Mobile Suit Gundam SEED - Les Special Edition - Actualité manga
Dossier manga - Mobile Suit Gundam SEED - Les Special Edition

Le Special Edition I : Rythme effrené... Mais rajouts intéressants


Le premier volet a pour titre original Kokû no Senjô et vit le jour au Japon le 27 août 2004. Condensant les épisodes 1 à 21 pour la version original et les épisodes 1 à 20 pour la version HD Remaster, il a été baptisé chez nous Un champ de bataille vide.

Deux amis d'enfance aujourd'hui ennemis

De manière logique, ce premier long-métrage entame l'histoire de la même façon que la série. Dans un futur fictif, le calendrier grégorien a laissé place à l'Ere Cosmique (ou Cosmic Era), une ère de conquête spatiale durant laquelle l'Homme ayant créé de gigantesque colonies gravitant autour de la Terre, où le climat terrestre est recréé. Au même moment, des expérimentations génétiques ont donné naissance aux Coordinateurs. Humains génétiquement modifiés, ces derniers profitent d'aptitudes améliorées et d'une meilleure condition globale. Entre Naturels (les humains dits « normaux ») et Coordinateurs, des tensions finissent pas se créer. Les être modifiés migrent en grande partie vers l'Espace, mais un tragique événement marquera l'évolution vers une guerre totale : La Saint-Valentin Sanglante. Au cours de celle-ci, une colonie est ravagée par les Naturels. Il n'en faut pas plus pour que le conflit entre l'Alliance Terrienne et ZAFT, armée militaire des Coordinateurs, éclate. Mais fort de leur intelligence, les Coordinateurs ont une longueur d'avance, et mettent notamment au point de nouvelles technologies de guerre renversantes.

Avant cela, deux amis d'enfance Coordinateurs ont vu leurs chemins se séparer. Kira Yamato quitta la nation des siens pour migrer en terre neutre, tandis qu'Asran Zala demeura au sein des Plant, les colonies des Coordinateurs. Des années plus tard, ils se retrouvent dans des camps opposés. Un jour, ZAFT attaque Heliopolis, colonie neutre où demeure Kira. Une neutralité presque factice puisque les lieux abritaient les Gundam, nouvelle technologie de pointe de l'Alliance Terrienne, ainsi que le redoutable navire de combat Archangel. Pour survivre, Kira finit aux commandes de l'un des cinq robots, le Strike, tandis que les quatre autres sont dérobés par les jeunes pilotes d'élite de ZAFT. Parmi eux, Asran. Les deux amis d'enfance d'autrefois sont maintenant contraints de lutter l'un contre l'autre, car Kira se jure de défendre l'Archangel afin de protéger ses amis d'Héliopolis qui ont trouvé refuge à son bord.

Narrer dans les grandes lignes le pitch d'une série Gundam n'est jamais simple tant elle s'appuie sur un contexte qui doit être signifié, afin de rendre le synopsis clair. D'ailleurs, toute œuvre Gundam ne prend pas tant de temps pour mettre sur table ses enjeux géopolitiques, et SEED en fait partie. C'est au cours de la première poignée d'épisodes que les concepts et les enjeux s'éclaircissent, permettant au spectateur de correctement appréhender l'ensemble pour adhérer à la suite de l'histoire. Cet exercice ne sera pas toujours honoré par les autres œuvres de la licence, mais ne divergeons pas.

De par sa nature de film condensé, ce premier Special Edition peine à mettre en exergue toute cette densité scénaristique. Un petit redécoupage de l'introduction ne suffit pas forcément, l'exercice du long-métrage récapitulatif montrant ainsi toute sa complexité. D'entrée de jeu, la chose devient certaine : Ces longs-métrages ne sont pas propices pour une découverte, et se savourent plutôt en tant que bonus suivant la visionnage de la série mère. Et ce pas uniquement pour la clarté de son contexte et de ses enjeux.


Un rythme qui fait perdre en intérêt ?

Un champ de bataille vide, premier chapitre de cette série de trois téléfilms/OVA, a la lourde tâche de compiler une vingtaine d'épisodes en approximativement 90 minutes. Le challenge est fort, donner lieu à un résultat convaincant étant presque de l'ordre de l'irréalisable. La plus grande réussite du genre, au sein de la saga, fut la trilogie Mobile Suit Gundam qui se paya le luxe d'opus dépassant les deux heures, et qui allait plus loin que le simple condensé en recomposant certains éléments, et en créant d'autres segments pour son chapitre final.

