Satan 666 - Actualité manga
Dossier manga - Satan 666
Lecteurs
20/20

Une histoire aux bases classiques...


Sous son nom pour le moins angélique, Satan 666 ne cache pas un manga très sombre sur la Bête, mais plutôt un shonen aux codes les plus fidèles au genre. L'histoire nous amène à suivre Jio, un jeune garçon solitaire et sans famille qui ne vit que pour l'argent et qui se bat pour survivre. D'autre part, nous avons Ruby, une fille légèrement plus âgée partie sur les traces de son père, lui même à la recherche de "l'O-Part légendaire". Alors que nos deux joyeux lurons se rencontrent dès les premières pages, Jio commence à suivre Ruby sans pour autant l'apprécier, mais c'est ainsi que démarre leur histoire et une grande amitié...

Vous l'aurez compris, le début du manga a tout du shonen classique :d'un côté la jeune fille intrépide, mais qui a besoin d'être protégée (notamment à cause de sa capacité à lire une écriture mystique, ce qui attire l'ennemi), et de l'autre un garçon dont on ne connaît rien, mais qui sait se battre malgré son jeune âge et qui n'a pas peur d'affronter plus fort que lui. Ca ne vous rappelle bien...? Dragon Ball bien sûr ! Impossible de ne pas penser à l'oeuvre culte du grand Akira Toriyama au début de Satan 666 en ayant l'impression de revoir la rencontre entre Bulma et San Goku. L'histoire démarre donc d'une manière très classique avec la mise en avant du héros de telle manière à ce qu'on comprenne très vite qu'il sait ce battre, mais qu'il devra devenir encore plus fort par la suite.

Comme tout shonen qui se respecte, Satan 666 possède son univers qui lui est propre. Le manga nous entraîne dans le monde d'Askald, là où existait auparavant une civilisation qui maîtrisait des O-Parts, en quelque sorte des objets qui permettaient de grands pouvoirs. Désormais, on trouve encore ces objets parfois, mais seuls ceux qu'on appelle les OPT peuvent les utiliser. Enfin, il semblerait qu'il existe également des O-Parts surpuissants, dont un O-Part légendaire qui est la cause du départ du père de Ruby.
Sans surprise, vous vous douterez que Jio se révèle faire partie de ces rares gens à être OPT, contrairement à Ruby qui ne sera donc pas une combattante. Si la plupart des shonens proposent des personnages avec des pouvoirs hauts en couleur, il est intéressant ici de constater que l'auteur a plutôt choisi que la source des pouvoirs soit des objets, notamment du fait que ceux-ci peuvent avoir vraiment toutes les formes possibles. Les O-Parts sont classés par rang, allant de D à A puis S et SS, et plus on se rapproche de SS plus celui-ci est puissant bien évidemment. Là où ça devient plus intéressant, c'est sur le fait que chaque O-Part peut être utilisé différemment selon la personne : les OPT possèdent tous le Spirit, une énergie magique que nous sommes habitués à retrouver dans la plupart des mangas du genre, qui permet ainsi d'activer l'Effect de l'arme (soit son pouvoir). La série a le mérite pour le coup de présenter de nombreuses armes différentes dont certaines vraiment originales, on ne se cantonne pas aux vulgaires épées et cela fait plaisir d'avoir droit à une telle variété : chaînes de glace, balle magnétique, couteaux maniant l'ombre, le programme est chargé. Notons aussi que certains O-Parts peuvent être vivants, ce qui offre une tout autre utilisation et des combats plutôt intéressants.
Rapidement nos héros vont se retrouver dans la ville d'Entotsu où ils auront à faire face à leur premier véritable ennemi. Ca sera aussi l'occasion de se faire de nouveaux amis et alliés, dont Ball un garçon de l'âge de Jio qui se rendra compte qu'il est lui aussi un OPT, et Kirin, un homme très fort qui prendra les deux enfants sous son bras afin de les entraîner.
Ainsi à partir de là nous retrouvons donc tous les codes classiques du shonen avec les nouveaux compagnons, le professeur qui va leur apprendre à combattre, des villes dirigées par des méchants, etc... Par la suite et sans surprise, nous apprenons qu'il existe un groupe d'OPT aux sombres desseins, Zenom, et dont leurs objectifs ont tout pour déplaire à nos héros qui chercheront à les anéantir. De l'autre côté nous trouvons également le gouvernement de Stea, la soi-disant "justice" du pays, mais dont on ne connaît pas les véritables intérêts. Tout ça crée du beau monde qui sera destiné à se croiser et à s'affronter, chacun pour défendre sa propre cause.

Vous l'aurez compris, Satan 666 part sur des bases tout ce qu'il y a de plus classique pour un shonen, avec des héros au nombre restreint qui se débrouillent par eux-mêmes, un gouvernement qui ne semble pas être des plus parfaits et encore une organisation criminelle qui produira les plus grands rivaux de nos principaux protagonistes. A la suite dans l'aventure, nous aurons même droit à un tournoi qui rappellera sans peine ceux de Dragon Ball ou Naruto. Mais est-ce donc tout ce que l'on trouve seulement dans ce manga ? Non et heureusement, mais pour ça nous allons en parler dans la partie suivante !





