Magi - The Labyrinth of Magic - Actualité manga
Dossier manga - Magi - The Labyrinth of Magic

Le chef d’œuvre de Shinobu Ohtaka ?


Oui. Fin du débat.
Blague à part, Magi restera sans aucun doute comme le manga le plus abouti de la mangaka. « Sumomomo Momomo » était une bonne première série, bien qu'un poil trop porté sur le fan service et la dérision pour avoir énormément d'impact. Quelques moments auront su brillé par leur intensité dramatique, mais dans la globalité, rien qui ne face le poids face à Magi. Quant à la nouvelle série, il est encore un peu tôt pour le dire, sans doute faudra-t-il attendre une adaptation animée pour savoir si la sauce rendra autant que pour sa précédente série, mais force est de constater que le démarrage est bien plus compliquée. Elle a voulu prendre un risque su les premiers chapitres, et ce risque n'a pas forcément payé, au contraire, il pourrait lui être préjudiciable pou la suite...
A l'inverse, Magi est resté dans l'ensemble dans un cheminement narratif assez classique. L'univers riche et atypique dans le milieu du manga des Milles et une nuits lui a permis de se démarquer rapidement, de faire voyager ses lecteurs/spectateurs. Cette alliance d'enjeux simple et de complexité de l'univers a permis à la mangaka de toucher un public plus large, et 'n’oublions pas son dessin très efficace, de ses personnages notamment, et de l'action. Son découpage si atypique qui n'hésite pas à faire des plans à la perspective assez douteuse, mais rudement efficace pour montrer des rapports de force en un instant, pour créer de la grandeur, de la terreur...


En fait, soyons honnête, la réussite de Magi repose sur plusieurs éléments qui peuvent relever de la chance. Et si Shinobu Ohtaka avait choisi de prendre les récits de la Table ronde comme toile de fond ? Cela aurait-il autant marché ? Et si elle avait décidé de faire de ses héros, Alibaba et Aladdin, un simple magi et son roi ? Bref, la mangaka a fait une multitudes de choix, sans doute en concertation avec son éditeur, et ses choix ont mené la série au succès qu'on lui a connu. Et si sa nouvelle série peine aujourd'hui, c'est que les choix se sont avérés moins pertinents. Moins pertinents au vue de son public, moins pertinents au vue de ce que le marché propose actuellement. La réussite d'une série repose souvent sur la qualité de série, mais avant tout sur la conjoncture dans laquelle celle-ci est découverte. Le public japonais est friand de choses qui le font voyager, Mais également d'univers qui viennent de leurs folklores. Il faut souvent attendre un animé pour que le public touché soit plus large, mais il faut aussi que celui-ci soit de qualité pour que le phénomène prenne de l'ampleur. Dois-je vraiment rappeler les impacts des adaptations de l'Attaque des titans, de One Punch Man, de Demon slayer ? Ces adaptations permettent aussi de faire connaître la série à l'internationale, de lui ouvrir un nouveau public. On pourra dire ce qu'on veut, les animés sont les meilleurs vitrines pour les mangas papiers. Pour les light novels aussi à fortiori. Cela ne veut pas dire qu'un manga ne trouvera as son public, mais il lui saura bien plus difficile de toucher une audience large. Surtout quand le marché est autant saturé d’œuvres en tout genre. Que des grands noms se partagent chaque magazine. Que le public ne cessent d'être plus exigeant. Que l'offre se diversifie avec des webtoons, sur le net. Que les fans sont de plus en plus volages. Le monde ne cesse d'être de plus en plus impitoyable, que ce soit d'un côté comme de l'autre, et il est bien difficile pour de petits nouveaux de percer, et pour des plus anciens de perdurer.

Pour ma part, Magi restera son chef d’œuvre. Parce que c'est la série qui m'a faite découvrir la mangaka, mais surtout parce que l'univers touche ma corde sensible. Rien de plus, et rien de moins. Alors, à moins qu'elle ne revienne à un univers similaire pour la prochaine fois, il sera difficile pour elle d'égaler ce qu'elle a réussi sur Magi. A vous de voir s'il sera le votre. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cette série aura marqué un sacré tournant dans la carrière de la mangaka, et il n'y a plus qu'à espérer qu'elle saura faire prospérer ce qu'elle a réussi à créer avec Magi. Et il faudra aussi espérer que la conjoncture lui permette de le faire.

MAGI © 2009 Shinobu OHTAKA / Shogakukan Inc.

Commentaires

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Kogasama22

De Kogasama22 [1 Pts], le 08 Avril 2021 à 22h38

J'aime beaucoup Magi aussi ce Shonen et vraiment il mérite son succès c'est dommage qu'il soit pas connu j'espère qu'ils y'aura la saison 3 shinobu othaka si vous voyez se ce message s'ils vous plaît terminé en anime magi et une fin changer ????

Hurleguerre

De Hurleguerre, le 24 Juillet 2020 à 21h09

J'ai beaucoup apprécié cette série, qui avait pourtant commencée comme un shonen classique, pour son absence de manichéisme, mais surtout pour sa façon mature (quoique simplifiée par nécéssité) d'aborder la politique.

Mon moment préféré, de ce coté-là, est le retour de Ali Baba à Balbadd aprés sa conquête par l'empire Kou. Ici, il découvre le système mis en place, très contestable et ayant pour but avoué d'effacer toute l'ancienne culture du pays, mais ayant le mérite d'assurer de bonnes conditions de vie à la population, celle-ci renaclant à se rebeller malgrès certaines réticences. Vers la fin de la présentation de cette situation à Alibaba, il rencontre la princesse Kougyouku, qu'il connait déjà et apprécie. Celle-ci lui explique, avec sincérité et innocence, qu'elle a été nommée à la tête du pays et qu'elle espère faire de son mieux pour lui. Alibaba, la mine défaite, répond alors à une princesse interloquée Kougyouku... les choses seraient tellement plus simple si tu était quelqu'un d'ignoble.

Ce passage me plait car il aborde un point rarement abordé dans les histoires japonaises : la générosité et l'oubli du passé sont des instruments de domination, au même titre que l'oppression classique et bien plus efficace qu'elle. La plupart des titres font l'éloge aveugle du pardon, y compris dans des situations, ou concrétement, cela signifie accepter l'injustice et l'arbitraire sans se plaindre (comme dans Gate : au delà-de la porte, ou le japon est étrangement magnanime envers un empire qui a quand même envahi Tokyo et massacré gratuitement des centaines de civils).

 

 

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