Dès lors, pas le temps pour cette première partie de trop s'attarder. En résumé, c'est avant tout l'opposition entre l'équipage de l'Archangel et ZAFT, la relation entre Kira et Asran et quelques échanges de personnages supplémentaires qui sont au menu de cette production. La mise en contexte est à peine suffisante pour saisir les richesses du scénario pour quiconque n'aurait pas vu la série au préalable, tandis que bon nombre de traitement de personnages passent à la trappe. Oui, on comprend tout le dilemme de l'opposition entre les deux héros, dont les grands moments sont restés à l'écran. Bien que raccourcie, la relation toxique, presque teintée d'amour et de haine, entre le héros et Flay Alstar est aussi de mise. Mais quid du reste ? Des interactions au sein de ZAFT ? De toute la complexité de Mu La Fraga dont le mystère de la relation avec Raw Le Creuset constituait une énigme saisissante ? Quelle place pour les autres membres de l'Archangel qui amenaient des caractères variés et plusieurs nuances servant un récit de guerre où il n'y a guère et méchants et de gentils ? Rythme oblige, tout ceci n'a pas sa place. Le meilleur exemple est dans doute la partie finale du métrage, celle dans le désert et le combat contre Andrew Waldfeld, résumé en quelques minutes et qui n'a pas grand impact. Dommage, puisque cet alter égo de Ramba Ral amenait une ambiguïté appréciable. Car là où SEED Destiny a allègrement copié l'Universal Century et plus précisément la série animée Zeta Gundam, SEED parvenait à mettre aux goûts du jour des éléments de la toute première œuvre, en y incluant ses propres thématiques et ses personnages. Mais là aussi, c'est un autre débat.


Quid des rajouts ?

A l'époque de la sortie des métrages, et même un peu aujourd'hui, la plus value consistait en une poignée de scènes supplémentaires vouées à étoffer le récit. A l'heure actuelle, cette dimension est largement amoindrie puisque plusieurs de ces séquences inédites ont été réutilisée dans le remontage restauré en haute-définition, la série aujourd'hui appelée Gundam SEED HD Remaster (et présente à la fois dans le coffret intégrale de @anime tout comme sur la plateforme VOD Crunchyroll).

Pour chacune des propositions, nous sommes en droit de nous questionner sur la force de ces séquences inédites. Valent-elle le coup d'un visionnage de 90 minutes ou d'un achat de DVD/Blu-ray ? Chaque métrage du genre rendra un verdict différent, selon les scènes apportées. En ce qui concerne ce premier Special Edition, soyons honnêtes : Rien ne vient totalement chambouler l'expérience que nous avions de la série. Certaines séquences sont remontées, amenant des tout petits rajouts permettant un rendu fluide de ce redécoupage voué à conter l'histoire de manière expresse. Viennent aussi des instants de rajout pur, et on en retiendra deux principaux sur cette première partie de la trilogie. L'introduction mettant en avant les pilotes de ZAFT est indéniablement un plus, donner un visage au fameux Rusty renforçant notre empathie quant à son décès hâtif. Et par extension, la détresse d'Asran prend du sens.

Mais la séquence la plus importante est celle qui fait encore un peu parler d'elle aujourd'hui. Attention spoilers : Celle-ci est en fait un habile jeu de jonglage de mise en scène, juxtaposant le première combat de Kira contre les hommes du Tigre du Désert, tout en montrant ses ébats sexuels avec Flay Alster. Tous deux étant encore adolescents, rien de très détaillés. Mais la séquence dégage quelque chose. D'une part, la détresse d'un Kira meurtri de ne pas avoir pu protéger une petite fille innocente, le héros trouvant alors une forme de réconfort dans les bras de celle dont il est amoureux, et de l'autre une Flay prête à offrir son corps pour manipuler le protagoniste et le pousser à ôter la vie des Coordinateurs, jusqu'à consumer sa propre existence. Le rendu est particulier, que ce soit par des jeux d'ombres quand il s'agit de montrer les deux jeunes gens sur leur couche, où encore l'insert-song ZIPS, chanson de T.M.Revolution, apportant une touche étrangement épique à l'ensemble. Preuve en est que l'anime Demon Slayer n'a pas inventé l'eau chaude en ce qui concerne l'utilisation de musique chantées au cours d'un récit, dans le but de créer une atmosphère. Gundam le faisait dès sa première œuvre.

Ce premier Special Edition a donc plusieurs optiques. Pour les fans, c'est une piqure de rappel des événements de la série avec quelques moments bonus dont la pertinence est sujet à débat. Mais on ne pourrait conseiller ces longs-métrages en tant que première approche. Le tout est bien trop expéditif dans l'histoire et l'univers, et ne rend aucunement honneur à bon nombre de personnages relégués au deuxième ou troisième plan.

Mobile Suit Gundam SEED © SOTSU, SUNRISE

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