Omega - Alien Mégalo Sous Contrôle - Actualité manga
Dossier manga - Omega - Alien Mégalo Sous Contrôle

Tomohito Oda, un auteur qui fait ses débuts


Tomohito Oda (小田智仁) fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs au sein des magazines shônen. Si sa vie privée reste globalement inconnue du fait du manque (temporaire ?) de notoriété de l’artiste, il se présente comme un passionné de manga depuis sa jeunesse, si bien que son rêve d’être publié professionnellement date de ses treize ans. Bien plus tard, le jeune mangaka intègre la maison Shôgakukan en gagnant un prix grâce à son one-shot Uchû Conbini Gyômu Nisshi, œuvre de 37 pages publiée dans le numéro 44 du Shônen Sunday de 2012. Deux ans plus tard, Tomohito Oda démarre Dezicon, nom original d’Omega – Alien mégalo sous contrôle. Bien que les idées développées par l’auteur et son éditeur, un certain Ogura, concordent en tous points, la série ne connaît pas le succès escompté et s’achève sur son troisième volume. Cela n’est nullement synonyme de fin de carrière pour le mangaka qui pré-publie depuis 2015, toujours dans le Shônen Sunday, Komi-san wa komyushô desu (que l’on pourrait littéralement traduire par « Mademoiselle Komi est nulle en communication »). Cette comédie sentimentale scolaire se poursuit toujours au Japon, et compte actuellement deux volumes. Il convient ainsi de suivre le parcours de cet auteur qui pourrait écrire quelques petites œuvres à succès dans les années à venir, si son talent se confirme…
  
  

La voie d'un shônen classique


Pour sa première série, Tomohito Oda a cherché à exploiter des genres qui a déjà fait les belles heures du shônen : l’humour et l’action. Comme de nombreuses séries avant elle, Omega démarre sur un ton léger, voire absurde, tout en s’imprégnant d’une certaine adrénaline dès lors que le héros libère tout son potentiel de puissance. La formule du court récit demeure ainsi tout le long durant puisque les trois tomes consistent en un enchaînement de petits arcs narratifs qui jouent à la fois sur le ridicule de la situation autour du protagoniste, surpuissant alien condamné à n’être qu’un larbin à cause des entraves qui brident sa force, mais aussi sur des combats plus impressionnants dès qu’Omega bénéficie d’une libération temporaire de son pouvoir.

Cette formule, on l’a connue chez des chefs d’œuvres du shônen et elle continue d’être exploitée encore aujourd’hui. Parmi les grandes œuvres, Dragon Ball est l’un des pionniers de ce registre puisque la série d’Akira Toriyama a volontairement démarré sur le ton de la légèreté et de l’aventure, avant de déboucher sur des intrigues toujours plus développées et qui devenaient de plus en plus sombres au fil du récit, en atteste le si apprécié arc de Freezer. Omega respecte ainsi ce cheminement puisque passé les chapitres assez délirants du premier volume, la série s’oriente vers des scénarios plus dramatiques où les enjeux sont prétextes à des scènes d’action et permettent, entre autre, de développer la relation entre les deux figures centrales du récit que sont Omega et Shiho.
  
  
  
  
  
Du côté des personnages, l’œuvre de Tomohito Oda reste dans cette polyvalence. L’auteur alors des personnages déjantés de prime abord, que ce soit un Omega toujours tourné en dérision ou Seigi, leader charismatique du comité de discipline qui devient rapidement le pervers de service, qui bénéficient à chaque fois d’un traitement plus mature afin que chaque figure soit bonne à autre chose qu’à faire office de ressort comique. La bonne idée de l’auteur, sur l’arc final notamment, c’est de prendre à contrepied ce système d’écriture de personnages en décortiquant les deux ennemis que sont Akuta et Strange de manière totalement inverse. Ces derniers, apparaissant d’abord comme les adversaires sérieux et intéressants de l’intrigue finale, deviennent finalement les simple outils d’un gag qui se joue du fan-service que peut proposer certaines œuvres autour de deux personnages masculins à la relation particulièrement marquée.

Alors oui, Omega surfe sur un genre qui a déjà de nombreux représentants, mais comment exploite-t-il les ficelles du genre ? Globalement, le récit de Tomohito Oda ne surprend pas vraiment par ses choix puisque l’auteur développe une série conforme à tous les codes que l’on connait, une tentative qu’on ne pourrait reprocher au mangaka qui, finalement, voue simplement au registre son amour et tente sa chance avec sa propre histoire… qui n’a pas reçu le succès escompté. Malgré quelques possibilités d’évolution et des promesses qui s’illustrent sur le tout dernier tome, Omega n’a pu avoir la fin que l’auteur voulait lui donner, et cette conclusion précipitée a bien des effets sur la série de Tomohito Oda…
  
  
  


DEZI-CON © 2014 Tomohito ODA/SHOGAKUKAN

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