Princess Jellyfish - Actualité manga
Dossier manga - Princess Jellyfish
Lecteurs
18.50/20

L’amour version Amars

 
 
Aaaaah, l’amour et les Amars. L’amour et le sexe, tout un programme. C’est d’ailleurs le sujet du premier chapitre de la série. C’est aussi et surtout le sujet tabou numéro 1. Les Amars n’ont même pas de relations amicales en dehors de leur petit cercle d’otakettes, alors des garçons, c’est impensable. Et pour la plupart de nos Amars, c’est vrai. Mais notre héroïne Tsukimi est spéciale. Kuranosuke a décidé de la relooker, et il n’y va pas à moitié. Il va totalement révéler Tsukimi, qui ne compte pas rester comme ça et va rapidement retrouver son jogging et ses lunettes. Mais c’est ce relooking qui va tout déclencher. En effet, elle va ainsi tomber sur Shû, le frère de Kuranosuke. Et celui-ci va tomber en admiration devant la jeune fille. Il la trouve belle, et reste sans voix. Et décide bien de la revoir. Il n’en restera pas là. Et très rapidement d’ailleurs les choses se font, l’auteur ne laisse pas la narration traîner en longueur. On retrouve donc tout ce petit monde dans une sortie à l’aquarium avec Tsukimi, Kuranosuke et le frère de celui-ci, excursion qui ne tourne pas exactement comme prévu. En effet, on sent une tension du plus jeune frère vers son ainé quand ce dernier prend subitement la fragile Tsukimi dans ses bras, pleurant à la vue d’une méduse lui rappelant sa mère décédée. Ce simple geste va éveiller une sorte de jalousie non contrôlée chez Kuranosuke. Il va passer son temps à trouver la petite otaku « mignonne », « adorable », et ce qu’elle soit transformée ou non. Sa fraicheur, son originalité le touche plus qu’il ne semble bien vouloir se le dire et c’est alors un discret triangle amoureux qui semble se mettre en place. Car de son côté, Tsukimi pense comprendre qu’elle tombe amoureuse de Shûshû, de sa gentillesse et de sa prévenance. Shû, lui, n’aime que la Tsukimi bien habillée, maquillée et mise sur son 31 et il ne reconnait même pas la véritable jeune fille lorsqu’elle est dans son état naturel, ce qui a le don d’énerver son petit frère qui la connait bien mieux ... Bref, ces jalousies, attirances et peines nous permettent de mieux cerner tout ce petit monde et c’est une focalisation agréable sur les personnages et sentiments principaux du manga.
 
 
 
 
 
Et si Kuranosuke commence à se rendre compte du charme bien dissimulé de l’otaku des méduses, elle-même est préoccupée par bien autre chose. Qui est cette femme magnifique qui a manifestement passé la nuit avec le frère de Kuranosuke, pour qui son cœur commençait à battre ? Le triangle amoureux se renforce donc d’avantage, avec un des frères qui aime la Tsukimi bien habillée et maquillée, tandis que l’autre apprend à apprécier l’autre, la plus naturelle. L’étrange, celle dont les réactions et les habits sont décalés. Et Tsukimi vit cette situation avec beaucoup de difficulté. C’est la première fois qu’elle ressent des sentiments comme ça, elle n’a jamais vécu l’amour et est toute chamboulée avec, en plus, aucun soutien maternel pour l’aider. Son moral monte et descend alors, au gré des réactions de Shû et des informations qu’elle a concernant sa possible petite amie, cette magnifique jeune femme qui lui pourrit la vie. D’ailleurs, laa création des très jolies robes méduses, sans que l’auteur en fasse trop, est étroitement liée aux émotions de Tsukimi. Elle oscille entre transe artistique et déprime sentimentale. Pas facile de tomber amoureuse quand on ne connait rien aux hommes ni à l’amour. De plus, on le redit mais son attirance pour le frère de Kuranosuke est véritablement une bonne idée, plutôt que de la faire « naturellement » se tourner vers ce dernier. Cela permet d’ailleurs à notre héros, lui aussi, de ressentir des émotions complexes et diverses. De la jalousie ? De la déception ? La relation qu’a Tsukimi avec son quotidien dans cette période de doute est alors d’autant plus intéressante, étant donné que des choses aussi simples qu’un repas sont pour elle un véritable rituel, qui se complique quand elle pense trop à autre chose ...

