Nura, le seigneur des yôkai - partie 2 - Actualité manga
Dossier manga - Nura, le seigneur des yôkai - partie 2

Le dépassement de soi et le pardon


Et c'est ainsi que démarre l'arc final de cette excellente série. Alors que le clan Nura s'est débarrassé de ses ennemis ancestraux, il est temps pour eux de s'attaquer au « boss final », le Nué. Celui qui a réussi à rassembler autour de lui d'anciens ennemis du clan, venant des rangs d'Hagoromo-Gitsune ou de Sanmoto. Celui qui était le fruit de l'amour d'une yokaï et d'un humain, un sang-mêlé comme l'était Rihan et Rikuo. Celui qui, suite à un drame personnel, décidera de s'allier au yôkaï pour affronter les humains plutôt que de créer un pont entre les deux comme le feront Rihan et Rikuo. Le Nué est donc l'antagoniste parfait de notre héros, une sorte de reflet, le chemin qu'aurait pu prendre Rikuo mais auquel il a toujours résisté. C'est un procédé scénaristique assez classique de prendre comme antagoniste principal un personnage ayant eu un parcours inverse au héros, mais qui est toujours aussi efficace. En effet, symboliquement, le héros montre ainsi que le choix du « bien » a vaincu, et que les souffrances qu'il a enduré pour en arriver là n'était pas vaines. Il prouve ici que le chemin qu'avait choisi son adversaire était celui de la facilité, que c'est le chemin de quelqu'un qui a choisi de renoncer à croire ou tout simplement à espérer un monde meilleur. 
Cet arc sert ici de conclusion au parcours de Rikuo. Celui-ci qui n'était qu'un collégien tout ce qu'il y avait de plus ordinaire aura endosser le rôle de troisième commandant du clan Nura. Il aura endossé les mêmes responsabilités que son père et son grand-père avant lui, ayant affronté des ennemis plus nombreux, plus coriaces que les deux auront jamais affrontés. Il aura su surmonter ses faiblesses, physiques et psychologiques, il aura su nouer de fortes alliances mais surtout il aura su gagner autant le respect des yokaï que des humains, créant un pont entre les deux. Il aura réussi à gagner la sympathie des onmyojis, notamment celle de la nouvelle chef de la famille Keikain, Yura. Rikuo, du début jusqu'à la fin, aura été le pont entre le monde des yôkaï et des humains, un chemin de réconciliation entre les deux peuples leurs permettant de vivre en paix dans un monde de plus en plus hostile aux êtres de la nuit comme l'avait souligné son père quelques années plus tôt. Rikuo joue ici son rôle de protecteur envers les deux peuples.

Mais cet arc, c'est également celui du pardon. Les ennemis d'hier sont les alliés d'aujourd'hui. Les vieilles rancunes sont effacées devant la menace immédiate. Et si tout cela sera explicité par quelques dialogues un peu niais par moment, c'est surtout l'utilisation de la technique mise en place par son père, le « Kasane », avec Hagoromo-Gitsune qui l'illustrera le mieux. Ou tout du moins ce qu'il reste d'Hagoromo-Gitsune dans le corps ressuscité de Otome Yamabuki (un point qui reste finalement assez flou jusqu'à la fin). Car oui, c'est finalement celle qui avait été prête à tout sacrifier pour ramener son fils des enfers qui mettra un point final à sa folie destructrice, et tout cela avec l'aide de celui qu'elle considère comme son second fils, Rikuo. Là encore, cela nous montre que notre héros ne peut vaincre ses ennemis les plus redoutables seuls et c'est assez rafraîchissant de voir que l'auteur a emprunté une voie où notre héros ne se surpasse pas tout seul mais avec l'aide de ses compagnons.





Je passerai rapidement sur les membres de la famille du Nué, une famille d'onmyôjis immortels qui arriveront un peu comme un cheveu sur la soupe et qui serviront exclusivement ici à servir de rempart à notre groupe contre le « grand méchant ». Les personnages ne sont pas foncièrement intéressants, pas vraiment plus charismatique que les méchants que l'on avait eu jusque là, en revanche, ils nous auront permis de découvrir une facette de Tsuchigumo vraiment intéressante et sa mort sera une des scènes les plus marquantes de la fin de la série.

Ce qu'on pourra reprocher à cette fin par contre, c'est sa durée. On se doute que cela a un rapport avec la parution dans le Weekly Shônen Jump, mais le dernier chapitre aurait mérité d'être divisé en deux ou trois chapitres pour mettre un vrai point final à toute l'intrigue, et surtout à amener une vraie conclusion à chaque personnage. Là on a plus le droit à un maximum de petits caméos de chaque personnages pour finir sur un plan de Rikuo qui rentre chez lui et... C'est tout, rideaux ! Heureusement que nous avons quelques chapitres extras après pour combler le vide que laisse cette fin, et encore ! Ce genre de fin un peu beaucoup bâclée, on peut la faire à nombres de mangas, souvent parce que les éditeurs somment le mangaka de terminer sa série. Et si on a aussi souvent l'effet inverse (les éditeurs qui somment le mangaka de poursuivre la série en dépit du bon sens parce que ça marche), on ne peut que regretter qu'une série comme « Nura, le seigneur des yôkaïs », qui était basée sur sa galerie de personnages prolifiques et tous identifiables finissent sur des petits caméos après la bataille finale. Les personnages méritaient mieux que ça.



NURARIHYON NO MAGO © 2008 by Hiroshi Shiibashi / SHUEISHA Inc.

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