Magi - The Labyrinth of Magic - Actualité manga
Dossier manga - Magi - The Labyrinth of Magic

Une série évolutive très réussie


L'un des gros points forts de la série, c'est bien son scénario, et surtout son évolution. Car c'est une série qui aura grandit avec son lecteur, et c'est ce qui en fait un grand shonen, au même titre qu'un Naruto ou un One Piece. Je ne suis pas une grande fan de Naruto, j'ai lâché l'affaire après Shippuden. Il n'empêche que j'ai toujours beaucoup de nostalgie à lire les 20 premiers tomes, avec ses débuts assez légers, et la montée en puissance se fait en douceur. Tout comme One Piece, où l'on a des combats assez rigolos, sans trop de conséquence au début, et au fur et à mesure, les enjeux se complexifient. C'est ce qui fait une bonne histoire : commencer doucement, avec des enjeux simples pour pouvoir présenter l'univers avec parcimonie, et le faire tout le long de l'histoire. Pour ne pas perdre le lecteur dès le départ, pour ne pas l’assommer d'informations. Dans Magi, les règles sont simples au départ : explorer un labyrinthe pour acquérir richesse et pouvoir. Cette exploration fait assez jeu vidéo en plus, donc le principe est assez simple à comprendre. Ensuite, vous allez uniquement suivre Aladdin qui va tout faire pour retrouver son ami, Ali Baba. Il va retourner à la ville où il l'a rencontré, retrouver la jeune fille qu'Ali Baba a délivré avant de partir, Morgiana, et ils vont partir ensemble à sa recherche. Après quelques péripéties, qui étofferont petit à petit à l'univers. Puis viendra l'arrivée du personnage de Sindbad, et enfin le fameux arc de Balbad qui montrera que l'histoire est loin d'être un simple récit d'aventure. Il y avait déjà eu des signes avec l'esclavage, mais cet arc est bien elui qui fera rentrer Magi dans la cour des grands. Tout comme l'aura fait l'arc Zabuza pour Naruto, et l'arc de Usopp dans One Piece.
Et une fois qu'on aura monté la première marche, le récit pourra facilement gagner en complexité et en intensité dramatique. On aura donc l'arc du royaume de la magie, qui parlera d'une autre forme d'esclavage, mai surtout de la manière dont la liberté des uns à asservit les autres, et inversement. Le retour d'Ali Baba à Balbad nous pose question sur la guerre et ses conséquences. Car si celle-ci n'amène pas que du négatif, le prix à payer reste grand. La sacrifice en vaut-il la peine ? Puis, nous aurons le personnage phare de la série, Sinbad, le « good guy » par excellence qui montrera une certaine intransigeance envers ses pairs dirigeant, et qui aura bien du mal à accepter d'autres voies que la sienne.


La montée puissance est progressive, mais tout autant que la subtilité. Car celle-ci va en grandissant au fur et à mesure que l'intrigue se complexifie, pouvant permettre plusieurs niveaux de lectures. Et ce qui est appréciable, c'est que la série nous proposera divers points de vue, en fonction de ses personnages. Ils ne sont jamais vraiment tous d'accord, et la série choisira comme fin de tous les conserver, et de nous permettre d'adhérer à celui qu'il nous plaira. En soi, cette vision est celle d'Ali Baba. Une vision qui choisit la pluralité de points de vue, quel qu’en soit le risque. Un choix audacieux qui permet au lecteur de choisir le sien. D'ailleurs, ce choix avait déjà été initié plus tôt dans la série, quand nos trois héros s'étaient séparés pour progresser chacun de leur côté. Aladdin avait été le premier à lancer le mouvement, suivi par Morgiana et enfin un Ali Baba dépité. Au final, c'est ce même Ali Baba qui donnera l'impulsion à la fin de la série, nos deux héros s’inspirant l'un l'autre, sur un pied d'égalité.
Et on pourra reprocher cette fin précipitée qui contraste avec tout le reste de la série. Ce chapitre qui sert plus ou moins d'épilogue et qui, on ne va pas se mentir, est très certainement le symptôme du système éditorial japonais. On a du sommé la mangaka de finir sa série en un ou deux chapitres. Après on est pas à l'abri également d'une auteure qui a voulu vite terminer sa série et s'est contentée de ça. Ça nous laissera un petit arrière goût, mais nous parlerons des fins de mangas, et des fins en générales et de leurs impacts dans un prochain dossier.

Un manga et d'autant plus un shonen, ce doit d'avoir une histoire qui évolue au fil du temps. L'histoire doit se complexifier, mûrir, car il ne faut pas oublier que le shonen s'adresse avant tout à un public jeune. Que c'est une porte d'entrée vert des récits plus matures quelques années plus tard. C'est pour cela que la plupart des shonens sont des quêtes initiatiques : ceux-ci prennent des héros en plein apprentissage ca le public visé est également dans cette phase de la vie. Il faut donc que le début soit simple et efficace, et que la fin reste tout aussi accessible, mais en ayant abordé des thématiques plus matures, qui auront fait réfléchir le lecteur, l'auront rendu actif de sa lecture. Car même s'il/elle ne s'en rend pas compte, cela aura eu un impact sur lui, en profondeur. Et à cet exercice, on peut dire que Magi aura su être un grand ambassadeur. Comme tant d'autres avant lui, et comme tant d'autres le seront après lui...

MAGI © 2009 Shinobu OHTAKA / Shogakukan Inc.

Commentaires

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Kogasama22

De Kogasama22 [1 Pts], le 08 Avril 2021 à 22h38

J'aime beaucoup Magi aussi ce Shonen et vraiment il mérite son succès c'est dommage qu'il soit pas connu j'espère qu'ils y'aura la saison 3 shinobu othaka si vous voyez se ce message s'ils vous plaît terminé en anime magi et une fin changer ????

Hurleguerre

De Hurleguerre, le 24 Juillet 2020 à 21h09

J'ai beaucoup apprécié cette série, qui avait pourtant commencée comme un shonen classique, pour son absence de manichéisme, mais surtout pour sa façon mature (quoique simplifiée par nécéssité) d'aborder la politique.

Mon moment préféré, de ce coté-là, est le retour de Ali Baba à Balbadd aprés sa conquête par l'empire Kou. Ici, il découvre le système mis en place, très contestable et ayant pour but avoué d'effacer toute l'ancienne culture du pays, mais ayant le mérite d'assurer de bonnes conditions de vie à la population, celle-ci renaclant à se rebeller malgrès certaines réticences. Vers la fin de la présentation de cette situation à Alibaba, il rencontre la princesse Kougyouku, qu'il connait déjà et apprécie. Celle-ci lui explique, avec sincérité et innocence, qu'elle a été nommée à la tête du pays et qu'elle espère faire de son mieux pour lui. Alibaba, la mine défaite, répond alors à une princesse interloquée Kougyouku... les choses seraient tellement plus simple si tu était quelqu'un d'ignoble.

Ce passage me plait car il aborde un point rarement abordé dans les histoires japonaises : la générosité et l'oubli du passé sont des instruments de domination, au même titre que l'oppression classique et bien plus efficace qu'elle. La plupart des titres font l'éloge aveugle du pardon, y compris dans des situations, ou concrétement, cela signifie accepter l'injustice et l'arbitraire sans se plaindre (comme dans Gate : au delà-de la porte, ou le japon est étrangement magnanime envers un empire qui a quand même envahi Tokyo et massacré gratuitement des centaines de civils).

 

 

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