Au vu de la situation un peu complexe de la résidence Amamizu, le frère de Kuranosuke essaie à son niveau et sans trahir complètement son père, de sauver les Amars et surtout celle qu’il aime. Il veut permettre à Tsukimi de rester dans sa confortable maison, entourée de ses seules amies. C’est de plus en plus flagrant que la demoiselle lui plait, et Tsukimi n’est pas insensible à cet homme qui la perturbe sans trop savoir pourquoi. Il y en a un à qui tout ce petit manège ne plait guère, c’est notre héros qui préférait ne pas voir sa styliste et son grand frère roucouler, l’un et l’autre aussi maladroit qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. D’ailleurs, on le verra bien quand ils vont au restaurant ensemble, pour un rendez-vous galant. Cet interlude est juste l’excuse de faire de l’humour à ne plus en pouvoir. Entre Shû et Tsukimi, c’est un peu les deux boulets incompétents qui essayent de se trouver. Les situations comiques et autre petits délires de l’auteur arrivent brutalement l’un après l’autre. Et honnêtement, là c’est un peu trop. Certes Tsukimi est une amar et donc elle n’est clairement pas habituée à l’amour. Mais à ce point là … Elle refuse même la vérité balancée en pleine figure par Shû, et joue sur les mots jusqu’au grotesque pour fuir les mots qu’elle ne connait pas. Kuranosuke est plutôt attendrissant, et c’est sans doute le seul point positif de cette histoire d’amour. L’humour, cette fois, est un peu trop marqué et on aurait préféré que ce soit plus léger. La mangaka nous fait languir, et là on stagne un peu trop dans la narration. Donc oui, c’est amusant de voir son ignorance mais … il y a des limites. L’humour fin de la mangaka a toujours bien marché, sauf quand, comme là, elle en fait un peu trop.
 
 

KURAGE HIME © 2009 Akiko Higashimura / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Tehanu

De Tehanu [205 Pts], le 22 Décembre 2013 à 11h18

13/20

Article un peu trop descriptif et moins analytique, mais intéressant et révélateur de la pensée de l'auteure du dossier. 

Je trouve la page 1 fort complaisante avec le mode de vie des otakus et leur façon de vivre leur "passion". Déjà, je ne comprends pas : 

"Mais la différence entre eux, c’est qu’elles l’assument et le vivent pleinement en se coupant du reste du monde,"

Comment peut-on considérer que "se couper du monde pour vivre sa passion en petit comité" revient à assumer sa passion ? Pour moi, c'est tout l'inverse. Vivre dans sa bulle par peur d'être regardé d'un mauvais oeil  à cause de ses préférences, c'est ne pas s'assumer soi-même, c'est au contraire fuir qui on est. C'est se définir comme une victime "incomprise", rejetée par le monde extérieur, alors que dans les faits, le monde n'en a rien à faire de nous en général. Ce n'est pas toujours la faute de la méchante société si certaines personnes n'assument pas leurs préférences aux yeux de tous (je parle de passion, pas de véritables problèmes de société comme l'homophobie ou le racisme, juste pour être bien claire), et le plus important réside également dans la manière de la présenter et de la vivre, et parfois des circonstances et des responsabilités qui vont de paire avec la naissance. 

