Princess Jellyfish - Actualité manga
Dossier manga - Princess Jellyfish
Lecteurs
18.50/20

L’union fait la force

 
 
Un beau petit monde pour une comédie à la fois touchante et drôle. Point de yaoi à la sauce d’Otaku Girls, point d’exagérations futiles ou de lourdeurs, point non plus de comique de répétition. Un petit monde fermé, qui fonctionne en autarcie sur des maigres revenus et des règles strictes, notamment au sujet de la nourriture, des règles concernant les hommes (qui sont claires : le mot en lui-même est banni de la résidence), ou des questions à ne surtout pas poser ... Ce qu’on adore d’entrée de jeu : les caractères variés, originaux et bien trempés de chaque personnage, leurs particularités et les liens qui se développent entre otakette, ainsi que l’adaptation dont elles font preuve à l’arrivée d’une intruse coquette et féminine, diablement attirante et aimant sortir ... Leur Némésis.

Mais en filigrane de toute cette découverte de l’univers otaku, on va suivre le désastre qui habite tout le petit groupe des Amars : un grand danger guette la résidence Amamizu, menacée par un nouveau projet d’urbanisation ! A leur tête, une humana coquetta dans toute sa splendeur, qui les défie en leur attirant des regards pleins de jugement. Mais Kuranosuke ne va pas laisser ses amies se laisser abattre aussi rapidement ! C’est le branle-bas de combat dans le couvent des jeunes filles, qui se métamorphosent complètement. Leur pension est menacée par le rachat et la destruction. Kuranosuke décide alors de racheter le bâtiment, coûte que coûte ! Il faut éviter que ce petit groupe hétéroclite d’otakus si particulière soit délogé. D’autant plus qu’il trouve dans cette pension un havre de paix et de repos, loin de la complexité de sa vie actuelle. Et s’il est obligé de s’y déguiser, le jeune homme y trouve toujours un bon repas et une petite place confortable auprès de Tsukimi. Racheter la pension, certes, mais avec quel argent ? Les Amars ne travaillent pas et leurs comptes sont vides, autant dire que c’est la panique à bord. Jusqu’à ce que Kuranosuke, qui enchaine les idées, trouve le bon filon. La vente en brocante de toutes les vieilleries entreposées dans le bâtiment ! Et une idée en entrainant une autre, peut être qu’autre chose sera plus efficace... Le jeune homme, passionné par la mode, a su trouver l’inspiration qui lui manquait pour créer des vêtements. Comme ceux de sa mère, qui le faisaient rêver autrefois. Il se voit déjà en tête des affiches des plus grands magazines, et pour ça ... il faut bien commencer par le début. Avec les dessins de Tsukimi, la machine à couture et la participation vague des autres Amars, Kuranosuke n’a plus qu’à apporter sa motivation et son dynamisme à l’ensemble. Les robes de méduse sont donc officiellement lancées !




On apprécie cette avancée progressive des choses, même si parfois on se demande où l’auteur nous emmène tant tout se déroule dans une ambiance cotonneuse, sans réel coup de sang. Cela nous permet de voir l’amour que se porte les filles, et les idéaux et les volontés qui les unissent. Sans Kuranosuke, la chose aurait été difficile puisqu’il est le seul à savoir les galvaniser, à les comprendre, à réussir à utiliser leurs compétences dans un même but. On rencontre d’ailleurs une nouvelle otakette, qui crée les modèles des robes … version miniature. C’est toujours aussi drôle de voir que les demoiselles, quelles qu’elles soient, sont totalement happées par leurs passions et sont incapables d’en sortir. Au final, tout le monde s’y met pour pouvoir réaliser un défilé de la marque Jellyfsih à la résidence Amamizu. C’est vraiment la dernière chance de nos Amars et de Kuranosuke pour promouvoir leurs robes, avec l’aide assez inattendue d’un mannequin de talent qu’on fait marcher aux promesses de récompenses. Mais aussi, grâce au présentateur improvisé, le chauffeur Hanamori. Il s’en sort étonnamment bien malgré les fréquents débordements qu’il ne se gêne pas de faire. Tout le monde s’y met, vraiment. C’est une œuvre collective et un effort global de la part de nos Amars mais aussi de notre héros et du chauffeur de la famille, tout le monde met la main à la patte.  Et ce qu’on croyait une passade, dans un défilé qui, on aurait cru, ne marcherait pas … les choses se font. Les robes se vendent, il ne reste plus qu’à les créer et les faire produire. Les ennuis ne sont pas terminés pour le petit groupe de créatrices stylistes forcées …

