Nura, le seigneur des yôkai - partie 2 - Actualité manga
Dossier manga - Nura, le seigneur des yôkai - partie 2

Le cas Hiroshi Shiibashi


Et après avoir décortiqué la série, il est temps de passer à l'auteur ! Si je ne l'avais pas présenté jusqu'ici, c'était pour une raison assez simple : la carrière du bonhomme m’interrogeait pas mal, et il est temps de nous pencher dessus.





Hiroshi Shiibashi est un mangaka japonais né le 6 juin 1980. Il démarre sa carrière en 2002 avec un manga en deux épisodes, « Aratama » dans le Business Jump de la Shueisha. Puis, en 2003, il illustrera quelques pages d'une nouvelle dans une revue publiée par l'Osaka University. Puis il retourne publier dans le Business Jump en 2004 pour deux nouvelles histoires courtes. Puis, en 2005, c'est une autre publication de son université, Daigaku Manga, qui accueillera ses œuvres. Et c'est en 2006, dans l'édition de printemps de Akamaru Jump que les lecteurs découvriront pour la première fois « Nurarihyon no Mago », le one-shot prototype de la série que nous offrira le mangaka quelques années plus tard  dans le Weekly Shônen Jump. Depuis, l'auteur a sorti une série en 4 tomes sur les vampires, « Illegal Rare » et sa dernière série en date c'est « Yui Kamo Lets Loose », une comédie un poil fantastique en cours de parution dans le Weekly Shônen Jump.

Pour plus d'informations sur le parcours de l'auteur, sachez que les éditions Kana ont écrit une biographie plus complète à la fin du tome 1 de « Nura, le seigneur des yôkaï ».





Alors, qu'est-ce qui a bien pu retenir dans ce parcours ? Et bien tout simplement le fait que le mangaka n'ait jamais réussi, jusqu'à ce jour, à rebondir après son succès au Weekly shônen Jump. Je ne critiquerai pas ici les mangas qui ont suivi car je n'ai lu qu'un chapitre, tout au plus, de Illegal Rare (publié chez Delcourt et qui fut un petit flop chez nous, surtout d'un point de vue critique) et de « Yui Kamo Lets Loose » (en cours de parution au Weekly shônen Jump). Ce que j'ai pu remarquer néanmoins, c'est que visuellement, ça ne suivait pas vraiment. J'entends par là que son encrage très marqué dans la série « Nura » servait parfaitement l'univers très japonisant, ancré dans un aspect typique du folklore japonais. C'était alors tout à fait cohérent d'y retrouver des visuels tirés de cet ancrage culturel bien propre au Japon. Dans « Illegal Rare », on ne retrouve pas cette connexion au niveau du dessin et le tout reste assez classique au final. Quant à « Yui Kamo Lets Loose », on se retrouve dans une comédie tranche de vie un brin fantastique et là, pareil, rien de bien transcendant visuellement. Et ça peut paraître anodin, mais je pense sincèrement que les visuels si atypique de « Nura » ont joué dans le succès de la série. Et c'est donc ce qui m'a amené à me poser deux questions : Hiroshi Shiibashi est-il condamné à faire des histoires inscrites dans le folklore japonais, et surtout, « Nura le seigneurs des yokaï » va-t-il devenir son « chef 'œuvre inégalé » ?

Pour la première question,  je suis intiment convaincue, qu'actuellement, c'est qu'il aurait de mieux à faire. Revenir à des bases qui lui ont permis de réussir dans le passé pour essayer de trouver un nouveau souffle. Reprendre un univers bien typique au Japon, quelque chose qu'il pourrait exploiter visuellement de manière intéressante et surtout pertinente pour ensuite embrayer sur quelque chose de différent. Une autre solution, ce serait de changer de magazine : on connaît tous le Weekly Shônen Jump et sa politique éditoriale impitoyable. Alors c'est sûr, être édité chez eux est un signe de prestige, mais il existe de nombreuses séries à succès qui ne sont pas passé par chez eux et qui vivent bien, biiiien mieux dans d'autres magazines. Peut-être que Hiroshi Shiibashi aurait besoin d'un rythme de parution plus lent pour réfléchir à son intrigue, à son découpage..., d'un éditeur qui réfléchirait autrement que par le succès immédiat ? Ou bien il pourrait se renouveler avec l'aide d'un scénariste, ou étant tout simplement le scénariste de quelqu'un ?

Et peut-être que tout cela serait inutile. Peut-être bien qu'avec « Nura, le seigneur des yôkaï », le mangaka a raconté l'histoire de sa vie. Peut-être n'a-t-il plus d'inspirations, peut-être que son premier succès l'empêche d'avancer ?





Enfin bref, se perdre en conjectures n'est pas très utile. Impossible de savoir si c'est le système éditorial qui bride le mangaka ou tout simplement lui qui n'arrive pas à rebondir. Une chose est sûr, c'est qu'il va falloir que quelque chose change s'il veut revenir sur le devant de la scène. Car dans l'état actuel des choses, vu que sa série « Yui Kamo Lets Loose » ne marche pas sur le Weekly Shonen Jump, et que les ventes des tomes physiques ne suivent pas vraiment, je crains qu'il ne soit dans une impasse. Et ayant beaucoup aimé ce qu'il a fait avec « Nura, le seigneur des yôkaï », cela me rend particulièrement triste de le voir condamner à faire du sur place depuis tout ce temps. Je pense en tout cas que son cas est malheureusement symptomatique d'un système éditorial impitoyable au pays du soleil levant, un système qui mériterait d'être repensé pour laisser du temps aux mangakas de vivre tout simplement en dehors de leur travail...



NURARIHYON NO MAGO © 2008 by Hiroshi Shiibashi / SHUEISHA Inc.

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