 

Bien entendu qu'énormément de personnes qui ne sont pas "otakus" sont profondément passionnées par un domaine en particulier et ne s'en cachent absolument pas. Depuis quand les fans de la culture populaire japonaise possèdent le monopole de la passion ? La littérature, le cinéma, les sciences, le bricolage, les voyages, les voitures, le sport, la mode, la musique... On trouve de véritables passionnés pour tout cela, et qui en ont fait parfois leur métier, et des milliers et des milliers d'autres choses. La différence avec les otakus reclus, c'est qu'ils ne se définissent pas sous une seule bannière monomaniaque. Ils considèrent cette passion comme une part de leur personnalité, sans vouloir lui coller une étiquette à tout prix qui les réduirait à cela, de nouveau en règle général.

De plus, est-ce que les gens qui lisent du manga ou sont fans d'une série sont réellement des "passionnés" ? Est-ce que ces activités les poussent en avant, les soutiennent dans leur vie de tous les jours, élèvent leur esprit, leur ouvre des perspectives d'avenir ? Si oui, alors pourquoi cette mentalité de renfermé et d'incompris ?

Est-ce que cette passion nécessite des connaissances et de la réflexion, de la patience et/ou du talent pour l'acquérir, ou est-ce qu'ils se contentent d'absorber ce qu'on leur propose, sans même se donner la peine parfois de le digérer ? Je dis ça parce que je n'ai pas l'impression que dans la grande majorité des cas, les "otakus" soient capables d'articuler un discours motivé ou argumenté pour défendre leur préférence, parce qu'ils manquent souvent de références extérieures pour y parvenir. Un manque de lien avec la réalité de tous les jours pour que leurs lectures aient un réel impact dans leurs vies. 

 

Personnellement, je sourcille toujours un peu quand quelqu'un s'auto-proclame "otaku", parce que par les comportements et les écrits sur le net de cette communauté, j'y associe l'immaturité, la peur de grandir, le consummérisme à outrance, et une forme d'étroitesse d'esprit (qui rejaillit un peu dans cette première page). Est-ce que ce sont des préjugés de ma part ? En partie, mais aussi motivés par une visite à la Japan Expo par curiosité ainsi que la lecture de forums et de sites de news comme celui-ci, donc pas totalement infondés, même si évidemment il y a des exceptions. Tant mieux si certains sont heureux au sein de cette communauté et s'ils s'y sentent acceptés, mais je n'y vois pas un réel épanouissement ou d'acceptation de soi et de ce qu'on apprécie, mais plutôt un renfermement sur soi et une victimisation qui renforcent les préjugés, d'un côté de la barrière comme de l'autre. Les torts sont partagés, mais vu le peu de conséquences et la particularité de cette communauté, je pense qu'il y a bien pire comme situation aussi, et que les otakus s'en accomodent très bien au final, même si je suis persuadée que la plupart rêvent d'une vie avec un peu plus de sens que l'univers de la japanimation/manga au fond d'eux-mêmes. 

KisaChan

De KisaChan [529 Pts], le 22 Septembre 2013 à 18h22

20/20

très bpn dossier! bien étoffé, on voit que vous savez de quoi vous parlez! les images aussi sont bien choisies.

j'ai vraiment envie de savoir comment ça va avancer!

Katia71

De Katia71 [1 Pts], le 22 Septembre 2013 à 13h53

20/20

Ce manga a l'air vraiment super =) Je serrais très prèssée de le lire si je l'avais en main ^^

Tsukinohime

De Tsukinohime [1101 Pts], le 20 Septembre 2013 à 17h04

20/20

Magnfique dossier ! Merci :) 

Un des mes manga coup de coeur et l'anime est également de très bonne qualité ^^ 

Je n'ai pas vraiment été trop choquée ou exaspérée par les réactions exagérées de Tsukimi vis à vis de l'amour et de sa relation avec le frère de Kuranosuke, j'ai bien aimé cet humour :) 

Le tome 9 fait bien avancer les choses et j'ai hâte d'en lire la suite, je le conseille à tous ! 

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