Resident Evil - Marhawa Desire - Actualité manga
Dossier manga - Resident Evil - Marhawa Desire

Contraste visuel


Au dessin de  Marhawa Desire, nous retrouvons un mangaka spécialisé dans le seinen qui a déjà fait ses preuves, au Japon comme en France, avec la série Saru Lock. Naoki Serizawa a un style bien à lui, utilisant un character-design simpliste, nous faisant parfois confondre les faciès des personnages, mais aussi riches de détails et proposant, pour les protagonistes, quelques visuels très aboutis. Pour la réalisation du manga, le maître a dû mettre les bouchées doubles afin de livrer un résultat à la hauteur de cette saga aux millions de fans à travers le monde.
Et puisque nous parlons de character-design, jetons un œil au travail proposé par le mangaka. Son style n’a pas tant changé depuis Saru Lock bien qu’il se soit encore affiné, et Serizawa évite ici les excentricités de design afin de correspondre à un cadre plus crédible pour faire honneur au sérieux de l’histoire. Il convient alors de distinguer les nouveaux personnages, créés spécialement pour cette déclinaison manga, et ceux issus des jeux vidéo. Parmi les nouveaux venus, Ricky, Doug, Merah, Bindi… Des personnages esthétiquement très soignés permettant de les contextualiser d’un coup d’œil et de manière à ce que le lecteur puisse distinguer chacun d’entre eux en une fraction de seconde, chose qui n’est pas forcément le cas pour les personnages secondaires présentés par le dessinateur. Naoki Serizawa reste fidèle à lui-même, c’est un fait, tout en s’accrochant à l’univers de Resident Evil et en dessinant quelques nouvelles figures qui auraient très bien pu s’insérer dans les jeux vidéo. Cela amène forcément l’artiste à se recadrer, par exemple pour les personnages féminins, très beaux, mais toujours modérés pour ne pas virer dans l’excès de fan service, ce qui ne serait pas à l’image de la licence.

Puis viennent ceux puisés directement dans les œuvres vidéoludiques, précisément au nombre de deux ici puisqu’il s’agit du charismatique Chris Redfield et de son acolyte Piers Nivans. Le constat est simple pour eux puisque Naoki Serizawa arrive à utilisant son style tout en rendant les deux personnages reconnaissables. Aucun souci pour ceux qui se limitent à la version manga, mais les fans des jeux ne sont jamais perdus. Reconnaître Chris, sa barbe des trois jours et son corps d’athlète sera un jeu d’enfant pour quiconque a déjà touché aux derniers volets en date.
  
  
  
  
  
Le plus intéressant concerne les choix graphiques pour retranscrire et incarner l’horreur dans le manga, à commencer par les zombies. Ces derniers sont parfaitement dégoûtants et l’auteur n’hésite pas à faire d’eux des amas de chair, souvent à l’allure déchiquetée quand il ne s’agit pas de créatures hybrides dégoulinantes qui nous feraient regretter d’avoir avalé un goûter quelques minutes auparavant. Le bestiaire des jeux vidéo est large, et le mangaka parvient à se l’approprier et à l’adapter avec une infinie justesse. Le travail sur les simples revenants est le plus impressionnant visuellement, notamment à partir du troisième opus où ces créatures pullulent. On ressent alors toute la passion émise par le mangaka pour faire honneur à une série de jeux qui a sans doute bercé son enfance.

La mise en scène et la narration ont aussi leur rôle à jouer quand il s’agit de retranscrire la terreur d’un manga comme Resident Evil. Si on peut reprocher parfois à l’artiste de ne pas s’être montré plus subtil, le résultat est bien souvent convaincant. En effet, Naoki Serizawa s’amuse à jouer avec des lieux et ambiances lugubres, il n’est d’ailleurs pas étonnant que le grand final ait lieu en pleine nuit. Pour le reste, des gros plans sur les morts-vivants et une avalanche d’hémoglobines font leur part du travail. La précision avec laquelle le mangaka représente l’action parvient quand même à maintenir un grand suspense et parfois le doute quant à quel personnage parviendra à s’en sortir, et lesquels d’entre eux sont voués à simplement mourir ou se faire zombifier.

Dernier constat et pas des moindres sur les choix graphiques de l’auteur, c’est bien ce goût pour le travail sur ordinateur, lui permettant d’introduire des teintes un peu moins naturelles, mais surtout des personnages détaillés au possible, et des décors toujours construits de la manière la plus complète possible. Le manga cherchant à jouer avec les environnements, une telle prouesse était indéniable, et le choix de dessiner de nombreux plans par ordinateur est une qualité que l’on ne peut que reconnaître à la série, et ce malgré un rendu qui a tendance à rendre les pages moins naturelles, voir à pixelliser un peu.

Sans forcément prendre en compte l’angoisse que le mangaka a cherché à dépeindre, on peut affirmer que le travail de Naoki Serizawa sur Resident Evil : Marhawa Desire s’ancre dans une continuité logique de l’art du dessinateur. Les personnages sont beaux et inspirés, et les décors par ordinateur suffisamment riches pour parfaitement planter l’ambiance à chacune des pages. On se plaît alors à lire le titre, ne serait-ce pour savourer ses performances visuelles, notamment sur les créatures monstrueuses délicieusement dégoûtantes.
  
  
  

© CAPCOM CO., LTD. ALL RIGHTS RESERVED © 2012 NAOKI SERIZAWA (AKITASHOTEN JAPAN)

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TheSpy22

De TheSpy22 [2001 Pts], le 17 Octobre 2014 à 20h51

Merci pour le dossier :)

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