...mais qui se complexifie de manière intéressante


Comme dit précédemment, le manga ne se cantonne pas qu'à une succession de combats entre divers OPT. Il est bon de rappeler que Jio possède en lui Satan ce qui est sans conteste un des points cruciaux de la série. En effet cela aura pour cause que le jeune homme sera souvent tourmenté par ce fait : possédant Satan en son corps depuis probablement toujours, il n'a entraîné que le malheur autour de lui d'où le fait qu'il est difficile pour lui maintenant d'accepter l'idée de se faire de nouveaux amis. Jio possède deux pouvoirs : il a la capacité d'utiliser Zeroshiki son O-Part boomerang dont l'Effect est de multiplier l'énergie, mais aussi la capacité d'utiliser Satan. Dans ce cas-là ce dernier s'empare de son corps, faisant de Jio un être surpuissant capable d'aspirer l'énergie, mais seul bémol : Jio perd toute conscience et n'est plus libre de ses actes. Le manga va énormément se focaliser sur la relation entre Jio et le démon qui est en lui, il est donc intéressant de suivre un héros qui possède un grand pouvoir, mais qui est bien trop dangereux. Là encore on reconnaîtra un certain Naruto avec Kyuubi, et pour le coup nous retrouvons quasiment la même histoire ! Mais rappelons que les auteurs de ces deux séries sont frères jumeaux et qu'il est normal de retrouver les mêmes inspirations, car pour tous deux cette idée vient clairement de San Goku de Dragon Ball qui a lui aussi la capacité de se transformer, là en gorille géant, et ne pas contrôler ce pouvoir.

Mais à partir d'un certain tome, de nombreuses révélations plutôt insoupçonnées viennent donner une nouvelle valeur à la série : l'apparition des Kabbales. En effet nous apprenons qu'il existe dans le monde deux Kabbales, soit deux sortes d'artefacts géants qui regroupent chacun 10 sphères géantes prêtes à recueillir de grandes puissances, mais ces Kabbales sont en réalité des armes surpuissantes qui deviennent réellement actives seulement si on les complète. Et c'est là que l'auteur nous surprend en reprenant tout simplement un des récits de la Bible en le remaniant à sa sauce ! Il existe donc deux Kabbales : la normale et l'inversée. Si la normale permet de stocker 10 anges, la Kabbale inversée peut contenir les 10 démons les plus forts...et il se trouve que le plus puissant est justement Satan ! On se retrouve avec les deux clans du manga, à savoir le gouvernement de Stea et Zenom qui ont tout deux une Kabbale dans leur base, avec chacun pour objectif de vite la remplir pour un objectif pas des plus saints...
L'auteur parvient donc à user d'une idée franchement intéressante sans pour autant rendre le manga compliqué et se perdre : il existe 20 entités surpuissantes dans ce monde avec en plus un O-Part légendaire, et on se doute que nos héros vont être mêlés à tout ça. On sait que Jio possède donc le plus puissant des démons en lui, mais qu'en est-il des autres ? Et bien certaines personnes possèdent elles aussi une entité dans leur corps, d'autres sont libres sur le continent. Pour le coup on repensera pas mal au groupe d'Akatsuki de Naruto, avec les membres de l'équipe qui partent à la recherche des Bijuus qui sont soit à l'air libre soit dans un corps hôte.





Le manga prend une tout autre ampleur une fois ces révélations faites et démarre ainsi une double chasse avec des combats de plus en plus dantesques entre anges et démons. Il faut noter aussi qu'à travers les 19 tomes que compte la série, les personnages évoluent et grandissent, ainsi les années passent et on retrouve aussi dans Satan 666 une ellipse de plusieurs années, quatre pour être précis, faisant mûrir nos héros que ce soit sur le plan physique ou moral. La série part presque sur de nouvelles bases lors de la nouvelle génération et se concentre davantage sur cette histoire d'anges et démons. Si le tout devient donc plus sérieux et plus "badass", il est dommage que le côté aventure et découverte soit mis de côté, comme ce fut un peu le cas pour Dragon Ball justement, les combats priment désormais devant tout.
  
  
  

© 2001 Seishi Kishimoto / SQUARE ENIX Co. Ltd.

Commentaires

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Schouf

De Schouf [608 Pts], le 03 Avril 2015 à 16h43

20/20

Très bon dossier que j'ai eu plaisir à lire!

Et je suis d'accord avec la plupart des points. J'ai lu le manga il y a longtemps, au temps de sa publication en France, donc ça remonte... Il m'avait beaucoup plu dès le début. Mais on voit qu'à la fin, c'est légèrement baclé.

Je pense que ça doit venir de la popularité du manga à l'époque, au Japon (d'où le fait aussi qu'aucun jeu ou anime n'a été adapté), du coup la maison d'édition a dû (à mon avis) demander à l'auteur d'écourter...

Comme ça doit arriver souvent, mais ce n'est pas la pire fin que j'ai lue, au contraire! (je repenserai toujours à Shaman King... :'( )

En tout cas j'ai pris beaucoup de plaisir à l'époque à le lire, et grâce à ce dossier, je crois que ce sera le prochain manga de ma collection que je vais me relire ! ^^

Hitsuji

De Hitsuji [5883 Pts], le 03 Avril 2015 à 16h10

De Satan 666, je me rappelle surtout du final complétement WTF qui réussissait malgré tout à rester cohérent avec tout le reste du manga.

Sinon, c'était un manga sympa, sans plus, qui ne va pas casser les poncifs du genre ou s'en amuser. Au contraire, on a le droit à la plupart des clichés, le déroulement est convenu et les persos stéréotypés. Pas une mauvaise lecture, mais ça ne révolutionne pas le genre.

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