Omega - Alien Mégalo Sous Contrôle - Actualité manga
Dossier manga - Omega - Alien Mégalo Sous Contrôle

Un récit interrompu...


Au bout de 26 chapitres, Omega prend fin. La conclusion parait alors précipitée, mais ce qui a attendu la série de Tomohito Oda concerne bon nombre d’œuvres arrêtées avant qu’elles aient plus exploiter tout leur potentiel, et encore bien des œuvres sont condamnées à suivre cette destinée, la faute à un système éditorial qui préfèrent privilégier les bons élèves qui rencontreraient un succès immédiat et n’auraient pas besoin d’attendre plusieurs volumes pour conquérir leur lectorat. Omega, sur ses trois tomes, se construit sur quelques arcs scénaristiques qui exploitent différentes idées introduites assez tôt dans le manga comme la présence des EBE, ces différentes espèces extra-terrestres, et toute la structure humaine qui entoure ce bestiaire inconnu pour le plus grand nombre. Néanmoins, l’auteur comptait développer d’autres idées dans son manga puisqu’à plusieurs reprises, quelques indices concernent les mystères de l’œuvre sont évoqués. On parle, par exemple, des parents d’Omega qui ne « seraient pas des anges », mais c’est bien par son surprenant épilogue que le manga de Tomohito Oda nous confirme qu’il avait de la suite dans les idées. Le récit s’achève alors par une ouverture imprégnée des désirs d’une œuvre qui auraient voulu s’orienter vers des lendemains plus sombres puisqu’il est question d’un grand danger qui guetteraient Omega et Shiho, un danger qui parlerait des origines même du héros de la série. Véritable aveu de la part du mangaka d’une part, cet épilogue rajoute de la déception à cette fin subite puisque ce soupçon d’intrigue ne sera jamais abordé dans la série, et demeurera dans l’esprit de l’auteur à tout jamais…
  
  
  
  
  
S’il est un point essentiel que la courte durée d’Omega empêche d’exploiter, c’est bien les relations entre les personnages. Certains d’entre eux, comme l’agent K, sont peut-être forcés de changer subitement de comportement pour les besoins d’une intrigue qui doit s’achever rapidement, mais c’est bien le binôme phare de l’œuvre qui souffre le plus de cette conclusion abrupte. Sur trois tomes, Shiho et Omega nouent une relation assez subtile, marquée par les comportements de chacun des deux. On ressent rapidement chez l’auteur une envie d’aller plus loin dans cette relation, en ajoutant même quelques clin d’œil à une possible idylle entre les deux. Le temps limité du récit ne lui permettra pas d’honorer cette ambition. Alors, pour sauver les meubles, l’auteur conclue son dernier arc par un rebondissement qui s’appuie justement sur les liens entre les deux protagonistes qui, en peu de temps, se sont finalement bien rapprochés. C’est peut-être même ce qui nous permet de ne pas refermer le dernier tome avec un arrière-goût trop amer en bouche : un cap entre Shiho et Omega semble avoir été franchi, l’extra-terrestre ultra turbulent s’est adouci, alors un des aspects du scénario est bouclé… mais cela ne permet pas d’affirmer que l’auteur a pu accomplit ce qu’il voulait avec sa série, loin de là.

Notons que ce discours peut s’appliquer à bien d’autres séries. Si on voulait relativiser, on pourrait se convaincre en rependant à ces titres qui n’ont même pas eu la chance de bénéficier d’une véritable conclusion lors de leur pré-publication, et les exemples en France sont nombreux : Shaman King, Malicious Code… des séries qui, elles, n’ont même pas pu proposer une finalité acceptable.
  
  

Le cahier des références d'un auteur otaku

   
Le lecteur d’Omega ne peut passer à côté d’un point phare du récit : celui-ci est riche en références diverses à la pop-culture, si bien que Tomohito Oda ne se cache jamais de ses inspirations et dévoile des noms à peine détournés afin que le lecteur comprennent quelles œuvres ont pu marquer le mangaka, et l’aider à s’orienter dans le développement de son récit. De Men in Black à Street Fighter, difficile de passer à côté de toutes ces révérences tant celles-ci sont évidentes et faites pour être évidentes. On pourrait même s’amuser à chercher les différents clins d’œil distillés ci et là, tout en sachant que certaines inspirations s’avèrent un peu plus subtile car pas forcément nommées dans l’intrigue. Mais finalement, qu’est-ce que toutes ces références peuvent apporter à la série ?

D’une manière générale, chaque source d’inspiration permet au mangaka d’orienter son récit, parfois là où on ne l’attendait pas forcément. Les « Men in White », véritable copie des Men in Black puisque son agent phare se nomme aussi « K », joue un rôle en tant que faction presque rivale qui laissera souvent sceptique quant à ses motivations. Il convient aussi de parler du combat final de la série qui, en utilisant les quelques mécaniques de la série, se veut être un hommage aux jeux-vidéo Street Fighter, ici renommé « Street Butler ». Chaque référence, quand elle est directement nommée, trouve alors un intérêt tout en se montrant amusante, même si Tomohito Oda cherche aussi à satisfaire ses passions d’otaku avant tout chose.
  
  
  
  
  
Parmi les références de l’œuvre, ou du moins ses grandes inspirations, difficile de ne pas voir en Omega une copie du modèle du Super Saiyan de Dragon Ball. Faible, ce dernier a les cheveu noirs, cheveux qui deviennent hérissés et blonds dès lors que le héros retrouve sa puissance d’origine. Là encore, l’auteur ne fait que reprendre un concept qui fut révolutionnaire en son temps mais qui fut repris maintes et maintes fois, y compris dans des œuvres populaires comme Hunter X Hunter ou Reborn. Preuve alors que Tomohito Oda surfe sur les codes du nekketsu moderne sans forcément chercher à innover, et il se pourrait que ce soit ce qui a valu à Omega son absence de popularité, et son arrêt brutal après trois volumes.
  
  
  


DEZI-CON © 2014 Tomohito ODA/SHOGAKUKAN

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