ! Si l’on sait le prendre au degré qu’il convient, ce passage est un des plus hilarants de la série. On a finalement tendance à penser que l’auteur fait exprès de tomber dans une mascarade parfois incroyablement tortueuse et tirée par les cheveux pour nous en faire rire. Et si ce n’est pas ça, eh bien on s’inquiète alors sérieusement de ses capacités de réflexions et d’analyse tant ces situations ne sont, au premier degré, ni intéressantes ni drôles. En tout cas, les moments de rigolade peuvent être bel et bien là … si l’on sait prendre avec humour tout le ridicule que comporte la série.



SILVER DIAMOND © 2003 by SHIHO SUGIURA / TOSUISHA Co., Ltd., Tokyo

Commentaires

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DreamWalker

De DreamWalker, le 28 Janvier 2014 à 21h09

20/20

Je vien de commencer à le lire sur internet! Sublime! Je vais acheter la série, cest sur a 100%!!!

rakanchigusa

De rakanchigusa [678 Pts], le 19 Août 2013 à 23h56

Un vrai chef d'oeuvre ce manga dommage qu'il soit publie par kaze qui retarde la parution des derniers tomes! Merci pour ce dossier!

ikuko

De ikuko [1857 Pts], le 13 Juillet 2011 à 18h54

La j'ai encore plus envie de commencer la série ^^

Museumanga

De Museumanga [5963 Pts], le 11 Juillet 2011 à 17h24

Ahhh dur dur de tout refaire à cause du crash =S et comme je l'avais dit dans mon message, plusieurs traits communs avec mon bijoux Uragiri, notamment au niveau des personnages

Michiru

De Michiru [2072 Pts], le 11 Juillet 2011 à 11h56

*ce qui est

Michiru

De Michiru [2072 Pts], le 11 Juillet 2011 à 11h56

Hommage à NiDNiM qui a peut-être dut rettaper tt son dossier à cause du crash...

En tt cas cette série me donne vraiment envie, dommage qu'il y ait autant de tomes... Elle me fait aussi penser un peu à uragiri pour ce sui est des perso ^^ Je pense m'y mettre dès que le bugdet pourra suivre! ;p

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