Mari Okazaki - Actualité manga
Dossier manga - Mari Okazaki

« Et voilà... comment les filles... font tourner le monde ! »

 
 
Tout au long de ce dossier, j'ai abordé des thèmes assez généraux afin de pouvoir mettre un maximum d'éléments sur l'œuvre de Mari Okazaki. Malheureusement, il est évident que ce dossier est loin d'être complet, mais il faut savoir se donner des limites et s'arrêter. Certaines histoires de la mangaka sont par conséquent à peine citées, d'autres prennent beaucoup plus de place au sein des différentes parties. Je m'en excuse, à la fois auprès de ceux qui découvrent cette auteure au travers de ce dossier, mais aussi des lecteurs qui s'intéressent de près comme de loin à ses récits. On aura beau essayer, faire le maximum, toutes ces lettres rangées soigneusement les unes à côté des autres, tous ces mots mis à la suite des autres afin d'être lus et compris par tous ne peuvent remplacer la lecture de toute la bibliographie de cette artiste.
Artiste oui ; en tout cas, c'est mon point de vue, que j'assume sans complexe, en espérant toutefois ne pas être une des seules lectrices à penser ainsi. Le texte de Mari Okazaki sublime le monde. Elle parvient à créer des univers qui nous sont bien souvent familiers, tout en les imprégnant d'une magie qui lui est propre. Des citations, l'on pourrait en trouver des centaines. Ces livres ne sont pourtant pas des romans, mais le soin apporté à la formulation des pensées des personnages, aussi, celui apporté à la traduction bien entendu, sont des éléments que l'on reconnaît très vite en lisant ne serait-ce que les premières pages de chaque livre, pris au hasard. Mari Okazaki réussit à mettre des mots sur des choses simples, mais aussi complexes, que l'on a bien souvent nous-mêmes du mal à cerner seuls. Grâce à ces florilèges de phrases, la mangaka nous sort les mots de la bouche, ou plus encore, les pensées de notre esprit. Artiste bien entendu par le dessin. Ce point est souvent sujet à controverse, et me voilà bien impuissante face à ma subjectivité qui n'a de cesse de croître dès lors où j'aborde cette auteure. Les formes de chaque personnage, aussi bien les enfants que les adultes, les garçons que les filles, jouissent, alliées au texte, d'un érotisme glaçant. C'est le cas bien entendu des deux volumes de Dernier Soupir, qui profitent du dessin (et uniquement du dessin, car Mari Okazaki n'y est que dessinatrice et non scénariste) de la mangaka. On trouve l'élégance dans Complément Affectif, les beautés adolescentes et des jeunes adultes dans 12 mois, Shibuya love hotel, mais aussi dans les one shot et les recueils de nouvelles. Autour de ces corps, un monde est en constant changement, exhibant des décors parfois riches de détails qui nous rappellent au réel, d'autres fois foisonnant de formes totalement imaginaires, qui vont jusqu'à éclater les personnages ou les enrober pour les perdre dans un imaginaire propre à l'auteure. À cela, on peut ajouter les cadres qui contiennent le texte, ainsi que les bulles, qui tantôt laissent au personnage l'espace nécessaire pour se montrer au lecteur, tantôt s'éparpillent, occupent l'espace pour laisser aux esprits extérieurs à l'histoire leur imagination prendre le dessus.

Je pense, et même, je suis convaincue que Mari Okazaki est une auteure qui mérite réellement d'être lue, aimée et suivie par ses lecteurs, autant que par les maisons d'édition de par le monde. Rien n'est plus beau comme cadeau, pour un lecteur, de pouvoir suivre l'auteure qu'il aime à travers les années, afin de découvrir toujours plus de son monde intérieur. De ce fait, je remercie chaleureusement les éditions Delcourt pour ce choix, de suivre cette mangaka depuis 2004.
L'écriture et le dessin sont, pour beaucoup, des modes d'expression très intimes, qui, avec la barrière des traits et des mots, sont parfois difficiles à manipuler et à exploiter pleinement. Ils mettent en forme des pensées et des envies que l'auteure souhaite nous faire partager, mais ne seront jamais complets, car il nous est malheureusement impossible de pénétrer l'esprit des gens, et encore moins de matérialiser à cent pour cent fidèlement ces mêmes éléments par le biais des symboles arbitraires qui compose le texte. Malgré tout, l'oeuvre que nous offre Mari Okazaki est un univers riche, qu'il faut lire et relire au fil des années, afin d'y voir un panel de couleurs toujours plus riche.
 
 
BX © 1999 by Mari Okazaki / SHUEISHA Inc.

 
 
Dieu est dans les cieux...

Le temps est au printemps
Le temps est à l'aube
Le matin, à sept heures
La colline – sur sa pente –
Est perlée de rosée
L'alouette aux ailes déployées
L'escargot sur sa brindille
Dieu est dans les cieux
Ainsi va le monde !

« Il se peut que je pleure, que je crie, que je m'effondre mais... le monde, lui, continue de tourner ! Mon dieu, je me sens presque voler ! » Effleurer le ciel.


Poème Haru no ashita (« un matin de printemps »), extrait de la pièce Pippa passes de Robert Browning (1841), publié dans le recueil Kaichô-on (« rumeurs de la mer »), du poète japonais Bin Ueda. Repris et adapté dans le one shot Effleurer le ciel.
 
 
Dossier réalisé par Lovehina
Mise en ligne le 09/11/2012.
Mise à jour 05/12/2013.
 
  
Fiche de l'auteure: Mari Okazaki
 
 

© Mari Okazaki / SHUEISHA Inc.

Commentaires

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akiko

De akiko [5480 Pts], le 15 Novembre 2012 à 16h47

Ah merci pour le lien du dossier =)

geoff

De geoff [1327 Pts], le 09 Novembre 2012 à 21h53

Un super dossier comme toujours. 

J'ai eu l'occasion de lire quelques un de ses one shots en bibliothèque, un jour où je ne savais pas quoi prendre. Car il faut avouer que les couvertures ne m'attiraient pas trop. Et après lecture j'avais bien apprécié son style.

Du coup, je me suis moi aussi intéressé à sa série longue, Complément affectif. Malheureusement, l'ayant découverte assez (trop?) tard, j'ai eu du mal à me procurer le tome 2. Ce dernier est en rupture et aucune réimpression ne sera faite ... Cela m'a pris quasiement 10 mois de recherche entre ebay et boutiques d'occaz pour trouver ce tome à un prix correct. 

Elle fait partie de ces rares bons auteurs qui malheureusement ne trouvent pas de public en France ... Au même titre que Mitsuru Adachi ou Kei Toume par exemple (du moins, c'est mon avis).

Manga-News

De Manga-News [3732 Pts], le 09 Novembre 2012 à 17h28

Pour complément affectif tu peux tout savoir via un autre dossier qui lui ai consacré

https://www.manga-news.com/index.php/report/Complement-affectif

akiko

De akiko [5480 Pts], le 09 Novembre 2012 à 16h51

ps: en tous cas le dossier est super =)

akiko

De akiko [5480 Pts], le 09 Novembre 2012 à 16h50

Je me laisserai bien tenter par complement affectif mais est ce que c'est une histoire qui ce suit ou plusieurs histoires comme j'ai pu le lire dans les avis de Shibuya love hotel?

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