Et donc, peu à peu, on avance en même temps que nos Amars préférées, et surtout que Kuranosuke, dans la confection d’une marque de mode. Ce n’est pas vraiment facile, c’est même très compliqué. Mais on plonge dans la réalité de la création d’une entreprise. D’abord, la production en usine. Parce qu’il est déraisonnable de penser qu’un petit groupe de quelques filles, même si elles étaient douées en couture –ce qu’elles ne sont pas forcément- arriverait à créer des tonnes de robes, même sur mesure, pour la vente. En faisant appel à une société délocalisée en Inde, ils auront peut être plus de chance de réaliser leur rêve. Ou peut être pas vu comme c’est parti, et surtout vu leur manque cruel de moyen. Comment investir dans une production sans fonds de réserve, sans économies ? Mais d’un autre côté, comment faire des économies sans une réelle production de masse, professionnelle et rapide ? C’est un cercle vicieux qui emprisonne nos Amars dans une situation ben compliquée, que seul Kuranosuke semble pouvoir gérer. Et encore, à la hauteur de ses moyens et de ses propres problèmes, comme de ne jamais dévoiler son identité, même aux gens un peu plus perspicaces que ses nouvelles amies les Amars. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Au bout d’un moment, la production des robes de la filiale Jellyfish est drastiquement ralentie et les Amars fuient toutes le projet permettant de sauver leur résidence. Kuranosuke se pose alors LA question nécessaire. A savoir, si lui aime porter des vêtements pour la qualité des tissus, des formes … pourquoi les amars porteraient-elles des vêtements ? Quelles sont leurs motivations ? Cela remet en question pas mal de choses dans sa manière de les motiver. Mais Kuranosuke déprime un peu, à pas trop savoir comment accélérer les choses. Au final, lui aussi va beaucoup changer au contact de nos héroïnes. Plus qu’il n’en a conscience. Un aspect de la série inattendu mais très intéressant, donc, pour le côté production, confection, organisation des rôles mais … on perd un peu le quotidien tranquille des Amars et, même si c’est l’idée de l’auteur, on perd en même temps un peu fraicheur dans la narration.
 
 

KURAGE HIME © 2009 Akiko Higashimura / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Tehanu

De Tehanu [205 Pts], le 22 Décembre 2013 à 11h18

13/20

Article un peu trop descriptif et moins analytique, mais intéressant et révélateur de la pensée de l'auteure du dossier. 

Je trouve la page 1 fort complaisante avec le mode de vie des otakus et leur façon de vivre leur "passion". Déjà, je ne comprends pas : 

"Mais la différence entre eux, c’est qu’elles l’assument et le vivent pleinement en se coupant du reste du monde,"

Comment peut-on considérer que "se couper du monde pour vivre sa passion en petit comité" revient à assumer sa passion ? Pour moi, c'est tout l'inverse. Vivre dans sa bulle par peur d'être regardé d'un mauvais oeil  à cause de ses préférences, c'est ne pas s'assumer soi-même, c'est au contraire fuir qui on est. C'est se définir comme une victime "incomprise", rejetée par le monde extérieur, alors que dans les faits, le monde n'en a rien à faire de nous en général. Ce n'est pas toujours la faute de la méchante société si certaines personnes n'assument pas leurs préférences aux yeux de tous (je parle de passion, pas de véritables problèmes de société comme l'homophobie ou le racisme, juste pour être bien claire), et le plus important réside également dans la manière de la présenter et de la vivre, et parfois des circonstances et des responsabilités qui vont de paire avec la naissance. 

