Malicious Code

Du nekketsu à l’informatique

Comme dit précédemment, les Codes de la série forment le concept phare de l’œuvre, le moyen trouvé par Masahiro Ikeno pour donner à ses protagonistes des pouvoirs variés et garantir ainsi les séquences spectaculaires. Néanmoins, plus qu’une simple reprise de concepts classiques consistant à inclure des pouvoirs divers dans l’œuvre, nous avons là la bonne idée du mangaka, de par les origines qu’il décide d’insuffler dans cette mécanique.

En effet, la volonté de Masahiro Ikeno, lorsqu’il a commencé à penser à Malicious Code, était de créer quelque chose qui sortait de l’ordinaire, sans pour autant avoir le culot de prétendre renouveler le genre. Et pour cet auteur habile avec les ordinateurs, quoi de mieux que d’associer pouvoirs psychiques à l’informatique ? Que les plus sceptiques se rassurent toutefois : associer de telles capacités à l’informatique en tant que telle se serait peut-être avéré bancale. Aussi, il s’agit surtout de l’étymologie des termes qui fait référence à cet univers. Le parallèle est souvent présent par les noms choisis pour les différents aspects du concept, sans pour autant concerner réellement l’informatique. Ce jargon était l’opportunité pour développer un concept assez inédit : l’informatique fonctionnant sur le principe du réseau, Ikeno reprend cette option pour l’attribuer à ses propres concepts, lui donnant ainsi d’avantage de complexité.

Le but ne sera pas d’expliquer toutes les subtilités du principe des Codes, aussi tentant que cela puisse être, afin de laisser la surprise de quelques rebondissements ponctuant les quatre opus de la série. « Malicious Code » est un terme officiel désignant un programme malveillant, autrement dit un virus, renvoyant au virus Pandora qui a frappé la population tokyoïte, et dorénavant les quelques captifs se battant dans un Tokyo en ruine. Le « Code » fonctionne comme un programme, entre-autre. Après être resté un virus en tant que tel, le fléau octroie au malade un don psychique ou physique, tout en sachant qu’il en existe différentes catégories. Néanmoins, ce petit programme reste infecté par un virus et ne peut évoluer seul, il a besoin de mises à jour qui s’appuient sur les Codes d’autrui. Les virus fonctionnent comme des données, et les détenteurs de pouvoirs sont globalement indispensables les uns aux autres. Dans le cas où un contaminé n’a pas effectué sa mise à jour au contact d’un autre Code, il meurt, tout simplement. Voler la vie d’autrui pour garantir la sienne… une réflexion cruelle que soulève Malicious Code, par le biais de concepts de baston classique qui puisent dans l’informatique, preuve que Masahiro Ikeno a su peaufiner son idée pour en faire quelque chose de tout à fait pertinent.
  
  
  
  
  
De plus, ce concept appuyé par le jargon de l’informatique reste en phase avec le nekketsu. Bien que l’intrigue ne soit riche que de quatre opus, la montée en puissance de certains personnages a le temps de se faire, ceci grâce aux fameuses mises à jour. En simplement 4 tomes, les pouvoirs deviennent plus démesurés et, par conséquent, plus spectaculaires, l’un des atouts indéniables de la série. Le fait que les Codes se classent dans différentes catégories permet de différencier les dons, et par conséquent les pouvoirs. C’est donc un mélange idéal que nous avons là : L’auteur prend des mécaniques classiques, les dotes d’une identité assez inédite pour un rendu convaincant, se fait plaisir en dessinant des pouvoirs inouïs et nous fait plaisir grâce à une montée en puissance permanente, tant des personnages que des séquences d’action. Malicious Code ne se veut certainement pas un renouveau du shônen d’action, mais assurément une série extrêmement divertissante.