 

Bien entendu qu'énormément de personnes qui ne sont pas "otakus" sont profondément passionnées par un domaine en particulier et ne s'en cachent absolument pas. Depuis quand les fans de la culture populaire japonaise possèdent le monopole de la passion ? La littérature, le cinéma, les sciences, le bricolage, les voyages, les voitures, le sport, la mode, la musique... On trouve de véritables passionnés pour tout cela, et qui en ont fait parfois leur métier, et des milliers et des milliers d'autres choses. La différence avec les otakus reclus, c'est qu'ils ne se définissent pas sous une seule bannière monomaniaque. Ils considèrent cette passion comme une part de leur personnalité, sans vouloir lui coller une étiquette à tout prix qui les réduirait à cela, de nouveau en règle général.

De plus, est-ce que les gens qui lisent du manga ou sont fans d'une série sont réellement des "passionnés" ? Est-ce que ces activités les poussent en avant, les soutiennent dans leur vie de tous les jours, élèvent leur esprit, leur ouvre des perspectives d'avenir ? Si oui, alors pourquoi cette mentalité de renfermé et d'incompris ?

Est-ce que cette passion nécessite des connaissances et de la réflexion, de la patience et/ou du talent pour l'acquérir, ou est-ce qu'ils se contentent d'absorber ce qu'on leur propose, sans même se donner la peine parfois de le digérer ? Je dis ça parce que je n'ai pas l'impression que dans la grande majorité des cas, les "otakus" soient capables d'articuler un discours motivé ou argumenté pour défendre leur préférence, parce qu'ils manquent souvent de références extérieures pour y parvenir. Un manque de lien avec la réalité de tous les jours pour que leurs lectures aient un réel impact dans leurs vies. 

 

Personnellement, je sourcille toujours un peu quand quelqu'un s'auto-proclame "otaku", parce que par les comportements et les écrits sur le net de cette communauté, j'y associe l'immaturité, la peur de grandir, le consummérisme à outrance, et une forme d'étroitesse d'esprit (qui rejaillit un peu dans cette première page). Est-ce que ce sont des préjugés de ma part ? En partie, mais aussi motivés par une visite à la Japan Expo par curiosité ainsi que la lecture de forums et de sites de news comme celui-ci, donc pas totalement infondés, même si évidemment il y a des exceptions. Tant mieux si certains sont heureux au sein de cette communauté et s'ils s'y sentent acceptés, mais je n'y vois pas un réel épanouissement ou d'acceptation de soi et de ce qu'on apprécie, mais plutôt un renfermement sur soi et une victimisation qui renforcent les préjugés, d'un côté de la barrière comme de l'autre. Les torts sont partagés, mais vu le peu de conséquences et la particularité de cette communauté, je pense qu'il y a bien pire comme situation aussi, et que les otakus s'en accomodent très bien au final, même si je suis persuadée que la plupart rêvent d'une vie avec un peu plus de sens que l'univers de la japanimation/manga au fond d'eux-mêmes. 

KisaChan

De KisaChan [529 Pts], le 22 Septembre 2013 à 18h22

20/20

très bpn dossier! bien étoffé, on voit que vous savez de quoi vous parlez! les images aussi sont bien choisies.

j'ai vraiment envie de savoir comment ça va avancer!

Katia71

De Katia71 [1 Pts], le 22 Septembre 2013 à 13h53

20/20

Ce manga a l'air vraiment super =) Je serrais très prèssée de le lire si je l'avais en main ^^

Tsukinohime

De Tsukinohime [1101 Pts], le 20 Septembre 2013 à 17h04

20/20

Magnfique dossier ! Merci :) 

Un des mes manga coup de coeur et l'anime est également de très bonne qualité ^^ 

Je n'ai pas vraiment été trop choquée ou exaspérée par les réactions exagérées de Tsukimi vis à vis de l'amour et de sa relation avec le frère de Kuranosuke, j'ai bien aimé cet humour :) 

Le tome 9 fait bien avancer les choses et j'ai hâte d'en lire la suite, je le conseille à tous ! 

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